ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
12 Juin 2008
Bienvenus au club à nos collègues bretons. Nous leur souhaitons bien du
courage. Déjà, il semblerait que dans leur cas, il soit question de déchets industriels. En plus, le porteur du projet est la société GDE - Guy Dauphin Environnement - bien connue pour avoir
affrété le cargo qui a "perdu" ses déchets en Cote-d'Ivoire.
Face à la menace de l'installation d'un centre d'enfouissement de déchets industriels sur la commune de Plouray dans le Morbihan, une nouvelle association vient de se créer, Nature et patrimoine
en Centre-Bretagne (NPCB 56). L'objectif de cette nouvelle association est donc d'alerter la population sur les risques inhérents à l'installation d'un tel site dans la
commune.
"Nous tenons à informer de l'arrivée d'un énorme centre de tri et d'enfouissement de déchets industriels et possiblement de broyage de véhicules hors d'usage, sur 165 hectares dans la communauté
de communes du pays du roi Morvan" précise la toute jeune association dans un communiqué. Le quotidien "Le Télégramme" précise même qu'il s'agirait de la plus grande décharge de France, sinon
d'Europe.
Un passif lourd à porter
Ce projet est à porter au crédit de Guy Dauphin Environnement, GDE, filiale de GDE-Ecore-Trafigura Beheer BV, société connue pour avoir affrété le cargo Probo Koala, responsable du déversement de
déchets toxiques en Côte-d'Ivoire. Ce passif n'est pas pour rassurer les habitants de Plouray.
Selon l'association NPCB 56, "GDE aurait tendance à pratiquer de l'incinération sauvage sur l'ensemble de ses sites, ainsi que d'autres pratiques illégales, comme le broyage de voitures non
dépolluées. À Plouray, il y aurait 150.000 tonnes de déchets par an à prévoir pendant au moins 20 ans, s'il n'y a pas « adaptation » ou élargissement, par la suite, ce qui arrive
souvent".
Attention, pollution
Enfin, l'association dénonce des risques de pollution. "Sont à prévoir, toutes sortes de déchets industriels, contenant plus ou moins de matières nocives. Les effluents risquent de contaminer
l'Ellé. En cas d'incendie, des émissions de dioxines et des divers cancérigènes seront bien plus importantes que celles rejetées par les incinérateurs. À cela s'ajoutent les bruits et vibrations
des machines, les odeurs, la destruction d'un beau site".
© 2008 Enviro2B - Tous droits réservés
GDE inquiètent les agriculteurs bretons
Dans le cadre du projet d'implantation à Plouray, en Bretagne, par GDE, d'un centre de stockage et/ou de tri des déchets industriels, la Fédération départementale des syndicats d'exploitants
agricoles (FDSEA) a exprimé son inquiétude auprès du maire de Plouray, par ailleurs vice-président du conseil général.
Principal sujet d'inquiétude manifesté par la FDSEA, les acquisitions par Guy Dauphin Environnement, GDE de terres à vocation agricole pour implanter son site. Ces acquisitions devraient
représenter 10% de la perte annuelle de foncier enregistrée par le département. Or, une Charte signée entre le préfet, le Conseil général et l'Association des maires de France, avait établie
comme une priorité la protection du foncier agricole dans le Centre-Bretagne. Par ailleurs, la FDSEA précise dans "Le Télégramme" que "les prix d'achat des terres
par GDE, au-delà du prix du marché, risquent d'impacter fortement les transactions à venir, au risque de déstabliser l'activité agricole".
Dans son courrier, la fédération agricole demande également des précisions sur les "la nature de l'activité, la nature des produits entrant dans le site, les modalités de leur stockage et de leur
traitement, l'engagement à ne pas modifier ces produits à l'avenir et d'une mise à sa connaissance d'un site actuel qui supporte la même activité, pour en apprécier la réalité".
Quelles conséquences écologiques ?
Enfin, les producteurs bretons s'inquiètent "des conséquences écologiques et économiques du projet, compte tenu d'autres incidents sur
d'autres sites. Nous tenons à rappeler les conséquences de la découverte de contamination de fourrages par de la dioxine dans le secteur de Redon et des problèmes liés à la gestion du préjudice
et de l'indemnisation. Autour du site, qui jouxte l'Ellé, cours d'eau de référence pour la directive sur l'eau, de nombreuses exploitations laitières ont réalisé des investissements importants
pour se mettre aux normes, d'autres se sont engagées en production biologique. Quelles seront les conséquences du projet de GDE sur leurs activités ?", précise-t-ils dans "le
Télégramme".
La Fédération se montre donc "extrêmement réservée sur ce projet au regard des risques encourus sur l'activité agricole. C'est pourquoi, nous jugeons nécessaire d'obtenir rapidement des
explications probantes à nos questions".
© 2008 Enviro2B - Tous droits réservés
Déchets industriels. 300 personnes expriment leur
inquiétude
Mardi soir, une réunion organisée à l'initiative de l'association Nature et patrimoine en Centre-Bretagne avait rassemblé 250 personnes venues s'informer sur le projet annoncé d'un centre
d'enfouissement de déchets industriels sur la commune. Hier matin, vers 11 h, 300 personnes se sont retrouvées à nouveau, au centre-bourg, pour exprimer leurs inquiétudes face à ce projet, tandis
qu'une délégation de Nature et patrimoine était reçue, en mairie, par Michel Morvant, maire et président de la communauté de communes, pour lui demander de se positionner.
Rencontre avec le maire
Le but de cette manifestation, qui s'est déroulée dans le calme, était de recevoir des adhésions, faire signer des pétitions par le public qui veut, également, en savoir plus sur cet important
projet d'une superficie de 165 ha et prévu par GDE (Guy Dauphin environnement). « Nous avons demandé au maire s'il était favorable ou défavorable à l'installation de cette société dans sa
commune. Il nous a répondu qu'il ne se prononçait pas sans avoir entre ses mains un dossier bien ficelé de ladite société », a expliqué, au public, après l'entretien, Magali Diennet,
vice-présidente de NPCB 56. Toujours selon les dires de Magali Diennet, M. Morvant n'a pas voulu se prononcer, non plus, sur le dossier que l'association a rédigé et qui met en exergue tous les
risques occasionnés par l'éventuelle réalisation du projet. « Par contre, lorsqu'il aura pris connaissance du projet de la société GDE, il a dit qu'il n'y avait aucune raison de ne pas lui faire
confiance ».
Les terrains déjà achetés
« J'ai la confirmation, par les propriétaires des parcelles, qu'ils ont touché un acompte pour la vente, avant le 9 mars, et qu'ils ont reçu le solde fin mars tandis que les chemins ont été
vendus il y a un an », a ajouté le Plouraysien, Joseph Cornec, président de NPCB56. L'association a sollicité une nouvelle entrevue avec le maire, dans huit jours, après sa rencontre avec
l'instigateur du projet. Réunion Une deuxième réunion se tiendra mardi, à 20 h, à la salle polyvalente.
Le Télégramme