18 Mars 2009
Cela ne finira donc jamais. Après Rugney et Ménarmont, la SITA annonce un nouveau
projet de centre d'enfouissement à Villoncourt dans les Vosges. A peine le préfet des Vosges a-t-il lancé l'enquête publique sur le projet de l'entreprise Villers Services (le 12 mars 2009) à
Robécourt, voici que la SITA contre-attaque. Il faut dire que vu les sommes qu'elle a déjà dépensées pour les projets de RUGNEY (refusé) et MENARMONT (refusé mais recours en cours), elle ne peut
pas se permettre de prendre ce marché. Alors qui sera le gagnant : ROBECOURT (VS) ou VILLONCOURT (SITA), ... , ou peut-être les deux à la fois !!
Et cela sans compter le petit CSDU (40 000 t) géré par le SMD (donc public) que nous
a promis M. Benoit JOURDAIN "on a la solution" !!
Les Vosges ne se cherchent pas une décharge, elles vont en avoir 2 ou même 3 !! Moins de déchets produits et toujours plus de décharges, l'esprit du "Grenelle de l'environnement" est bien
respecté dans les Vosges.
Suit l'article de l'Est Républicain de ce jour :
Les Vosges se cherchent une décharge
Où le prochain centre d'enfouissement du département sera-t-il localisé ? Un
site à Villoncourt, à une dizaine de kilomètres à vol d'oiseau d'Épinal, tient la corde.
VILLONCOURT.- Ce paisible village de 86 habitants du canton de Châtel était surtout connu pour son château. Villoncourt va sans doute défrayer la chronique à travers un projet de
décharge départemental.
Le maire a donné son aval à la cession de terrains pour l'exploitation d'un site de traitement de déchets ultimes. Sita Lorraine a acquis les parcelles de la «ferme de la campagne » et des
emprises nécessaires à la création d'une voie d'accès. Laurent Bonnome, directeur d'agence, se porte actuellement à la rencontre des maires concernés pour les sensibiliser à l'intérêt du projet,
les rassurer et les informer.
Pas facile, car certains, comme Bernard Perrin, 70 ans, de Bayecourt, ne cachent pas leur hostilité devant la perspective d'accueillir « la plus grosse poubelle du département », avec son cortège
de nuisances.
En 2005, les opposants se sont déjà mobilisés. Ils ont dénoncé le spectre des mauvaises odeurs, du bruit et des dégâts des camions, de la déperdition de la valeur des maisons, et les risques de
pollution de l'eau potable. Dans le secteur, des « dolines », entonnoirs remplis d'eau, caractéristiques des couches calcaires, font peser les menaces d'infiltrations des eaux de surface sous la
couche d'argile. Damien Perrin, président de l'association Cademovi (collectif antidécharge de Moyemont et Villoncourt), s'inquiète de la pollution du Durbion. La rivière coule en dessous du
plateau qui accueillerait le centre de stockage. Elle alimente le captage en eau potable des quatorze communes du canton de Châtel.
Autant d'arguments réfutés par le candidat à la concession, qui s'appuie sur une étude du BRGM : une couche d'argile épaisse et dense ferait de la cuvette de la campagne un site idéalement
situé.
Saturation
En ce qui concerne les odeurs, elles sont désormais inexistantes, dit Laurent Bonnome en se référant aux sites
exploités par Sita en Moselle et en Meurthe-et-Moselle. La technologie a beaucoup évolué : dorénavant, l'énergie libérée des gaz - du méthane- est récupérée, valorisée pour produire de
l'électricité et de la chaleur par un système de cogénération.
«Sur tous nos sites, on a des moteurs qui tournent », dit l'industriel : «Et on est sortis de l'enquête publique de Teting, Flevye et Lesménil sans aucun problème ».
Huit emplois directs seraient créés, et autant d'emplois induits, indique le directeur de Sita. Faux : il s'agit de simples transferts de l'actuelle décharge de Ménarmont, rétorque Laurent
Jacquot, un habitant de Villoncourt. Un site complètement saturé.
Est-Républicain - Jean-Paul VANNSON -18/03/09