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Association ACCID

ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés

Des nouvelles d'Hirschland, Rohrbach (compilation d'articles de presse)

Charges contre la décharge




Le CSDU du Rohrbach : 80 000 tonnes de déchets ultimes chaque année. (Photo archives DNA)


L'association de sauvegarde Alsace déchets Rohrbach 67 (ASADR 67) tient ce soir son assemblée générale à Hochfelden. L'occasion de faire le point sur l'avenir du centre de stockage des déchets ultimes (CSDU) du Rohrbach, à l'heure où la population d'Alsace Bossue lutte contre le projet d'implantation d'une autre décharge à Hirschland.

Ce soir, Jean-Pierre Bittante présidera l'assemblée générale de l'ASADR 67. Et, comme d'habitude, il aura affûté ses arguments contre la décharge du Rohrbach à Hochfelden, où Sita-Suez est autorisée à stocker annuellement 80 000 tonnes de déchets dits ultimes.  Jean-Pierre Bittante expliquera notamment à l'assistance que d'après le rapport d'exploitation 2007, qu'il affirme posséder, « Sita a dépassé son quota de 3 000 tonnes en 2007 ».

« Je ne souhaite pas aux gens de Hirschland d'avoir une décharge »


Il donnera aussi des nouvelles du recours en annulation que l'ASADR 67 a déposé en décembre 2006 devant le tribunal administratif contre l'arrêté du 30 décembre 2005, autorisant Sita à s'étendre de 9 ha et à poursuivre l'exploitation du CSDU pour 80 000 tonnes de déchets par an. « Notre recours n'a pas été rejeté et apparemment il dérange », se réjouit Jean-Pierre Bittante.  Il a des arguments à la pelle, et s'indigne que « dans la zone d'activité, à côté de l'ancienne zone d'exploitation de la décharge, il y a une boulangerie industrielle. Elle se trouve à 500 m, mais cette activité alimentaire n'est pas compatible avec la pollution de l'air émise par les torchères qui brûlent les biogaz, et par les biogaz eux-mêmes ».

Ce soir, l'ASADR 67 évoquera aussi le projet de mégadécharge à Hirschland, révélé il y a un mois et qui fait l'unanimité contre lui. « Pendant sa campagne pour les cantonales, le conseiller général du canton de Hochfelden, Bernard Ingwiller (lire l'encadré), a promis partout que l'exploitation de la décharge du Rohrbach s'arrêterait comme prévu en 2014, lance Jean-Pierre Bittante. Quand j'ai appris pour Hirschland, j'ai fait la relation. » Car la création d'une grande décharge en Alsace Bossue mettrait certainement fin au CSDU du Rohrbach, une priorité pour l'ASADR 67.  Pour autant, Jean-Pierre Bittante ne considère pas cela comme une bonne nouvelle. « Je ne souhaite pas aux gens de là-bas d'avoir une décharge chez eux. Je suis de tout coeur avec eux, je leur souhaite plutôt de réussir à bien se battre. A Hochfelden, il y a le syndrome de Tchernobyl, les gens pensent que la pollution ne passe pas le canal », le bourg étant séparé du CSDU par le canal de la Marne au Rhin.  

« Tout dépend d'une volonté politique », estime Jean-Pierre Bittante, qui décrit comme « grands fautifs les responsables du conseil général qui sont gestionnaires des déchets depuis 2006 et les lois de décentralisation ». Et de préconiser d'autres systèmes de traitement, comme la méthanisation ou davantage d'incinération. « Mais il faut mettre les moyens... », lâche-t-il, n'hésitant pas à qualifier les grandes entreprises spécialisées de « loups qui se pointent à la porte » dès qu'un projet de décharge s'annonce. « Énormément de choses passent en douce, il y a de la complaisance. »  Pour ce qui est de l'avenir des décharges à Hochfelden et Hirschland, le combat des opposants « n'est ni perdu, ni gagné, c'est pareil pour les deux », lâche Jean-Pierre Bittante. Il le répétera ce soir : il faut se battre.


Julien Eynard (DNA)

Des dizaines de réactions... contre



La collecte des signatures au bas des pétitions qui s'élèvent contre le projet est quotidienne. Dimanche, des centaines de personnes ont signé à la fête de Struth. (Photo DNA)

C'est devenu le sujet de discussion numéro un en Alsace Bossue depuis quelques semaines et l'annonce dans les DNA du projet d'une mégadécharge de déchets ultimes à Hirschland. Les réactions se multiplient. Sur le blog, par e-mail ou par courrier. Extraits.

Bien entendu il s'agit là de morceaux choisis. Les interventions à l'adresse notamment des DNA sont quotidiennes. Pour en connaître davantage, rendez-vous sur le blog(*). Michèle et Jean-Louis Schmitt, de Rauwiller ont adressé une lettre ouverte au préfet et à tous les décideurs. Ils écrivent notamment: «Ni ici, ni ailleurs... mais autrement (...) agir localement mais dans un intérêt global ! Le problème des déchets que génèrent nos sociétés dites « modernes » ou encore « évoluées » n'est pas récent et il est tel qu'il faut bien le solutionner d'une manière ou d'une autre ! Cependant, voilà des lustres que nous produisons des masses de déchets et, hélas trop souvent, sans nous poser beaucoup de question quant à leur devenir. Depuis quelques années, on nous a - timidement certes - poussé à trier et donc à réduire d'autant nos ordures ! C'est un premier pas mais, de toute évidence, il est encore beaucoup trop timoré : nous devons - la preuve en est désormais largement fait - réduire de manière drastique tous les éléments qui constituent les emballages, les suremballages et enfin valoriser, recycler, retraiter tout ce qui peut l'être !»

Le droit de protéger mon enfant

Laurent Debra, originaire d'Alsace Bossue et qui a travaillé plusieurs années en Chine, s'adresse à différents élus du secteur : « (...)J'invoque simplement le droit de me défendre contre une injustice dont les coupables s'arrogent le pouvoir de conclure un contrat de vente dont les effets finaux sont irréversibles. Je revendique le droit de parole et de répression, c'est-à-dire, le droit de me défendre contre la violation des droits inhérents à toute personne lorsque ceux-ci sont menacés. De me défendre contre la pollution de l'air et la dégradation de l'environnement. De me défendre de pouvoir vivre en sûreté contre des maladies cancérigènes générées par une décharge aux dimensions surréalistes. Celui de protéger mon enfant et de ne pas laisser quelques protagonistes avec l'appât du gain souiller la terre de nos ancêtres pour des décennies à venir. Je revendique légalement le droit de me défendre pour ne pas devoir subir la contrainte morale, physique, qu'elle soit interne ou externe, générée par une décharge au seuil de ma porte.  Je ne voudrai plus subir cette prise de conscience, celle dont j'ai été victime et qui est aujourd'hui encore une blessure insupportable et dont je ne m'en remettrai sans doute jamais. J'ai du subir l'affront de voir mes collègues techniciens chinois sous la contrainte d'un régime autoritaire travailler à la centrale énergétique de Weihuliang dans un environnement gravement contaminé par l'amiante. Tous savaient qu'ils étaient condamnés à mourir un jour d'un cancer et ils n'avaient aucun recours et toutes tentatives de revendications étaient sévèrement réprimées par des peines de privation de liberté, c'est-à-dire de prison. Les jeunes de vingt ans auront peut-être la chance d'atteindre mon âge aujourd'hui. Voulons-nous arriver à ce stade ? (...) Je suis profondément convaincu et persuadé que si toutes les parties concernées, si chacun d'entre nous respecte les droits conférés à tout citoyen, le débat que suscite un tel projet ne pourrait jamais voir le jour. Mon droit s'arrête à la frontière où commence celui de mes compatriotes et que le droit de mes compatriotes devrait s'arrêter là où commence le mien.» jacques67 évoque «une bombe à retardement et l'expression un peu réductrice mais si juste de Guy Dierbach : "A long terme, c'est une saloperie". (...) Les problèmes posés au fil des années par la décharge d'Eschwiller nous montrent bien que le Schwabenhof à deux pas de là ne peut pas accepter une nouvelle décharge. La décharge d'Eschwiller, avant d'être une bosse, était un trou.»

Il ne devrait plus douter un seul instant

francisdieden revient sur la soirée d'information à Hirschland: «Ayant décidé de quitter les pollutions strasbourgeoises pour les forêts et le bon air de l'Alsace Bossue, j'ai été surpris de découvrir ce projet (scandaleux) de décharge. La salle était plus que pleine, un public motivé et intéressé, un exposé clair, net, limpide du projet, des discussions posées et constructives, bref une très belle réunion qui prouve que l'Alsace Bossue ne se laissera pas faire.  Elle n'est pas encore là cette décharge et les 25.000 habitants d'Alsace Bossue se battront bec et ongles !» david indique un lien (www.cniid.org/decharge/Decharges_2001.pdf) «pour alimenter la discussion. Si Marc Hauter souhaite, comme il l'assure, sincèrement et en toute objectivité s'informer sur les risques de pollution des eaux souterraines, je lui conseille de lire ce document édité par le Centre national d'information indépendante sur les déchets. En son âme et conscience, il ne devrait plus alors douter un instant des dangers sérieux qui représentent un tel site.»

Je me suis sentie flouée par nos politiques

maman67 est outrée: «A l'heure du développement durable, du tri sélectif des déchets, de la politique de l'environnement, toutes ces orientations prônées tambour battant dans les programmes électoraux... Comment peut-on laisser faire de l'Alsace une gigantesque poubelle ? A l'annonce de cette nouvelle, je n'ai pas dormi la nuit suivante, je me suis sentie flouée, trompée par nos politiques, mise devant un fait accompli où le pot de terre fait rarement le poids face à un pot de fer». Le dernier argument et non des moindres est évoqué régulièrement par les élus du secteur: «Nous nous engageons à travers le Sydeme qui collecte et traite nos ordures d'Alsace Bossue à réaliser une usine de méthanisation. Nos déchets seront réduits au maximum et il n'en restera plus qu'une petite partie. Alors on paye pour éliminer écologiquement nos déchets et on voudrait nous mettre ceux des autres sous le nez

 

 

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