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Compte-rendu de la visite de M. Barnier - Est Républicain
19 Janvier 2008
Rédigé par EST REPUBLICAIN et publié depuis
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La balade vosgienne de Barnier
Journée lorraine pour le ministre de l'Agriculture avec des étapes culturelle, sylvicole et fromagère. Et accessoirement politique.
L'air frais revigore Michel Barnier, content de se retrouver dehors et non enfermé dans un bureau ou une salle de réunion. Devant une sculpture en bois le long d'un sentier pédestre de
Juvaincourt, il se réjouit de l'animation des territoires ruraux.
D'ailleurs, rapidement, il veut transformer le ministère de l'Agriculture et de la Pêche en un ministère de l'Alimentation, des Territoires, de l'Agriculture, de la Forêt
et de la Pêche, dit-il à Vittel lors des rencontres européennes autour de Leader +, un programme de développement rural financé en grande partie par l'Europe. Une approche nouvelle qui coïncide
avec la présidence française de l'Union pour six mois dès le 1er juillet, au cours de laquelle la France entend évoquer de nouvelles pistes pour la politique agricole commune (PAC) et défendre
sa vision qui ne se limite pas à faire de l'Europe «un immense supermarché». Au contraire, il s'agit de pérenniser les politiques régionales, dont bénéficient nombre de territoires et
que «beaucoup voudraient démembrer», notamment les Anglais.
La vision de l'Europe
«Nous souhaitons que le débat politique précède le débat budgétaire», souligne Michel Barnier. Autrement dit, le débat sur la réforme de la
PAC «sera amorcé» dès cette année: «Nous voulons la rendre plus durable et plus équitable, et aboutir à un certain redéploiement». Sont ainsi cités la prévention des crises,
l'agriculture bio, l'élevage ovin, le lait en montagne et une politique de l'herbe «plus ambitieuse».
Des enjeux énormes se dessinent, qui passent pour la France par des politiques intégrées en matière de recherche, de politique étrangère, d'énergie et de défense. «Si nous ne gagnons pas
sur notre vision de l'Europe, le risque c'est que l'Union devienne définitivement sous-traitant des Etats-Unis, de la Chine et de la Russie», insiste l'ancien commissaire européen.
Pour faire vivre les territoires et éviter la désertification, les habitants et notamment les jeunes doivent trouver des emplois.
A Monthureux-sur-Saône, Merrain-International emploie 115 personnes. Chaque année, 24.000m3 de chêne sont utilisés et sciés jusqu'avant le montage de tonneaux. Les grumes proviennent
majoritairement de la renommée forêt de Darney. Un symbole dans une région forestière, ce qu'a tenu à saluer le responsable gouvernemental.
Enfin, à Bulgnéville à la coopérative fromagère «L'Ermitage», très présente dans le Doubs, il aborde, avec des syndicalistes agricoles et le
président de l'établissement, Daniel Gremillet, les questions du lait, que la France importe aujourd'hui en grande quantité, et de l'herbe. «Si nous supprimons les quotas, que se passe-t-il?», interroge le ministre.
«C'est un nouveau modèle économique à inventer», lui répond le directeur, qui doit permettre à des jeunes
exploitants de s'installer. «Nous arrivons à la croisée des chemins», admet le président de la coopérative. «Nous devons être imprégnés des attentes des consommateurs et nous souhaitons aussi nous préoccuper de développement durable. Avec, par exemple, le passage d'un seul camion de ramassage de
lait par village».
Presque une révolution tant les règles administratives sont aujourd'hui contraignantes.