Eu égard à la loi, mais aussi au volume de déchets produits chaque année dans le département, impossible de faire l'économie d'un centre
d'enfouissement.
«Il faut au moins un centre d'enfouissement».
Péremptoire le préfet Molle. «D'abord, la loi l'impose, via le code de l'environnement.Tout comme les chiffres.300.000 tonnes de déchets non dangereux sont produits chaque année dans le
département.136.000 tonnes sont stockées à Ménarmont. 90.000 sont incinérées à Rambervillers.60.000 sont recyclées et 25.000 transformées en compost.L'arithmétique parle d'elle-même. Et donc le
bon sens.Dans ce dossier, on n'a que des coups à prendre.Si on pouvait s'en passer, on ne se gênerait pas.»
Trouver le meilleur endroit
Le représentant de l'Etat ne minimise pas pour autant les «efforts à entreprendre pour recycler davantage.Des efforts indispensables pour réduire,
petit à petit, le tonnage du centre d'enfouissement.Mais la première précaution, c'est d'éviter une catastrophe économique et écologique dès 2009.Pas de centre d'enfouissement, et c'est toute
l'industrie qui sera bloquée.Sans parler des décharges sauvages partout.»
«Je fais l'impossible pour trouver une solution.Et donc le meilleur endroit.»
Si le département est responsable du schéma départemental de traitement des déchets, («Le président Poncelet a d'ailleurs créé une commission») l'Etat, lui, est responsable d'autoriser
l'exploitation d'installations classées.
S'agissant de Rugney, l'arrêté négatif du prédécesseur de Patrice Molle est contesté devant le tribunal administratif par l'entreprise. Pour vice de forme. «Je confirmerai l'avis négatif»,
résume le préfet.
Avant l'été 2008
«Sur Escles, le commissaire enquêteur ne m'a pas encore remis son rapport. J'entame une enquête administrative avec tous les services de
l'Etat.Après on verra.La principale interrogation est hydrogéologique. L'étanchéité du sol par rapport à la nappe. Je n'exclus pas de demander une tierce expertise.»
Pour Robécourt, Patrice Molle ne dispose pour l'instant que d'un prédossier. «Il faudra qu'il soit complet.
Après, nous lancerons enquêtes publique et administrative.»
«La solution de facilité serait de dire aux associations: vous avez raison.Je comprends que cela soit sensible. Mais on ne peut pas décider n'importe quoi.Et décider de ne rien décider nous
pétera à la figure.La décision devra être prise au plus tard à l'été 2008.»
Si Patrice Molle se dit d'accord avec nombre des préoccupations des associations, il ne peut en revanche «laisser croire que l'on peut se passer d'un centre d'enfouissement.Ce serait tromper les
gens.Un mensonge. Même si dans les années à venir probablement arrivera-t-on à baisser le volume des déchets.»
Serein toutefois. «J'ai confiance dans le bon sens des gens.»
Biomasse: rassurer
Même pragmatisme sur le dossier «Biomasse». Les sites d'Arches et Eloyes ont été envisagés pour des centrales sans cogénération.Golbey pour une
centrale avec. Patrice Molle ne cache pas que là aussi, des interrogations se font jour. Sur la surface financière de l'entreprise.Sur les ressources en bois. «Sont-elles suffisantes?» Le préfet
envisage également une tierce expertise pour certifier que brûler ne représente aucun danger. «Je veux rassurer les gens.Pas la peine de susciter des peurs inutiles.» Mais là encore rien de
décidé.Y compris sur la possibilité de ne construire qu'une centrale sans cogénération. «Je vais poser des questions supplémentaires à l'entreprise».Quant aux allégations laissant entendre qu'il
s'agirait d'une déchetterie déguisée, la encore Patrice Molle assure qu'il s'agit d'une contre-vérité. «C'est une grosse cheminée.Nous devrons avoir une approche pédagogique.Et
transparente.»
Est Républicain - Ch.H.