En tête de cortège les élus dont le maire de Robécourt, Régine Thomas, mise devant le fait accompli et qui s’y oppose.
« Ni ici, ni ailleurs, mais autrement ! ».C'est le message qu'a délivré l'association Accid sur la Foire de Neufchâteau, contre le projet d'implantation d'un centre de stockage de
déchets ultimes à Robecourt.
Une invité de taille pour l'inauguration officielle de la 58e Foire de Neufchâteau, puisque dès 10 h l'association Accid de Robécourt (Action citoyenne contre l'implantation
d'une décharge) et environ cent cinquante de ses membres, étaient devant les grilles du site néocastrien, prêts à faire le forcing pour pénétrer dans l'enceinte et dire non au projet
d'implantation de centre de stockage de déchets ultimes sur le secteur de Robécourt. Claude Philippe, le vice-président du comité de la foire et également conseiller général aurait pu être flatté
tout comme le président Eric Dugrillon, que la Foire-exposition soit choisie pour la circonstance, mais il n'en fut rien car de quelques dizaines de personnes initialement prévues et qui auraient
dû manifester, le chiffre était multiplié par trois ou quatre. S'engageaient alors des tractations entre Claude Philippe et le président d'Accid, Eric Valtot car bien entendu il
n'était pas question pour les opposants, de s'acquitter d'un droit d'entrée. « Nous sommes nous-mêmes une association et je trouve cette façon de procéder en nous mettant devant le fait
accompli, peu cavalière de la part des responsables de cette association » tenait à souligner Claude Philippe qui au terme de plusieurs minutes de négociation, consentait à laisser passer
les manifestants.
Des élus en tête
En tête de cortège, des élus, des conseillers généraux solidaires à titre personnel comme le vice-président Luc Gerecke : « Le Conseil général n'a aucun
rôle à jouer mais comprend cette préoccupation ». Présente aussi la maire de Robécourt, Régine Thomas qui s'inquiète pour les 123 habitants de sa commune ainsi que les premiers magistrats
des communes avoisinantes. Le projet n'est ni plus ni moins qu'une éventuelle implantation sur le
secteur, d'un CSDU (Centre de stockage de déchets ultimes).
Quelles en seraient les conséquences ? Un désastre écologique sur des dizaines d'hectares car 60 à 100 000 tonnes de déchets seraient enfouis pendant 20 ans. Un système jugé archaîque et
abandonné par le Danemark, l'Autriche, l'Allemagne à cause des dangers qu'il fait courir à la nature et aux personnes. Une dépréciation immédiate de 40 à 50 % du patrimoine immobilier. Un
problème public confié aux promoteurs privés plus soucieux de se faire de l'argent qu'à préserver l'environnement. Le manque de courage politique pour faire de la prévention, faire réduire la
production des déchets aux industriels, développer des filières de recyclage... Ce sont quelques points qui sont mis en avant pas Eric Valtot, les élus et les membres
d'Accid.
La rencontre du cortège avec les représentants de l'état en l'occurrence le sous-préfet, Jean-Marc Magda puis le député Jean-Jacques Gaultier, se voulait à la fois attentif aux revendications et
rassurant quant à la position des élus (lire encadré). Actuellement aucune sollicitation de projet n'est parvenue en sous-préfecture, ni en préfecture, ni même d'ailleurs à la permanence du
député Jean-Jacques Gaultier. Le projet en phase d'étude entre un promoteur privé et un propriétaire privé soucieux de vendre ses terrains, mais partant du principe « Qui ne dit mot
consent » Eric Valtot et son association préfère anticiper pour mieux se faire entendre. Preuve en est...
© L'Est Républicain - 14.08.2005