Consternant : Vic-de-chassenay, le centre d'enfouissement rouvre

Le centre d'enfouissement des déchets de Vic-de-Chassenay, dont l'activité avait été suspendue sur décision du tribunal administratif, a été autorisé à reprendre son activité. Dès hier matin, jeudi, le site a rouvert ses portes.

Qu'il soit nommé très officiellement Centre d'enfouissement de déchets non dangereux ultimes par les uns ou « méga-décharge », par les opposants au projet, le site de Vic-de-Chassenay, dans le canton de Semur-en-Auxois, continue à attiser les tensions. Une affaire qui vient de connaître un nouveau rebondissement puisque le site a eu, hier jeudi, le feu vert du tribunal administratif pour reprendre son activité (lire notre encadré).

Ecopôle Services : « un soulagement »

Dès réception de l'ordonnance du tribunal, c'est-à-dire hier matin, jeudi, l'activité qui avait cessé depuis près de deux mois, a repris immédiatement sur le site de Vic-de-Chassenay, où la décision a été accueillie avec soulagement, comme l'explique Armindo Gomes, le gérant du centre d'enfouissement d'Ecopôle services : « C'est une grande joie et un vrai soulagement car cette suspension d'activité a coûté extrêmement cher à la société qui a dû continuer à assurer le service public de stockage des déchets et la sécurité du site. Ça se calcule en plusieurs centaines de milliers d'euros. Pour ce qui est des six membres du personnel certains ont été chargés de l'entretien, d'autres ont pris leurs congés si c'était possible. Nous avons ainsi pu éviter le chômage technique. Nous avons rouvert dès réception du fax nous autorisant à reprendre l'activité. Il a fallu prévenir nos clients, les techniciens les chauffeurs… Notre plan d'action nous a permis de reprendre l'activité rapidement. Tout reviendra à la normale d'ici un jour ou deux ».

Les opposants ne désarment pas

Si le gérant d'Ecopôle Services se réjouit de la réouverture du site, il n'en est pas de même des adhérents de l'ASPA, l'Association de sauvegarde du patrimoine de l'Auxois, principaux opposants au projet d'implantation du centre d'enfouissement. Hier, le président Richard Racine ne cachait pas sa déception : « Nous sommes évidemment très déçus et aussi très étonnés par cette ordonnance, d'autant que nous avions apporté la preuve, photographique notamment, que des déchets non conformes se trouvaient enfouis sur le site, et que malgré toutes les procédures dont se prévaut l'exploitant, le système est défaillant. Dès que nous avons su que l'activité reprenait, nous avons été sur le site et avons déjà noté des dysfonctionnements ».

Déçus à l'ASPA, mais pas démotivés : « Notre détermination à mener ce combat n'est nullement affectée. Je pense que nous nous dirigeons vers des recours en cassation, des procédures lourdes. Nous n'excluons pas en dernier ressort de faire appel à une juridiction européenne. Notre cheval de bataille est et restera la fermeture définitive d'un site dangereux ».

Des procédures et des actions qui coûtent cher, très cher à l'association : « Nous sommes sûrs qu'en Auxois ou ailleurs, des gens veulent nous soutenir. Nous avons donc décidé de lancer une souscription (2) afin de faire face aux dépenses de contentieux très lourds et nous permettre de pérenniser nos actions judiciaires ». L'Association de sauvegarde du patrimoine de l'Auxois devait justement tenir son assemblée générale le 13 décembre prochain (1). Nul doute que cette reprise d'activité sera l'un des temps forts de la réunion.

Laure RIGGI – Bien-Public – 28/11/2008

(1) Assemblée générale de l'ASPA, le samedi 13 décembre prochain à partir de 16 h 30, salle Viollet-le-Duc, centre Saint-Exupéry, à Semur-en-Auxois.
(2) ASPA, 2 ruelle des Jardins, Ménétoy, 21 140 Vic-de-Chassenay ou www.sos-auxois.fr

Vic-de-Chassenay (21): vers la réouverture

FR3 Bourgogne

Mis aux normes, le centre d'enfouissement est autorisé à reprendre son activité.

Mardi 25 novembre, le tribunal administratif de Dijon a rendu une ordonnance permettant la reprise de l'exploitation du centre de stockage de déchets de Vic-de-Chassenay en Côte d'Or.

Le 18 novembre dernier, le tribunal administratif avait statué en référé, suite à la demande de la préfecture de Côte d'Or et de la société Ecopole Service, l'exploitant de l'installation de stockage des déchets ménagers et industriels non dangereux de Vic-de-Chassenay, qui souhaitaient la levée de l'interdiction de fonctionnement. Cette demande faisait suite à la satisfaction de deux exigences: la mise en service effective du bâtiment de transfert des déchets et la conformité de ces déchets aux conditions requises. Des visites de contrôle de la DRIRE (Direction de l'industrie) ont constaté que les travaux demandés avaient été réalisés. Dans un communiqué, la société Ecopôle services annonce que le centre est, dès ce jeudi 27, en mesure de recevoir à nouveau les déchets ménagers du département.

L'association qui s'oppose à cette exploitation (l'Aspa) confirme ses questions : si tout est fait aujourd'hui pour le respect des contrôles des déchets, qu'en est-il de tous ceux qui sont arrivés sur le site depuis début 2008 et celà sans contrôles? Une autre question concerne le fonctionnement réel du centre. La décision du tribunal risque de relancer la polémique sur ce centre d'enfouissement...