ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
27 Février 2010
en tout cas, ceux-ci, après avoir subis les nuisances (odeurs insoutenables) au moins depuis l'hiver 2008, voire 2005, se
posent aujourd'hui ouvertement la question.
Il était censé être parfait et sans nuisances pour les riverains. Le CSDU d'Allemant dans l'Aisne, dont la paternité est revendiquée par M. Jean Marie
COLLARD et la société Villers Services. Promis, juré. Créé en 1996 / 1977, il est géré par la société TRAVADEC, filiale de la société DECTRA elle-même filiale de la SITA. A noter que
depuis 2008, ce centre valorise le biogaz de façon énergétique.
Lien vers le site de
TRAVADEC.
Ce centre a été pendant de nombreuses années la vitrine "du savoir-faire" de la société Villers Services avant que le centre de Vic de Chassenay
ne voit le jour et ne prenne le relais. Combien d'élus, combien de propriétaires ont été amené à visiter ce site pour les rassurer et faire tomber leurs inquiétudes vis à vis des centres de
stockage de déchets ?
Les élus de Cote-d'or sont allés le visiter en groupe (voir l'étonnante promotion du centre d'Allemant dans le Bien Public juste avant l'enquête publique de Vic de Chassenay), les propriétaires de La Fennecière y
sont aussi allés. Combien d'autres ?
En tous cas, les riverains de ce CET ne trouvent pas la situation aussi idyllique que le journaliste du Bien Public en 2005, ni que les élus qui avaient visité le centre à l'époque.
Ne supportant plus les odeurs nauséabondes, ils ont créé fin 2008-2009 une association Qualit'Aisne pour se défendre. Lien vers le site de
l'association. Ils se demandent même maintenant si
vivre à coté d'un centre d'enfouissement de déchets n'est encore pas plus dangereux !!
Enseignement à retenir : comme principale cause aux odeurs nauséabondes, la société DECTRA avance le froid de l'hiver.
"Il était expliqué qu'en raison du froid, la couche d'argile recouvrant les ordures n'avait pu être posée à temps"
"Comme le froid de cet hiver porté au banc des accusés. « Le gel a retardé la pose du toit appelé à étanchéifier le casier dont le remplissage par les déchets est considéré comme achevé
»."
A méditer alors qu'il vient de faire -10°c environ, avec
neige abondante, pendant 3 mois à Robécourt (Décembre 2009-Février 2010). Et que l'argile est tout autant difficile à manipuler quand il fait très chaud en été !! Si le CSDU était créé à
Robécourt, nous pouvons nous demander s'il serait utilisable en été et en hiver. Les déchets ne pourraient-ils pas être enfouis qu'au printemps et à l'automne, quand il pleut le plus et que la
clairière de la Fennecière devient une zone humide ?
Anizy-Pinon Plus de cancers qu'ailleurs ?
Est-il dangereux de vivre à proximité d'un centre d'enfouissement de déchets ? La question continue, à juste titre, à inquiéter la population vivant autour d'Allemant après que
cinq médecins du canton d'Anizy ont envoyé au préfet un courrier faisant état de chiffres alarmants.
Mortalité supérieure
Les cinq praticiens citent deux documents à l'appui de leur réflexion.
L'un est le résultat d'une étude réalisée par l'Observatoire régional de la santé et du social. Un document qui, selon eux, fait état d'un taux standardisé de mortalité supérieur à la moyenne
française et régionale pour certains cancers sur la période 2002-2004.
De son côté, la société Dectra, gestionnaire du site d'Allemant, s'est procurée des chiffres moins terribles. Odile Oberti, responsable des sites de stockage, a cité lors d'une récente réunion le
taux de mortalité par cancer en fonction de la localisation.
Il est de 257 (pour 100 000) pour la France, 268 pour Anizy, 294 pour l'Aisne et 287 pour la Picardie pour la période 2000-2005. Conclusion : il est supérieur au taux national mais inférieur aux
taux départemental et régional. Dans le détail, certains cancers sont plus fréquents dans la zone concernée, d'autres le sont moins.
Pour la prostate par exemple, le taux n'est que de 5,6 contre 58,7 pour l'Aisne. Idem pour les voies aérodigestives supérieures.
En revanche, les cancers du sein sont un peu plus élevés dans le canton que dans l'Aisne, de même que le colon rectum et surtout les bronches/poumon (voir tableau).
Des cartes et quelques commentaires sont également disponibles sur le site Internet de l'Observatoire pour la période 2004-2007.
Le taux de mortalité par cancer est plus élevé dans l'Aisne (270 pour 100 000 habitants) qu'au niveau national (242). Mais ces taux élevés sont concentrés autour de Saint-Quentin et sont parmi
les plus faibles pour le canton d'Anizy.
Les médecins d'Anizy citent également une étude du ministère de la santé de l'Etat de New York (voir encadré). Selon Catherine Hopfner, chargée de communication pour Dectra, « il n'est pas
possible d'extrapoler, notamment parce que les sites dont il est question sont d'un type ancien, sans récupération de biogaz contrairement au site d'Allemant. Par ailleurs, on sait qu'il
s'agissait de sites d'enfouissement de déchets dangereux ».
Que pensent les médecins de ces éléments ? Contacté par téléphone, le Dr Muller, l'un des signataires du courrier au préfet ne souhaite pas réagir. « On verra quand une enquête sera finalisée ».
Reste à savoir si la préfecture va décider de faire réaliser une enquête comme le demandent les praticiens.
Marie-Christine LARDENOIS
Union - le mardi 26 janvier 2010
La décharge inquiète les médecins
Vivre à proximité d’un
centre d’enfouissement technique, ce n’est pas l’idéal. Les habitants de Pinon en savent quelque chose. Ils subissent par moments des nuisances olfactives qu’ils ont d’ailleurs plusieurs fois
dénoncées à coups de panneaux installés au bord des routes. Ils se posent aussi des questions sur un éventuel impact sanitaire de la présence de ces déchets enfouis près de chez eux.
Les médecins du canton aussi se posent des questions sur la santé de la population. Surtout après avoir eu connaissance d’un document rédigé par l’OR2S, l’Urcam et la direction régionale du
service médical Nord-Picardie. Cinq praticiens ont même décidé d’écrire au préfet pour lui demander d’ouvrir une enquête. Ils évoquent dans leur missive ce document « concernant le canton
d’Anizy, (qui) fait état d’un taux standardisé de mortalité supérieur à la moyenne française et régionale pour certains cancers sur la période 2000-2004. […] Chez l’homme, le cancer de la vessie
est responsable d’un taux de mortalité multiplié par 2 ; celui de la trachée, des bronches et des poumons d’un taux de mortalité multiplié par 1,5. Chez la femme, les leucémies sont responsables
d’un taux de mortalité multiplié par 2. » Selon les médecins, diverses études établissent une relation entre le fait de vivre à proximité d’un centre d’enfouissement et le développement de
cancers.
Il est également question dans leur courrier d’une étude similaire menée à New York qui conclut que les femmes vivant près d’un centre d’enfouissement de déchets avec échappement de gaz « ont un
risque quatre fois plus important de dévelop- per un cancer de vessie ou une leucémie. »
Pas d’affolement
Interrogé hier par téléphone, le Dr Gérard Muller relativise en parlant d’une étude régionale et non pas au niveau du canton : « Ce n’est pas la peine d’affoler tout le monde ! Nous nous
interrogeons, c’est tout. Le centre d’Allemant est situé à moins d’un kilomètre de Pinon, de Vauxaillon, de Vaudesson… Mais on n’a rien constaté du tout. Nous n’avons pas relevé de données
fiables sur d’éventuelles pathologies. Nous n’avons pas un panel de population suffisant pour faire des statistiques. Et ce n’est pas notre travail. C’est du ressort de la Ddass de déterminer
s’il y a des éléments en lien avec la présence du centre d’enfouissement. Nous demandons juste qu’une enquête sur la santé publique soit ouverte », précise encore Gérard Muller.
Le médecin de Pinon souligne tout de même les risques sanitaires comme « l’altération de la qualité de la vie due à la pollution olfactive entraînant un mal-être des populations riveraines »,
ainsi que le risque de pollution de la nappe phréatique. « On nous dit qu’il y a une bâche plastique protectrice. Mais peut-elle résister pendant des décennies ? Dans quelque temps, on risque
d’avoir des gros problèmes au niveau de l’eau aussi. »
Marie-Christine LARDENOIS
Union - mardi 12 janvier 2010
AISNE / Enfouissement des déchets La colère est toujours perceptible
L'union fait la force. L'association Qualit'Aisne veut vraisemblablement faire sienne cette devise. En tout cas, depuis sa dernière assemblée générale, la structure, formée il y a tout juste un
an, connaît mieux d'autres groupes axonais luttant pour la même cause. « Nous les avons assurés de notre soutien en cas de problème », déclare le président, Alain Legros.
Pour l'instant, l'association basée à Pinon a besoin de conseils dans sa lutte contre les nuisances du centre d'enfouissement de la société Travadec à Allemant.
Elle a été créée après un « épisode d'odeurs » et ses membres craignent que la même saison revenant, les problèmes se reproduisent.
Vers un jury du nez ?
Les autres sont plus satisfaits puisque M. Jacob, d'Holnon Environnement affirmait, lors de la rencontre, que le centre d'enfouissement d'Holnon allait fermer. Quant à Nathalie Duchoquet, du
comité d'information et de surveillance de la décharge d'Eteignières, elle parlait d'améliorations.
« C'est le seul centre d'enfouissement des Ardennes », explique Alain Legros à propos de la structure d'Eteignières. Et il a été très intéressé par les explications de la présidente concernant le
« jury du nez » mis en place. « Une société indépendante collecte les appels reçus sur un numéro vert et les analyse », raconte-t-il, évoquant un stage suivi par les membres de ce jury apprenant
à distinguer les odeurs « d'ordures fraîches, de gaz ou de compost ».
La possibilité de créer un tel jury sera abordée lors du prochain conseil d'administration de Qualit'Aisne, le 26 novembre. Il a apparemment été salvateur pour les Ardennais.
Mais il y a un hic : dans les Ardennes, ce serait la société gérant le centre d'enfouissement qui payerait l'intervention de la société indépendante. L'entreprise Travadec accepterait-elle ?
A suivre.
Laurence PICANO
Union - mercredi 11 novembre 2009
Qualit'Aisne et la nature - Un
amour contrarié
Alain Legros, Marie-José et Jean-Claude Konieczny déplorent les odeurs provenant de l'autre côté de la
colline.
L'hiver dernier reste dans les mémoires de Qualit'Aisne à cause des odeurs provenant du site Travadec. Les membres de l'association sentent que ça va recommencer.
«Si ça continue, on va durcir nos actions ! », Alain Legros est bien remonté. Président de l'association Qualit'Aisne, il se dit même prêt à aller en justice. Il évoquera très certainement le
sujet lors de l'assemblée générale du 6 novembre. Cible de sa colère : le centre d'enfouissement Travadec, situé à Allemant, commune dans laquelle il a acheté une maison assez récemment.
L'automne lui rappelle des mauvais souvenirs. L'an dernier, à la même époque, il a commencé à se plaindre des mauvaises odeurs. Il n'était pas le seul, affirme-t-il, précisant que la plupart des
habitants d'Allemant auraient signé une pétition. S'en était suivie la création de Qualit'Aisne et de nombreux contacts et explications avec les responsables de la société exploitant le site,
filiale de Suez. Lui ne veut plus rien entendre, ce qu'il souhaite, c'est ne plus sentir. Avec une pointe d'humour, il lance, à la manière de… saint Thomas : « Je ne crois que ce que je sens !
»
Et là, son odorat ne lui dit rien qui vaille. Il évoque les premiers jours d'octobre : « J'ai téléphoné tous les jours pendant une semaine. » Et pourtant : « On a envoyé en juillet un courrier
pour dire que nous cessions d'appeler continuellement mais nous ne voulions pas qu'ils considèrent qu'un jour sans appel est un jour sans odeur ! » Des appels via le numéro mis en place par
Travadec au moment des « problèmes » de cet hiver.
Du linge à relaver
Mais, au juste, quelles sont ces senteurs : « Des odeurs d'ordures ou de gaz », expliquent, de concert, Alain Legros et ses voisins Jean-Claude et Marie-José Konieczny. Celle-ci dit avoir dû
relaver du linge étendu dehors. Tous trois précisent que les odeurs sont imprévisibles. « Mon petit-fils, qui a 5 ans et l'odorat très développé, me dit : papy, ça pue ! » Et de lâcher : « il
m'est arrivé d'avoir la nausée en tondant ma pelouse ! ».
Président de Qualit'Aisne depuis quelques mois, Alain Legros évoque une démarche réalisée par un autre défenseur de l'environnement pour faire cesser les visites de scolaires et une réponse
évoquant l'absence d'information sur des maladies professionnelles liées à cette activité. Ce qui fait bondir le président de Qualit'Aisne : « Il y a la maladie 66 Bis sur le tableau des maladies
professionnelles reconnues par la Sécurité sociale, la bronchoalvéolite aigüe ! ». Promis, il va le faire savoir à qui de droit !
Assemblée générale de Qualit'Aisne, vendredi 6 novembre, à 19 heures à la mairie de Pinon.
Laurence PICANO
Union –
16/10/2009
«
Venez voir ! »
Ils le disent, le répètent et l'écrivent. « Ces personnes, on les encourage à venir sur place », invite Baptiste Debree, responsable travaux et exploitation à Sita Dectra Saint-Brice-Courcelles.
Mais la liaison semble ne pas très bien passer entre les uns et les autres puisque Baptiste Debree, lui, ne comptabilise qu'un seul appel sur le fameux numéro : « On les répertorie »,
indique-t-il. Et au moment de ce coup de téléphone « Je venais du site, il n'y avait pas de problème. Nous avons fait le tour par le village d'Allemant et on a senti des odeurs qui devaient venir
d'ailleurs », explique le responsable. Pour lui, il n'y a aucun souci actuellement.
Il dit comprendre les inquiétudes des riverains, à l'approche de l'hiver et de l'anniversaire de ce qu'il qualifie d'« épisode d'odeurs ». Mais il se veut rassurant : « On a mis les moyens ». Des
moyens également pour communiquer puisqu'un « quatre pages » a été réalisé en juin, comme l'explique Catherine Hopfner, responsable de la communication. Elle annonce d'ailleurs la parution
d'autres numéros à venir. Dans le premier, l'« épisode » était décrit. Il était expliqué qu'en raison du froid, la couche d'argile recouvrant les ordures n'avait pu être posée à temps et, qui
plus est, le fonctionnement du système « anti-odeurs » avait souffert du froid… « Nous continuons à optimiser » affirme le responsable. Et le chef de centre, Cédric Peltier, en fonction sur le
site depuis le 1er avril, est à la disposition des visiteurs. Ces derniers peuvent prendre rendez-vous, c'est dit dans la plaquette.
Ils découvriront les « casiers », verront les « membranes » protégeant les déchets, et peut-être même les oiseaux ! « Nous avons une colonie de mouettes », déclare Baptiste Debree, rappelant même
la visite, il y a quelques mois, d'un représentant de la LPO pour vérifier, ce qui aurait été satisfaisant, selon le responsable d'exploitation.
Laurence Picano
Union - Publié le vendredi 16 octobre 2009
ALLEMANT / Stockage de déchets Les panneaux qui
dénoncent
«Ça pue ». L'automobiliste qui n'aurait jamais senti d'odeur aux abords du centre « de stockage de déchets non dangereux » de Travadec à Allemant ne pouvait ignorer, le temps
d'une journée, que certains le déplorent. Plusieurs panneaux, installés sur différentes routes menant au site en faisaient état, alors même que se déroulait, mercredi, la commission locale
d'information et de surveillance (Clis) concernant l'installation. Cette dernière avait, notamment pour objet d'évoquer des « épisodes » d'odeurs. Un terme que réfute d'ailleurs Gilles Gastel,
participant à cette Clis en tant que membre de « Vauxaillon nature » : « les odeurs existent depuis 2005 ! » Toujours est-il qu'un fort mécontentement s'est développé depuis l'automne, entraînant
la création de l'association Qualit'Aisne il y a quelques semaines.
Irrespirable la nuit
« C'était irrespirable dès que la nuit tombait », se souvient ainsi Christophe Romeu, président de la nouvelle structure. Il évoque une montée en puissance des odeurs au cours de l'hiver.
Également conseiller municipal à Pinon, commune située tout près de l'installation, il rappelle l'organisation d'une réunion sur le sujet. Une rencontre de laquelle la création de l'association
aurait découlé. Il évoque aussi un « pic » de maladies respiratoires qui aurait été remarqué à la période concernée.
« On attend le résultat des analyses », déclare-t-il maintenant. Des prélèvements d'air auraient en effet été réalisés récemment. « On veut résoudre les problèmes par le dialogue », annonce
Christophe Romeu qui s'est dit « surpris » de l'apparition de ces panneaux qui ont disparu du paysage dès hier. Il raconte en outre que les problèmes ont été exposés lors de la Clis et qu'ils «
devraient être résolus »
Si lui condamne les pancartes, il n'en est pas de même pour Gilles Gastel : « Je soutiens celui qui les a mis », affirme-t-il, faisant état du « manque de réactivité de Travadec aux alertes sur
les pollutions aériennes qui ont fait que des personnes ont été exaspérées ». Le terme « pollueurs » qui en choque certains ne le dérange pas : « la pollution aérienne, c'est de la pollution »,
explique celui qui était maire de Vauxaillon lorsque des pressions ont empêché l'extension de la décharge qui se trouvait sur cette commune. Elle a été fermée en 1995.
Laurence PICANO
Union - vendredi 08 mai 2009
Pinon - Des odeurs qui donnent la fièvre
C'est bien la fièvre qui agite les populations riveraines du centre d'enfouissement des déchets et les responsables du site venus expliquer les causes des nuisances olfactives tenaces.
Les
causes certes, mais surtout les remèdes envisagés. Odile Oberti et Baptiste Debree, avaient pourtant, l'un et l'autre, pris le soin d'introduire leur intervention en présentant les excuses de
leur entreprise ainsi que les leurs propres.
La tentative d'une reconquête de la confiance par l'humilité dans la relation et le dialogue n'atteint pas son objectif : déclarations, interrogations et autres interpellations fusent
intempestivement de la salle.
L'exposé préparé est pourtant techniquement argumenté. Et rigoureux.
Comme le froid de cet hiver porté au banc des accusés. « Le gel a retardé la pose du toit appelé à étanchéifier le casier dont le remplissage par les déchets est considéré comme achevé ».
Le toit est, en fait, une sorte d'épais couvercle multicouches et imperméable qui interdit la fuite dans la nature des biogaz produits par la fermentation, méthane en particulier, et en facilite
la récupération.
La fermentation produit aussi des odeurs et en particulier, celle aisément identifiable, d'œuf pourri, qui incommode actuellement le secteur.
« Sur le toit du casier fonctionne normalement une rampe de destruction des odeurs qui, elle non plus, momentanément, n'a pas pu remplir ses fonctions. Le H2S en question, un gaz lourd, a
naturellement quitté le plateau pour s'installer dans la vallée habitée. »
Les questions de valorisation, du méthane en particulier, l'appel à la sérénité lancé par Claude Picot, maire adjoint, n'y font rien.
Faute de communication en amont, ce que les deux intervenants reconnaissent sans se faire prier, les habitants du secteur ont imaginé qu'on leur cachait la vérité et les peurs se sont
installées.
« Les médecins constatent des pics dans les diagnostics de maladies respiratoires- même quand on ne sent rien, n'inhalons-nous pas des gaz inodores dangereux ?- Les déchets enfouis sont-ils tous
inoffensifs ? - N'y en a-t-il pas des sur pollués enterrés par économie ?- La végétation pâtit de retombées acides- mes tablettes de fenêtres se couvrent d'une poussière jaune- et après l'arrêt
de l'exploitation ? - Les produits destructeurs d'odeurs, ne les savons-nous pas potentiellement cancérigènes »… Le chapitre lixiviats « le mal absolu » pour la nappe, est survolé. Il faut passer
à la tentative ultime pour rassurer « Mardi prochain, un bureau d'études spécialisé et indépendant, Véritas, sera sur le site pour effectuer tous les contrôles utiles. » Et puis, le samedi 4
avril, « Opération portes ouvertes » au grand public.
Union - Le 24 mars 2009
Pinon -Odeurs nauséabondes sur la ville
Est-ce un mouvement d'envergure qui, à l'initiative de Christophe Rompu, conseiller municipal
délégué, vient, en mairie annexe, de prendre son élan ?
Depuis plusieurs mois, les riverains du centre d'enfouissement implanté sur le terroir de la commune d'Allemant se disent incommodés par des odeurs nauséabondes qui émaneraient de ce site géré
par la société Travadec.
Ces désagréments ne sont pas restés sans susciter de réactions qui sont venues de trois horizons.
Du village d'Allemant naturellement, où, sous l'impulsion d'Alain Legros et de deux de ses concitoyennes une pétition a recueilli la signature de toute la population à l'exception de trois
personnes.
Réunion publique samedi matin
Elle a été adressée le 24 février dernier au préfet. « Nous avons l'honneur de vous informer que l'exploitation du centre d'enfouissement Travadec occasionne des nuisances olfactives de plus en
plus importantes dans le village d'Allemant et les communes voisines. Le phénomène s'est amplifié depuis novembre 2008 et cause une grande gêne parmi la population. Nous vous demandons de bien
vouloir prendre toute disposition administrative ou technique pour restituer au village d'Allemant et alentours la qualité de vie initiale. Dans l'attente, nous… Une attente qui se poursuit
».
Réaction aussi de Christine Muller, pharmacienne de Pinon. Elle affirme souffrir de la présence de ces odeurs depuis juillet dernier.
Elle a adressé à la préfecture, avec le soutien d'une trentaine de cosignataires ayant fait les mêmes constats qu'elle, l'imprimé renseigné, daté et signé « de réclamation à l'encontre du
fonctionnement d'une installation classée industrielle ». Pas de réponse non plus.
La commune de Pinon enfin, par son maire et par courrier adressé au préfet le 27 février. Patrick Vitu décrit la situation, liste les initiatives qu'il a été amené à prendre et sollicite la prise
en charge des coûts d'une analyse de l'air, rappelant qu'il s'agit en l'occurrence d'une question de santé publique. La mairie attend toujours le moindre signe.
Autour de Christophe Romeu, il est alors envisagé, par l'ensemble des participants, de se constituer en association « qui serait de nature à créer un lien entre toutes les parties concernées et
qui permettrait de recueillir l'information en temps réel dans un souci de plus grande efficacité. »
En attendant, ce samedi 21 mars, à 9 h 30, dans la salle des fêtes de Pinon, se tiendra une réunion publique.
« Elle permettra à chacun de participer directement au débat qui s'ouvre sur la question des odeurs et de s'informer sur les évolutions programmées du centre d'enfouissement qui vont très bientôt
faire l'objet d'une enquête publique », insiste le maire.
Union - 18/03/2009