Les opposants aux projets d'Escles, Rugney et Robécourt interpellent les candidats aux élections cantonales sur le dossier brûlant de
l'élimination des ordures ménagères.
Ils se sont donné rendez-vous ce matin, à Robécourt, où Christian Poncelet est attendu pour donner le premier coup de pelle du chantier de
réalisation de la route qui reliera la base de Damblain à l'échangeur autoroutier. Les militants de l'Association citoyenne contre l'implantation d'une décharge (Accid) sur le site de La
Fennecière entendent bien signifier leur détermination au président du conseil général, en quête d'un nouveau mandat : pas question d'accepter « le projet de décharge d'un autre âge » présenté
par la société Villers Services à Robécourt.
La semaine dernière, déjà, le président d'Accid avait écrit aux candidats qui se présentent aux élections cantonales à Lamarche et à Bulgnéville pour leur
demander de prendre position sur le sujet. « Pour la plupart, ils soutiennent notre combat », assure Eric Valtot. « Nous leur demandons de le confirmer par écrit et nous publions leurs réponses
sur notre site internet. La révision du plan départemental d'élimination des ordures ménagères est en cours et elle relève de la compétence du conseil général. »
Militante et candidate
Alors que la fermeture du site d'enfouissement de Ménarmont, près de Rambervillers, est prévue pour l'an prochain, la mobilisation se poursuit aussi
opportunément dans la campagne autour de Rugney et d'Escles où les sociétés Edinord et Sita Lorraine portent des projets de création de décharge controversés. Dans le canton de Charmes, la
présidente de l'association Vigidécharges, Isobel Quentin, a choisi de se porter candidate. A Escles, le collectif rural anti-décharge (CRAD) a préféré inviter les candidats des cantons de
Darney, Bains-les-Bains et Vittel à participer à la réunion publique qu'il organisera le 28 février. « Notre intention n'a jamais été de faire de la politique », précise le président du CRAD,
Renaud Gutton. « Notre objectif est de débattre avec les candidats de leur positionnement. Ce n'est pas difficile de dire qu'on est contre, c'est plus compliqué de dire ce qu'il faut faire.
»
Menace
Le collectif attend ainsi des candidats aux élections cantonales qu'ils s'engagent au-delà de l'opposition de principe aux projets locaux qui pourrait être jugée électoraliste : « Il est temps de
rappeler que 85 % des déchets sont valorisables et qu'un centre de stockage provisoire vaut mieux qu'un site d'enfouissement. Il est temps que les décideurs mettent leurs actions en harmonie avec
leurs déclarations. »
En réponse à Christian Poncelet, qui a récemment qualifié les protecteurs de l'environnement de « prédateurs économiques », Renaud Gutton ajoute que le
président du conseil général « est chargé de la protection de l'environnement depuis 2004 ». Il estime aussi que la création d'un centre d'enfouissement « à proximité des sources de Vittel,
Contrex et Hépar » ferait peser « une menace sur les emplois du principal pôle d'activité économique de la région ». Dans la Plaine des Vosges, aucun candidat ne peut publiquement rester
insensible à l'argument. L'opposition à la décharge fait en effet peser une autre menace. Sur leur élection.
Baptiste BIZE, bbize@estrepublicain.fr
Est-Républicain - 26 février 2008
Les manifestants du CRAD s'étaient déjà mobilisés dans les rues d'Epinal avant les élections législatives,
l'an dernier. Avec les associations Accid et Vigidécharges, ils s'adressent désormais aux futurs conseillers généraux.
Photo d'archives N.B