ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
15 Mai 2008
« La mobilisation a payé », se réjouit Eric Boon, le porte-parole du collectif Vosges sans OGM, en saluant la désertion des députés de la majorité.
Les Vosgiens ont de la mémoire. Ils n'oublient pas que leur département a été le premier, en l'an II, à mobiliser des hommes pour la
défense de la République et à verser l'impôt révolutionnaire. Ils n'oublient pas non plus que les places des Vosges, à Paris comme à Epinal, doivent leur nom à cet acte patriotique.
Les Vosgiens aiment aussi les symboles. Et ce n'est pas un hasard si le collectif Vosges sans OGM a choisi la fameuse place spinalienne pour dévoiler une plaque à la gloire du député François
Vannson, lundi, à la veille de l'examen du projet de loi controversé à l'Assemblée nationale. Les couronnes europénnes ne sont plus une menace ; l'ennemi, désormais, s'appelle Monsanto, le géant
des semences transgéniques.
Comme en première lecture, le parlementaire de Remiremont qualifié de « grand résistant » par les anti-OGM est le seul élu du groupe UMP à s'être abstenu, mardi. Or,
il n'a manqué qu'une voix à la majorité pour faire échec à l'adoption de la motion de procédure hostile d'un député communiste.
Electoralisme
« Avec le coup de la plaque qu'on lui a fait lundi, il ne pouvait plus faire marche arrière », se félicite Eric Boon, agriculteur bio
au Tholy et porte-parole du collectif Vosges sans OGM. « François Vannson a néanmoins fait preuve de courage en s'abstenant. Plus largement, l'absence des députés UMP au moment du vote est
révélatrice du malaise. Ils ne veulent pas prendre la responsabilité de voter ce texte. Ils savent aussi qu'une grande majorité des électeurs est contre la culture des OGM. »
L'opposant n'hésite ainsi pas à dire tout haut que l'électoralisme de certains parlementaires absents des bancs de l'UMP lui importe peu tant qu'il sert une « bonne cause ». Il balaie par
ailleurs du revers de la main les inquiétudes des défenseurs du projet pour l'avenir de la biotechnologie française en rappelant que l'opposition se concentre sur la culture des OGM en pleins
champs.
Département sans OGM
Eric Boon constate simplement que « la mobilisation a payé », de la même manière qu'elle a permis aux Vosges d'être le seul
département lorrain où aucune culture d'OGM n'a jamais été expérimentée. « S'il y a une centrale nucléaire en Moselle, c'est qu'il s'agit d'une zone de moindre résistance écologique »,
explique-t-il. « Dans les Vosges, nous avons un terroir particulier à défendre. »
C'est dans cet esprit que les représentants du collectif Vosges sans OGM ont rencontré les quatre députés du département, tous affiliés à l'UMP, pour ne finalement obtenir que le soutien rebelle
de François Vannson. Leur nouveau héros présente en outre l'immense intérêt, aux yeux des militants anti-OGM, d'être l'ennemi préféré de Christian Poncelet, le président du Sénat et du conseil
général des Vosges qui qualifie régulièrement les écologistes du département de « prédateurs économiques ».
Leur porte-parole veut croire que le député résistant essaimera dans les rangs de la majorité. « Ça va être plus compliqué que Fillon le croit », promet-il. « Les députés UMP ne vont pas le
suivre comme un seul homme. »
B. B.
Est-Républicain - 15/05/08