ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
5 Mars 2011
Publié le vendredi 04 mars 2011 à 08H51
Grisolles (Aisne) Les ordures vont coûter deux fois plus cher à la collectivité. Hier, le
centre de Grisolles a dû fermer, suite à une décision du tribunal administratif.
A Grisolles dans le Sud de l'Aisne, on enfouit des déchets. Mais aussi énormément d'argent public. Les surcoûts liés à l'Ecocentre la Tuilerie enflent régulièrement, et la tendance risque de
perdurer. Depuis hier matin, le centre de traitement des déchets est fermé. La conséquence d'une décision du tribunal administratif (l'union de lundi).
« Aujourd'hui, nous sommes contraints de trouver une solution technique d'urgence », indique André Rigaud, en qualité de vice-président du syndicat départemental Valor'Aisne. En somme, les
ordures du coin vont devoir être reçue dans un nouveau trou. « Les camions ne rentrent plus, mais les employés du centre continueront en revanche à travailler sur le site ».
Cette « fermeture » du site devrait durer au minimum plusieurs semaines. Une mesure qui a un coût : le prix d'enfouissement à la tonne va être multiplié par deux ! De 24 euros, les 1 000 kg de
déchets seront facturés 51 euros. « Entre 800 et 900 tonnes par semaine vont devoir être acheminée vers Villeneuve-Saint-Germain, à côté de Soissons, puis vers le centre de stockage d'Allemant,
entre Laon et Soissons », précise André Rigaud. Pour le moment, il ne s'agit que d'une situation provisoire. « Vu les volumes en question, une autre solution devra être trouvée. Mais la mise en
place prendra un certain délai. »
Un conflit à trois millions d'euros
Le contribuable risque donc d'être mis à contribution lorsqu'il recevra sa taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM). Reste à comprendre pourquoi. Depuis de nombreuses années, un conflit
judiciaire oppose le syndicat Valor'Aisne, dont le principal financer est le Conseil Général, et l'association locale, Vivre à Grisolles (VAG). « Le terrain où est construit le centre a été mal
choisi, dans de mauvaises conditions, pour de mauvaises raisons », affirme l'une des avocates de l'association Aline MacGowan. Un si mauvais choix ? Selon les opposants, le site est situé « dans
un corridor écologique ». De mauvaises conditions ? L'ancien maire du village a été condamné en janvier 2009 pour prise illégale d'intérêt concernant la vente du terrain.
Au fil des années, le conflit entre le syndicat et l'association est monté crescendo. Le montant de la contestation du projet se chiffre actuellement à trois millions d'euros pour le syndicat
(retards, procédures…). Le 22 février dernier, Valor'Aisne a encore dû encaisser un « coup ». Le tribunal administratif d'Amiens a annulé l'autorisation d'exploiter délivrée par le Préfet de
l'Aisne. Sans autorisation, l'enfouissement devient illégal… L'autorité préfectorale a deux mois pour faire appel de la décision. Hier soir, aucune position officielle n'avait été
communiquée.
Julien ASSAILLY