ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
10 Juillet 2010
Plus de deux ans après que la SITA
ait déposé son recours contre l'arrêté préfectoral lui refusant l'autorisation de créer un centre de d'enfouissement à Pierraumont, le tribunal administratif de Nancy vient de lui donner en
partie raison en annulant l'arrêté du préfet. En partie seulement, heureusement pour les habitants d'Escles et le CRAD.
Reprenons plus en
détails : la SITA avait demandé au tribunal (voir extrait ci-après), non seulement d'annuler l'arrêté préfectoral lui refusant l'autorisation pour Pierraumont, mais aussi de lui accorder cette autorisation sous un délai d'un mois à la date du jugement, avec comme base le
projet d'arrêté préfectoral soumis au CODERST des Vosges par l'inspecteur des installations classées. C'est à dire que si le tribunal administratif avait donné entièrement raison à la SITA, les
travaux pouvaient commencer début août !!
Dans son jugement, le tribunal administratif de Nancy est très clair. Les
motivations de l'arrêté de refus "ne tiennent pas la route juridiquement". L'arrêté du 4 juillet 2008 par lequel le préfet des Vosges avait refusé l'autorisation d'exploiter est donc entaché
d'illégalité et doit donc être annulé. Ce n'est pas vraiment une surprise, voir nos articles de l'époque. Il nous faut étudier de près les raisons de cette décision.
Heureusement, le tribunal administratif de Nancy n'a pas suivi la SITA sur la demande d'autorisation d'exploiter à délivrer dans un délai d'un mois. Raison retenue : le dossier de demande d'autorisation soumis à enquête publique comportant une analyse insuffissante de l'état initial du site (etude géologique et hydrogéologique et tierce expertice réalisées après l'enquête publique), l'enquête publique a été organisée dans des conditions irrégulières, le public n'ayant pas reçu une information complète, ...; l'enquête publique ayant été irrégulière, la SITA n'est pas fondée à demander qu'on lui accorde l'autorisation d'exploiter.
Le jugement est donc le suivant :
Et maintenant ?
Sous réverve d'appel de la part du Préfet, du CRAD ou de Nestlé Waters (appel qui ne
serait sûrement pas suspensif), la suite du dossier dépend principalement de la SITA.
Soit, elle maintient son projet et M. le Préfet ne peut pas
faire autre chose que de relancer la procédure administrative au stade de l'enquête publique, avec cette fois tous les élements géologiques et
hydrogéologiques. On sait maintenant que l'avis de l'inspection des installations classées sera positif, et que la plupart des arguments des opposants ont été rejetés par le TA de
Nancy. Le succès de la SITA est quasiment certain.
Soit, la SITA retire son projet et le dossier en reste
là.
La pression vient encore de monter d'un cran sur la
commission d'enquête publique de Villoncourt (autre projet SITA dans les Vosges) qui doit rendre son avis début août !! La SITA va-t-elle obliger les élus vosgiens à choisir entre
Villoncourt et Pierraumont ?
Pour Robécourt, notre cas est différent. L'entreprise
Villers Services se fiche totalement de savoir si la SITA va creuser à Villoncourt ou à Pierraumont. De toute façon, Villers Services ne renonce jamais, quitte à créer 2, 3, ... centres
d'enfouissement dans les Vosges.