Billet d'humeur des associations du réseau RéVES

Les écolos "prédateurs économiques" selon Poncelet.

Ecolos, mes frères et sœurs ! « prédateurs de l’économie », selon Poncelet, serrons-nous les coudes !

Ainsi donc, Monsieur Poncelet a trouvé l’origine de tous nos maux. Rmistes, Chômeurs, debout ! debout ! Sus aux responsables de vos malheurs ! Sus à ces coupables, aux « pelés, aux galeux d’où viennent tout le mal », aux prédateurs de l’économie, je veux dire les défenseurs de la nature et de l’environnement et de la vie sur terre. C’est en tout cas ce qu’on peut lire dans l’article intitulé « Christian Poncelet pour un neuvième mandat » - l’Est Républicain du 19 février.- Citation « Il (Poncelet) évoque déjà le prochain plan quadriennal, l’amélioration du réseau de téléphonie mobile, les combats à venir contre les protecteurs de l’environnement qu’il qualifie de « prédateurs économiques », la priorité donnée aux investissements… » Honte à nous ! Nous voilà inscrits dans les priorités de la prochaine mandature.

En effet, confessons-le ! Nous sommes de ces sinistres acteurs. A nous, la légion d’horreur et la vindicte publique. Pourtant, si nous sommes écologistes ou environnementalistes, défenseurs du tétras, de l’Azuré des paluds, amoureux des rivières et de nos paysages, préoccupés du changement climatique, solidaires de nos enfants et petits enfants et des pays du Sud, nous avons été également des observateurs attentifs de l’économie vosgienne. Nous avons vu périr des industries textiles. Nous avons vu partir des entreprises florissantes à l’étranger. Nous en avons vu d’autres faire de super bénéfices et licencier pour augmenter les revenus des actionnaires et des fonds de pension. Pour caractériser ces investisseurs, nous n’avons lu et entendu nulle part l’épithète « prédateurs de l’économie » Non, elle nous est réservée, à nous, les bénévoles qui ne cherchons aucun avantage personnel, ne disposant que de notre temps et de notre argent. Boucs émissaires ! voilà ce que nous sommes devenus.

Pourtant, nous ne faisons que demander le respect d’une réglementation votée par les parlementaires. Contrairement à ce qui se dit partout, une action au Tribunal Administratif, notre seul recours lorsque la loi n’est pas ou mal appliquée, n’interrompt pas les travaux et lorsque, au bout de 18 à 24 mois, l’arrêt est rendu, force est de constater qu’il est inopérant, la réalisation projetée étant terminée ou le Préfet prenant un arrêté de poursuite d’activité. Une fois, Monsieur Poncelet a été tenu en échec. Son projet concernait l’installation dans les Vosges de deux centrales thermiques au bois destinées à produire de l’électricité. Oui ! Les écologistes ont effectivement allumé le feu sur ce dossier mais s’il est devenu un brasier, c’est que les industriels vosgiens du bois sont montés au créneau, mettant en évidence les conséquences que l’intolérable pression sur la ressource en bois allait provoquer dans leurs ateliers.

De manière plus générale, Monsieur Poncelet est-il décidé à être solidaire des générations futures ? Le climat change, la biodiversité est menacée, nos rivières sont polluées, menaçant à terme les nappes dans lesquelles nous puisons notre eau potable, les déchets vont s’accumulant et aucun traitement d’élimination n’est sans risque. Organisations internationales, chercheurs, intellectuels.. ne cessent de prédire le pire si nous n’agissons pas.

On serait en droit d’attendre du Premier Vosgien s’il était sensible, comme de plus en plus de Vosgiens aux questions environnementales, qu’il prenne ces questions à bras le corps en instaurant un agenda 21, un plan climat, en préconisant à l’administration départementale une politique de précaution exemplaire, en organisant une concertation éducative avec ses concitoyens.

Non ! ce qui s’annonce, c’est la chasse à l’écolo.

Monsieur Poncelet est, dit-il, en pleine forme et nous lui souhaitons longue vie. Il est soucieux du bien être des Vosgiens et de l’emploi. Nous aussi. Toutefois, si le chômage est le fléau encore à vaincre, d’autres défis tout aussi vitaux sont à relever par les hommes de ce siècle naissant. Monsieur Poncelet peut-il en prendre conscience ?

Les associations de RéVES