Le président Eric Valtot est un homme pondéré

L’association a creusé son sillon en quelques mois
Les maires ont boudé la table ronde du collectif anti-décharge de Robécourt. Ceux qui étaient là sont partis en claquant la
porte.
Le 14 octobre, ACCID, l'association citoyenne contre l'implantation d'une décharge, s'était invitée à Contrexéville, à la réunion des maires initiée par le député, Jean-Jacques
Gaultier. Privé de débats, le comité s'était promis de remettre le couvert en invitant à son tour les élus des 274 communes de la 4e circonscription pour discuter, non seulement de son inquiétude
quant au projet d'implantation d'un centre d'enfouissement de déchets ultimes à la Fennecière, mais aussi du traitement des déchets. Inscrite dans un contexte météorologique peu favorable, la
rencontre n'a pas eu l'écoute escomptée puisque seule une poignée de maires était présente dans la salle, vendredi, pour cette table ronde présidée par Eric Valtot.
Sensible au dossier
Ce dernier ouvrait les débats par une présentation de la gestion nationale et départementale des déchets, tout en faisant un parallèle avec
les techniques de recyclage utilisées dans d'autres pays du monde. « La communauté de communes du Pays de Bulgnéville a été l'une des premières à initier le tri sélectif et à se doter d'une
déchetterie, c'est dire si on est sensible à ce dossier » insiste le maire d'Auzainvilliers, Jean-Louis Lecomte qui approuve complètement cette volonté de diminuer le volume des ordures
ménagères. La politique venant s'immiscer dans le débat, la discussion devait tourner au vinaigre et le comité voyait les maires claquer la porte dans un bel esprit de corps sans pouvoir
présenter l'ensemble de ses propositions.
Echéance proche
Serge Andelot, le maire de Rozières-sur-Mouzon, est directement concerné par le projet puisque le site retenu se trouve à vol d'oiseau à
environ 2 km de sa commune. « Je m'inquiète pour l'environnement, la santé publique et la qualité des sources. Ce qui me fait peur, c'est que la société disposerait d'une réserve de terrain
lui permettant 80 ans d'exploitation. C'est-à-dire qu'on hypothéquerait les deux siècles à venir. En attendant, ça arrangerait bien le département des Vosges qui aurait trouvé une solution pour
des décennies... » note-t-il.
Pour l'association, cette réunion peut se voir comme un test du soutien qu'elle peut avoir localement. L'échéance étant proche, le comité va mettre les bouchées doubles pour aller au-devant des
populations.
© L'Est
Républicain - 28.11.2005