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Association ACCID

ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés

Déchets radioactifs: « Ce ne sera pas Bure ! » (Est-Républicain)

Alors que l'Agence pour l'énergie nucléaire s'apprête à organiser un forum intitulé « Stockage et territoire, du 7 au 9 avril, à Bar-le-Duc, la directrice générale de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), Marie-Claude Dupuis assure que l'enfouissement des déchets radioactifs ne se fera « pas à Bure, mais pas très loin "...


Marie-Claude Dupuis, hier, à Bure : « Je n'ai pas envie d'exploiter un centre avec des CRS autour. »
Photo Nicolas BARREAU


BURE.- Alors que l'Agence pour l'énergie nucléaire s'apprête à organiser un forum intitulé « Stockage et territoire : envisager le futur ensemble », du 7 au 9 avril, à Bar-le-Duc, la directrice générale de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), Marie-Claude Dupuis, était hier au laboratoire de recherches de Bure, dans la Meuse, pour rappeler l'importance qu'elle attache au dialogue avec les populations locales.

- Pourquoi réunir 90 personnes représentants 15 pays nucléarisés à Bar-le-Duc ?
- Cette réunion est organisée avec le Comité sur les déchets radioactifs de l'Agence de l'énergie nucléaire qui réunit vingt-huit pays et dont un groupe réfléchit à la manière d'établir la confiance, de construire l'échange avec les parties prenantes locales. On s'intéressera à la problématique que vit l'Andra dans la Meuse et que l'on retrouve ailleurs dans le monde. Pour pouvoir stocker des déchets radioactifs quelque part, il y a deux conditions. La première, c'est une bonne géologie ; la deuxième, c'est une bonne acceptation locale. Il ne s'agit pas de piéger les habitants. Je n'ai pas envie d'exploiter un centre de stockage avec des CRS autour !

- Vous avez annoncé votre volonté d'associer les habitants à l'élaboration du rapport que vous remettrez au gouvernement en octobre ?

- Nous devons proposer, dans la zone de 250 km2 que nous avons étudiée, une zone restreinte de 30 km2 dans laquelle nous allons poursuivre nos investigations scientifiques pour faire une proposition d'implantation d'un site de stockage de déchets hautement radioactifs à vie longue. Un débat public devrait avoir lieu fin 2012 ; ensuite, le gouvernement choisira le site. J'ai entendu des gens dire qu'ils étaient pieds et poings liés et que ce serait Bure... Une chose est sûre c'est que ce ne sera pas Bure ; une autre chose est sûre, c'est que ce ne sera pas très loin de Bure !

- Où alors ?

- Avant de proposer un site précis, on voudrait impliquer les acteurs locaux dans le processus. Pour cela, nous avons choisi de dissocier la réflexion sur les installations souterraines de celle qui porte sur les installations de surface. Pour le fond, c'est la géologie qui doit primer parce que la première chose à assurer est la sécurité. Pour ce qui est de la surface, des questions d'aménagement du territoire se posent quand on accueille 700 à 1.000 emplois, qu'il faut loger des familles, qu'on a besoin de routes, de voies ferrées, qu'il faut prévoir des écoles... Cela permet d'ouvrir le dialogue. Nous prévoyons donc d'accéder aux installations souterraines par des descenderies qui pourraient faire jusqu'à cinq kilomètres ; cela élargit la zone susceptible d'accueillir les équipements en surface à 600 km2 et permet un accès côté meusien ou côté haut-marnais.

- Comme pour le centre de stockage de déchets faiblement radioactifs à vie longue (FA-VL), vous demandez donc aux communes de la zone de se porter candidates ?

- On n'en est pas encore à des expressions d'intérêt aussi explicites, mais le dialogue s'instaure quand on parle d'aménagement du territoire.

- Quand le gouvernement communiquera-t-il la liste réduite des communes susceptibles d'accueillir le centre de stockage des FA-VL ?

- Depuis janvier, le ministère mène des consultations auprès des grands élus sur la base de nos propositions. Toujours avec le souci d'avoir une décision équilibrée entre l'analyse géologique et l'acceptation locale... Ce qu'on a entendu autour des FA-VL nous conduit à rester très humbles et à avoir beaucoup de respect pour les gens qui nous accueillent ici ; quand on voit comment on est traité dans d'autres départements, on voit que la notion de déchets radioactifs est très repoussoire, ça fait encore fait très peur.
Propos recueillis par Baptiste BIZE
Est-Républicain - 31/03/09
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