12 Septembre 2009
Annoncés dès 2005 mais encore classés "dossier en cours", les premiers bâtiments de la future zone d'activités
de Damblain seraient opérationnels en 2011. Dixit le logisticien Deret, principal investisseur.
Le directeur général du groupe Deret Hubert Deron a répondu aux questions qui se posent toujours concernant l'aboutissement du projet de ZAC de Damblain. (Photo :
C. COSTER)
ZAC de Damblain, acte… A vrai dire, la pièce qui se joue depuis 2004 pour transformer l'ancienne base aérienne de Damblain en vaste zone d'activités semble sans fin et les actes s'y suivent et
s'y ressemblent sans jamais altérer la bonhomie du directeur général du principal investisseur du projet, le logisticien orléanais Deret.
Si Hubert Deron, par sa seule présence, entend rassurer sur l'actualité du projet annoncé dès 2005 pour occuper 260 des 302 hectares laissés libres par l'armée, les membres du énième comité de
pilotage réuni hier dans la salle des délibérations du conseil général sous la présidence de Christian Poncelet, en présence du préfet de Région Bernard Niquet et du préfet des Vosges Dominique
Sorain, ne sont visiblement pas tous convaincus. Alors les questions fusent, en particulier sur les emplois générés à l'horizon 2011 lorsque les deux premiers bâtiments seront enfin sortis de
terre et opérationnels (étape initialement prévue en 2008).
Le projet affichait à l'origine un investissement de 300 millions d'euros sonnants et trébuchants, la construction de dix bâtiments (500 000 m2) sur dix ans, 1 500
emplois créés… "Le projet reste le même, assène le directeur général que sa longue expérience des crises ne fait pas craindre celle qui sévit actuellement. "Si vous pensez
négatif, vous allez attirer le négatif ! Cela fait six ans que j'ai mis les pieds dans les Vosges pour dévoiler ce projet, j'ai signé pour cela il y a quatre ans et on parle encore de deux ans
de délai… La faute à qui ? A l'administration, qui est obligée de gérer une loi lourde : nous sommes en effet une entreprise de stockage mais nous répondons à la même loi que l'industrie
chimique lourde", explique le directeur général qui, pour passer le temps en attendant que les dossiers en cours (permis d'exploiter entre autres) soient validés, a exposé hier un
diaporama d'images de synthèse des plates-formes que Deret construit à Saran ou à Mer… mais sans connaître les mêmes atermoiements.
Le pari du rail
Le message est donc le suivant : regardez ce dont vous disposerez bientôt dans les Vosges, ou plutôt ce dont vous pourriez déjà disposer si les conditions étaient différentes. "A Saran ou à
Mer, il n'y a pas eu besoin de près de 6 km de route par exemple", note Hubert Deron, jamais à cours de réponses. Pourquoi avoir choisi le département alors ? "Parce que c'est le
Grand-Est et qu'il y a une autoroute et une voie ferrée de grande capacité qui nous permet de croire au transport ferroviaire." La rondelette somme de 10 millions d'euros va en effet être
investie pour opérer le raccordement au réseau de RFF et pour embrancher entièrement le parc. Un pari sur le rail qui ne suffit toutefois pas à expliquer le choix des Vosges. Alors la demande y
est sans doute plus importante ? "Elle est partout la même. En logistique, ce sont les sociétés de chargeurs qui décident d'investir dans une plate-forme ou parfois un logisticien."
Sous-entendu : la plate-forme doit préexister. Voilà pourquoi "commercialement, on ne peut encore rien faire", enchaîne Hubert Deron. Impossible donc de savoir quelles sociétés
investiront les bâtiments qui sortiront de terre en 2011, quelle en sera l'activité et le nombre d'emplois que cela créera. "Nous tablons sur un ratio de 30 emplois pour 10 000 m2 bâtis,
mais cela dépend de la taille des colis." Il ne reste donc plus qu'à attendre… Encore !
Claire BRUGIER - Le financement pas à pas
La réunion hier après-midi du comité de pilotage du parc d'activités de Damblain a été ponctuée par la signature d'une convention de financement par laquelle l'Etat s'est engagé à verser en
2009 dans le cadre du contrat Etat-Région, 6 millions d'euros à la réalisation du projet, puis 5 millions d'euros en 2010, soit au total 11 millions d'euros au titre du FNADT (Fonds national
d'aménagement et de développement du territoire). A cela viendront s'ajouter 3,53 millions d'euros de l'Europe (FEDER), 6,477 millions d'euros du conseil général de Haute-Marne (département que
lequel s'entendra une partie de la zone de Damblain) et 16,044 millions d'euros du conseil général des Vosges. Soit un total de 37,051 millions
d'euros de dépenses prévisionnelles avec, parmi les premiers chantiers programmés, la "viabilisation" du terrain et, au cours d'une deuxième tranche de travaux, la réalisation
d'une desserte multimodale et des aménagements paysagers.
Vosges Matin - 12/09/2009