Héros malgré lui (Est-Républicain)

Un succédané de plaque à la gloire de François Vannson a été dévoilé, hier, à Epinal. Le collectif Vosges sans OGM rend hommage au seul député vosgien à avoir dit non.

Le héros du jour est absent. Il ignore même qu'un succédané de plaque à sa gloire doit être dévoilé sur la place des Vosges, au cœur d'Epinal. Des quatre députés du département, tous affiliés au groupe UMP, François Vannson est le seul à avoir voté « contre la loi inique autorisant la culture des OGM en pleins champs », rappelle la plaque signée par les « citoyens vosgiens reconnaissants pour la santé des Hommes et de la Terre ».

Son suppléant, Patrick Lagarde, est quant à lui présent. Il était venu « incognito », explique-t-il, embarrassé quand le porte-parole du collectif salue sa présence et lui tend le mégaphone devant cent cinquante personnes. « On m'avait dit qu'il allait se passer quelque chose », ajoute le maire de Cleurie en aparté. « Il est vrai que François Vannson est opposé à la culture des OGM depuis longtemps et qu'il a eu le courage de sortir du rang au sein de son groupe... On a l'habitude de résister à Remiremont ! »

« Grand résistant »

Dans son discours, Eric Boon, le porte-parole de Vosges sans OGM, salue justement l'engagement du parlementaire en le qualifiant de « grand résistant ». Un hommage appuyé également destiné à agacer l'ennemi préféré de François Vannson, à savoir Christian Poncelet, président du Sénat et du conseil général des Vosges.

« Nous avons rencontré tous les députés », souligne Charles Martin, de la Confédération paysanne. « Gaultier est franchement pour la culture des OGM, Cherpion aussi ; Heinrich est plus prudent, mais il nous a dit qu'il voterait pour le texte du gouvernement. » Lequel - ceci explique cela - reviendra en seconde lecture à l'Assemblée nationale, cette semaine, après un aller-retour au Sénat. « On demande aux représentants du peuple d'être l'expression de la voix du peuple opposé à plus de 70 % aux OGM », martèle Eric Boon.

« Tout le monde est d'accord pour dire que la contamination est inévitable. La coexistence est donc impossible », estime le représentant de Vittelité-Bio.

« Nous sommes pour le respect de ceux qui veulent produire et consommer sans OGM. Mais il se trouve que ce sont les députés qui ont le dernier mot. » Hubert Thiébaut cite 1792 et la mobilisation pionnière du département des Vosges pour la défense de la République. Il implore les autres parlementaires de suivre l'exemple de François Vannson érigé en élu visionnaire.

« Après le vote, il faudra continuer à se battre et à demander des comptes aux députés qui nous conduisent à la catastrophe », insiste-t-il. Gérard Cherpion, Jean-Jacques Gaultier et Michel Heinrich sont prévenus.

Baptiste BIZE

Est-Républicain - 13/05/08

Suite : M. VANSONN ne devait pas être le seul à avoir des doutes face à ce projet de loi sur les OGM. Le projet a été rejeté ce soir. Il reviendra à l'Assemblée dans une version surement remaniée d'ici quelques semaines, ....

PARIS (AFP) - Le projet de loi controversé sur les OGM a été rejeté mardi par l'Assemblée nationale, après l'adoption surprise, à une voix près (136 contre 135) d'une motion de procédure PCF défendue par André Chassaigne, ce qui entraîne automatiquement la fin de l'examen du texte.

Contre toute attente, la question préalable, deuxième motion défendue par la gauche, a été adoptée par l'Assemblée lors d'un scrutin public. Sur 273 votants et 271 suffrages exprimés, la motion a obtenu 136 voix contre 135.

"Le texte est rejeté. Prochaine séance mercredi après-midi", a déclaré dans un large sourire la présidente de séance, Catherine Génisson (PS).

Dès l'annonce du rejet du texte, des clameurs se sont fait entendre aux abords du Palais-Bourbon où manifestaient des anti-OGM.

Le dernier texte en date rejeté par l'Assemblée via une motion de procédure remonte à celui sur le PACS.

Greenpeace s'est déclaré "heureux" que le projet de loi sur les OGM ait été rejeté, estimant qu'il était une "porte ouverte à la contamination génétique".
"C'était un projet de loi qui ne garantissait pas la perennité des choix sans OGM: de ce point de vue, on ne peut qu'être heureux qu'il ait été rejeté", a déclaré à l'AFP Arnaud Apoteker, de Greenpeace.

"Ce texte ne définissait pas ce qu'est le sans OGM: c'était la porte ouverte à une contamination génétique. Nous sommes contents qu'une loi de légalisation de la contamination génétique n'ait pas été adoptée", a-t-il commenté.
"Nous n'avons plus de projet de loi: il faut en réécrire un autre", a-t-il ajouté.
"Nous aurions préféré une vraie loi de protection" des consommateurs et des producteurs, "il faut espérer que l'ouvrage va être remis sur le métier", a-t-il ajouté.

Le projet de loi controversé sur les OGM a été rejeté mardi par l'Assemblée nationale, après l'adoption surprise à une voix près (136 contre 135) d'une motion de procédure PCF défendue par André Chassaigne, ce qui entraîne automatiquement la fin de l'examen du texte.