ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
23 Mars 2009
Villeneuve-loubet
La Glacière : des tonnes et des
tonnes de déchets. Et, en aval, un taux anormal d'arsenic dans les sols. Photos Philippe Lambert
Du poison dans les sols. En contrebas de la décharge de la Glacière (1) à Villeneuve-Loubet. A une centaine de mètres de la station de pompage de l'eau de ville des Ferrayonnes (desservant
Villeneuve et une partie de Cagnes).
Une pollution constatée de manière continue en juillet et août dernier. Sans
que l'information ne sorte jamais des bureaux administratifs. Sans qu'aucune alerte ne soit déclenchée. Cette information a, pourtant, une réalité
scientifique.
Dans son pré-rapport n°2 du 15 janvier 2009 pour le tribunal administratif, le cabinet d'expertises de la rue
Parmentier à Nice indique : « Une teneur élevée en arsenic a été détectée dans le piézomètre 4.2 (zone située à l'aval du débouché du vallon de la Glacière, ndlr) à l'état initial en avril 2008, puis de façon permanente en juillet et août 2008. Après les fortes précipitatoins d'octobre 2008, la teneur en arsenic est redevenue normale (<5).
»
« C'est criminel »
Les relevés effectués entre le 1er juillet et le 18 août 2008 - dans ce qui devrait être le périmètre de
protection rapprochée de la station de pompage - oscillent entre 24 et 38 microgrammes par litre (soit près de trois fois plus que la normale).
Dans son rapport, le cabinet spécialisé conclut : « Ces résultats permettent aux
experts de confirmer que la nappe alluviale du Mardaric a temporairement été contaminée par de l'arsenic. La " source " identifiée d'arsenic dans les bassins versants sous l'influence desquels se
trouve le piézomètre 4.2 est constituée, sans contestation possible, par les lixiviats ».
Sans contestation possible. Les experts désignent nommément la décharge de la Glacière comme cause de cette
pollution des sols. Le « lixiviat » est, en effet, le "jus" issu des décharges, un liquide généré par la fermentation des déchets.
Quel peut être l'impact de cette pollution sur l'environnement ? Sur la santé des riverains ? Nul ne se risque
aujourd'hui à s'aventurer sur ce terrain (voir encadré). Et le cabinet d'expertises se dit « non habilité » à communiquer avec la presse.
Les analyses sur l'eau de consommation, réalisées par la DDASS, n'ont, quant à elles, pas relevé de présence
d'arsenic.
Mais, cela ne suffit pas à rassurer les représentants des associations de protection de l'environnement, «
effarées » qu'aucune alerte n'ait été déclenchée à la découverte de cette pollution. « On est en présence d'un gros dysfonctionnement de la décharge et rien ne se
passe », s'emporte Serge Jover, de l'association ADEV. « C'est quand même inquiétant, de l'arsenic à proximité de la station de pompage pour l'eau de ville. On demande, une nouvelle fois,
la suspension immédiate de l'exploitation ».
Pour Louisette Chiapello, de l'association Lei Granouïe, « c'est la confirmation de ce que nous clamons depuis des
années ». « On n'a pas tenu compte de la nature du terrain. On a décrété que le sol est imperméable alors qu'il est faillé », s'enflamme la présidente
associative. « C'est criminel d'avoir autorisé une exploitation ici ».
1. Près de 330 000 tonnes de
déchets par an (provenant notamment de l'ouest du département et de Menton) sont déversées dans le centre d'enfouissement de la Glacière.
2. La décharge de la Glacière est exploitée par Sud-Est Assainissement, groupe Veolia.
Nice Matin - 23/03/2009