ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
6 Mars 2010
Nous aurions pu appeler cet article "Décharge un jour, Décharge pour toujours", mais nous avions déjà utilisé ce
titre pour un autre article. Vous pouvez aussi vous demander pourquoi avoir classé cet article dans la rubrique "Villers Services" ?
Reprenons donc depuis le début. En 1986, une société SA Aube Déchets obtient une autorisation préfectorale pour exploiter un CET dans une ancienne carrière d'argile. Comme JM. COLLARD
revendique publiquement la création de ce CET à Montreuil sur Barse (Aube) dans le dossier de Robécourt, nous
pouvons en déduire que la société SA Aube Déchets devait appartenir à Villers Services, ou du moins à JM. COLLARD. Cette autorisation initiale est de 10 ans. Conformément à son habitude (qui est donc moins récente qu'il ne le prétend), le CET est racheté dès 1987 par la CGEA, ancêtre de la
société ONYX, filiale de VEOLIA. 9 mois après la signature du préfet, juste le temps de construire le CET. Nous savions depuis longtemps que Villers Services n'exploite aucun CET, CSDU,
ISDND en France aujourd'hui, mais nous pouvons légitimement nous demander si cette société en a exploité ne serait-ce qu'un, si elle revendait déjà les autorisations en 1987 !!
Après, le site va évoluer comme hélas évoluent la plupart du temps les centres d'enfouissement une fois qu'ils sont créés. La durée d'exploitation va être sans cesse prolongée, des augmentations
de tonnage vont être accordées, des extensions vont êtres autorisées (1994). Pendant un temps, ce CET va être utilisé par VEOLIA pour faire de la recherche expérimentale sur l'enfouissement
des déchets. En 1999, le site sera mis en conformité, la torchère changée. En 2002, mise en place de la valorisation du biogaz. Puis le site sera certifié ISO 14001. Nous sommes en 2005, 20 ans déjà après la création du CET qui ne devait être exploité que 10 ans !!
Le centre traite déjà 100 000 tonnes de déchets par an sur 55 ha. Normalement, jusqu'en 2017. Mais les riverains de ce centre n'ont pas fini de souffrir des nuisances, ....
VEOLIA a demandé l'autorisation de pouvoir - en plus - dépolluer les sols souillés aux hydrocarbures et ce jusqu'en 2021. Ce que le préfet de l'Aube a autorisé par arrêté
préfectoral le 28 janvier 2010. 110 000 t de déchets /an, 30 000 de terres polluées /an, .. Avec en
bonus, le droit d'enfouir des déchets industriels banals et inertes provenant d'installations nucléaires de base INB (code 2799), pour
1 500 t/ an.
En 2021, cela fera 35 ans que le centre, créé par JM COLLARD, aura ouvert.
Il est à noter que ce CET se situe dans le Parc Naturel Régional de la Forêt d’Orient
(PNRFO), "un parc sans label mais avec plein de poubelles !" (sic)
Les riverains de ce CET ne peuvent pas être soupçonnés d'être d'affreux NYMBISTES. Cela fait 25 ans qu'ils souffrent des nuisances de ce CET.
Plus de détails :
- http://www.villesurterre.com/index.php?option=com_content&task=view&id=301
- http://www.pnr-foret-orient.fr/fr/
- http://www.enviro2b.com/2010/03/01/aube-des-dechets-nucleaires-dans-la-foret-dorient/
Un extrait de l'arrêté préfectoral du 28 janvier 2010,
définissant la zone d'extension.
Quelques extraits de la presse :
Le projet de centre de traitement des terres polluées fait débat
À Montreuil-sur-Barse, le projet
des responsables du Centre de stockage et de valorisation des déchets de retraiter les sols faiblement souillés aux hydrocarbures est loin de faire l'unanimité. Une association d'opposition s'est
montée...
Il y a une semaine, les
responsables de Véolia ainsi que le responsable d'exploitation de Grs-Valteh, filiale de dépollution de Véolia Propreté, ont été invités au conseil municipal de Montreuil-sur-Barse. Ils ont
expliqué pendant près de trois heures le projet d'évolution du Centre de stockage et de valorisation des déchets qui consisterait à dépolluer les sols faiblement souillés aux hydrocarbures. Un
projet qui a déclenché l'incompréhension de certains habitants qui auraient souhaité être informés bien en amont de l'enquête publique ouverte depuis le 5 novembre.
« Toutes les étapes normales ont été respectées. Pour ce que nous considérons comme « un petit projet », nous ne sommes pas allés au-devant de la population comme nous avons l'habitude de le
faire, notamment par principe de précaution par rapport à nos concurrents et parce que nous sommes implantés depuis longtemps maintenant », admet Olivier Copperman, d'Ocetpy, agence conseil en
communication pour le Groupe Véolia, laissant sous-entendre peut-être un petit manque de communication.
« La demande sur l'Aube et la Champagne-Ardenne de la part de la communauté de l'agglomération troyenne et du conseil régional est très forte car il n'y a pas de centre de traitement des sols
faiblement pollués dans le centre de la France », explique Olivier Copperman. Un constat sans appel à l'heure où la législation impose le traitement obligatoire des terres souillées avant de
pouvoir effectuer toute construction.
Opposition des
riverains
Le site accueillerait donc de la
terre provenant d'anciennes stations services, de sites industriels, ou de terres polluées aux hydrocarbures par des accidents. La demande a été déposée pour une capacité de 30 000 tonnes de
déchets maximum par an et pour une plateforme qui s'étendra sur une superficie de 4 700 m2. « Le but, c'est de faire repartir le maximum de ce qui arrive », explique-t-on du côté de Véolia. Le
site est prévu pour n'accueillir que les terres traitables exclusivement par voie biologique. C'est un champignon déjà présent dans la forêt qui sera utilisé pour dégrader les composés organiques
des hydrocarbures. La durée du traitement est en moyenne de six mois.
« Sauvegardons notre futur », c'est le nom de l'association qui vient tout juste de voir le jour pour s'opposer à ce projet. Elle a déjà mis en place une pétition et espère qu'elle va circuler
sur la dizaine de communes situées dans un rayon de trois kilomètres et concernées par l'avis d'enquête publique qui est ouverte jusqu'au 5 décembre.
« Nous ne voulons pas de cette nouvelle activité à Montreuil. Nous avons déjà un centre de traitement des déchets qui existe depuis 1986 et qui devait rester ouvert dix ans. Il l'est toujours »,
explique-t-on du côté des trois membres fondateurs.
Les arguments contre ce projet sont multiples : « Le traitement des terres polluées peut se faire à la source, il existe des solutions. Cela éviterait un accroissement du nombre de camions qui
passent par la commune ». Second argument, la crainte « que cette activité serve de prétexte pour repousser la date de fermeture prévue. Lorsque le site fermera, Véolia devra effectuer trente ans
de surveillance. Rien ne dit qu'ils ne voudront pas rentabiliser davantage le site ».
Autre argument, de fond ce coup-ci : « La contradiction entre l'appartenance de la commune de Montreuil-sur-Barse au Parc naturel de la forêt d'Orient et la présence du centre de stockage. Les
mouettes ramènent de nombreux détritus entre le lac et le centre de stockage… », détaille-t-on du côté de l'association.
Décision finale prise par
le préfet
L'enquête publique a débuté le 5 novembre et se terminera le 5 décembre. Entre-temps, les personnes intéressées peuvent rencontrer le commissaire enquêteur à la mairie de Montreuil afin de
déposer leurs questions et les éventuelles remarques. Les dix communes présentes dans un rayon de trois kilomètres font partie de l'enquête. Les différentes autorités concernées auront ensuite à
se prononcer : le conseil municipal de Montreuil-sur-Barse, les organismes qui doivent estimer la partie technique et sanitaire du dossier - la Direction régionale de l'industrie, de la recherche
et de l'environnement (Drire), la Caisse régionale d'assurance-maladie, la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) -, le Conseil départemental de l'environnement et
des risques sanitaires et technologiques (Coderst), et enfin le préfet qui aura la décision finale. Une décision devrait être prise au cours du premier semestre 2009.
Gros plan sur le
site
Le Centre de stockage et de valorisation des déchets de Montreuil-sur-Barse a été créé sur une carrière d'argile. Exploité depuis 1987 par
CGEA-Onyx, devenu Véolia Propreté, il est exploité depuis 1998 par Valest, sa filiale régionale dans le Grand Est. Il traite en moyenne 100 000 tonnes de déchets ménagers et industriels banals
dont la moitié de tout ce qui est traité dans le département
Sur le site de 55 hectares, d'autres activités sont réalisées :
- la valorisation énergétique du biogaz avec un générateur d'un mégawatt. 7 677 MW ont été produits en
2007.
- les valorisations des déchets de l'agglomération troyenne en compost organique pour l'agriculture. En 2007, sur
les mille tonnes produites sur le site, près de onze tonnes ont été données aux riverains.
- la valorisation des déchets de bois des industriels de l'Aube et de la Marne sur une plateforme de 1 000
m3.
Les demandes soumises à enquête publique en vue de l'obtention d'un arrêté complémentaire concernent le biocentre
pour dépolluer des sols faiblement souillés aux hydrocarbures, une poursuite d'exploitation de quatre années supplémentaires (jusqu'en 2021) pour faire face à l'évolution prévisible des déchets
dans le département sans extension géographique du site et la potentialité de sortir l'argile excédentaire du site, et l'ajout d'un moteur de 1 MW pour doubler la capacité de production de
biogaz.
L'est Eclair - 21 novembre 2008
Montreuil-sur-Barse : les riverains sont inquiets
Opposés à l'implantation d'une nouvelle activité, les riverains craignent pour leur santé et veulent alerter la
population
À Montreuil-sur-Barse, le projet d'implantation d'une activité de dépollution de terres souillées aux hydrocarbures, sur le site de traitement et de valorisation des déchets géré par Valest
(filiale de Veolia), ne fait pas que des heureux. Et pour cause : c'est pour leur santé que les habitants craignent.
« En fonction des vents qui arrivent sur le village, il y a des odeurs qui dérangent beaucoup. De plus, il y a tout ce dont on n'a pas conscience et que l'on ne voit pas : les poussières amenées
par les oiseaux qui font de nombreux allers-retours entre le lac et le site, les ruissellements des lixivias et le passage des camions à ordure », expliquent-ils. Les riverains ne se satisfont
pas de la réponse donnée par Veolia lors de la réunion publique : « On nous a dit qu'il n'y aurait pas d'extension géographique, donc pas d'impact supplémentaire. »
Les habitants de Montreuil sont désormais dans une position d'attente, mais ne restent pas les bras croisés. Au moment de l'enquête publique, en décembre, une association s'est créée, «
Sauvegardons notre futur ». Une pétition circule et a recueilli cent trente-huit signatures.
Une lettre a également été distribuée afin d'expliquer leur position.
Cette nouvelle activité de dépollution, les riverains préféreraient, en fait, qu'elle ne soit pas réalisée sur le site. « Il est tout à fait possible de dépolluer les terres souillées directement
sur les sites, cela se fait déjà, comme à Boulogne-Billancourt, avec le site de Renault », expliquent-ils.
Les conseils municipaux défavorables
Après l'enquête publique, les conseils municipaux des communes concernées par le projet - toutes celles situées dans un rayon de 3 km autour du site : Clérey, Chappes, Villemoyenne, Fresnoy,
Chauffour-lès-Bailly, Marolles-lès-Bailly, Montiéramey, Lusigny-sur-Barse et Montreuil-sur-Barse - se sont prononcés. Les décisions sont plutôt de nature à rassurer les habitants, même si la
décision finale est entre les mains du préfet : les communes sont majoritairement défavorables à la création du centre de traitement.
Le syndicat mixte du Parc naturel régional de la forêt d'Orient s'est également prononcé contre. Principales raisons invoquées : l'absence de compatibilité avec la charte actuelle du syndicat
mixte, le manque de garanties pour la santé des populations voisines et l'augmentation des flux routiers.
La Direction régionale de l'environnement a aussi émis des recommandations, avec de nouvelles mesures à réaliser.
Un petit regret, cependant, pour les riverains : le conseil municipal de Montreuil-sur-Barse s'est prononcé en faveur de la poursuite de l'exploitation du site jusqu'en 2021.
Et pour l'instant, concernant l'activité de dépollution, rien n'est gagné : c'est au préfet, maintenant, de décider.
Guillaume MOULIN
L'est Eclair : 4 avril 2009