19 Octobre 2009
L'homme d'affaires Amnon Leshem a signé un compromis de vente pour le rachat de l'hôtel des Thermes de Vittel
qui s'inscrit dans un plan d'investissement pharaonique.
Jacques Weimann (ici avec le maire de Vittel), le bras droit d'Amnon Leshem, affirme que 60 à 80 emplois vont être créés si le projet de rénovation de l'hôtel des
Thermes se concrétise.
À quelques encablures du domaine de Gérémoy appartenant à la famille Bouloumié qui a donné ses lettres de noblesse à la ville de Vittel, se dresse l'hôtel des Thermes. Ce vieil immeuble de
quatre étages symbolise à lui seul la splendeur passée de la station thermale et son déclin.
Depuis 30 ans, il est à l'abandon. Le bitume de la cour se lézarde, les volets sont rouillés et des grapheurs ont souillé les fenêtres du hall d'entrée…
Amnon Leshem, un homme d'affaires israélien a signé un compromis de vente avec la municipalité afin de racheter cet hôtel pour la somme de 500 000 €. Si l'ensemble de son plan d'investissement
sur Vittel et Contrexéville se réalise, il deviendra une figure incontournable de l'économie de l'Ouest vosgien.
Amnon Leshem veut injecter 10 millions d'euros pour rénover l'hôtel des Thermes pour en faire un palace.
Présent, hier, à Vittel, Jacques Weimann, le bras droit de l'homme d'affaires israélien a détaillé le projet. "
Nous avons fait appel à "ArchiDes" un cabinet d'architectes très côté spécialisé dans la rénovation d'hôtels anciens pour concevoir le nouvel hôtel des Thermes."
Si le projet se concrétise, le bâtiment offrira une centaine de chambres luxueuses et très modernes à une clientèle fortunée. Le restaurant de l'hôtel pourra accueillir plus de 130 convives qui
auront tout loisir de faire trempette dans une piscine ovoïde entourée de baies vitrées…
Cet investissement ne serait que la partie immergée de l'iceberg. Amnon Leshem souhaite aussi installer sur la commune de Contrexéville, un grand centre de balnéothérapie couplé avec un centre
de prévention du diabète (voir encadré) ainsi qu'un lotissement de 300 pavillons dans le quartier du "Chêne de la vierge" situé en face du stade de Contrex.
Le montant total de l'investissement s'élèverait selon le bras droit de Leshem au minimum à 30 millions d'euros. Cette somme engloberait une campagne publicitaire internationale qui se
chiffrait à plusieurs millions d'euros.
On ne sait pas grand-chose sur Amnon Leshem, le portrait qu'en dresse Jacques Weimann est assez succinct : "
Monsieur Leshem a beaucoup vécu aux États-Unis. Je l'ai rencontré il y a une quinzaine d'années. Travaillant dans le domaine de pharmaceutique, je lui ai ouvert les portes de cette branche
d'activités où il a fait de très bonnes affaires en vendant des médicaments à prix moindre dans les pays du Tiers-monde."
Selon Jacques Weimann, cet investissement dans les Vosges serait le dernier grand projet que voudrait mener à bien le citoyen israélien. Outre les perspectives alléchantes de rentabilité de ce
"business plan", on pense notamment à la construction du lotissement de 300 pavillons, Amnon Leshmem aurait des visées philanthropiques. " Monsieur Leshem est un grand diabétique. Il aurait
aimé bénéficier des soins modernes basés sur la prévention de cette maladie. C'est pourquoi il est très motivé par cette partie du projet", confie Jacques Weimann.
Sa santé pourrait compromettre la concrétisation de cet investissement pharaonique. Comme tous les diabétiques insulinodépendants, il n'est pas à l'abri de graves complications. Jacques Weimann s'en fait l'écho : " Étant donné son état de santé précaire, il est important que les choses avancent plus rapidement."
De plus, de sa réelle capacité financière, on ne sait pratiquement rien…
Amnon Leshmen possède une usine qui fabrique des pains "bio" à Mont-Saint-Martin (54) ainsi qu'une société vendant des produits alimentaires diététiques pour les personnes en surpoids et/ou
diabétiques. Pour le reste, Jacques Weimann botte en touche. Il ne donne aucun chiffrage sur la fortune personnelle de son "associé".
Autre pierre d'achoppement qui pourrait bloquer le projet : les procédures administratives. Elles désespèrent le "couple d'investisseurs". " Si nous avions eu conscience de la lenteur et de
la complexité des démarches administratives en France, nous ne nous serions jamais lancés dans ce projet. Récemment, nous avons pris connaissance que des fouilles archéologiques préventives
allaient se dérouler avant la construction du centre de balnéothérapie. Cela pourrait retarder de 6 mois les travaux où même dans le pire des cas nous forcer à abandonner une bonne partie du
projet."
Sébastien GIRARDEL
Vosges Matin - 02/09/2009
Tout dépend de la Sécu
Si Amnon Leshem réussit à réunir la somme nécessaire (au moins 30 millions d'euros), le centre de
balnéothérapie, à proximité des lacs de la Folie de Contrexéville, devrait voir le jour. C'est beaucoup moins sûr en ce qui concerne le centre de prévention du diabète cher à cet homme
d'affaires lui-même atteint par cette maladie.
" Le dossier est entre les mains du ministère de la Santé. De ce que nous savons, il y est étudié avec attention. Mais la politique de santé française est en pleine refondation, plutôt
tournée vers la réduction des coûts", s'inquiète Jacques Weimann, le bras droit de Leshem. La décision appartient aussi à Jean-Yves Grall, le directeur de l' ARH Lorraine (Agence régionale
de l'hospitalisation) qui ne souhaite pas que le CHU de Nancy verse de l'argent dans la création de ce centre médical. Sans financement de la Sécu, Amnon Leshem ne construira pas ce centre de
prévention du diabète. Arnauld Salvini le maire de Contrexéville a promis, dans les semaines qui viennent, d'informer le grand public sur l'avancée de l'ensemble du projet.