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25 Juin 2008
L'usine d'incinération d'ordures ménagères de Rambervillers est dans les clous en matière de rejets aqueux et
atmosphériques.
Sans la presse, curieusement pas invitée (ce n'est pas une obligation, paraît-il, mais un usage érigé en habitude dans d'autres lieux...), la Commission
locale d'information et de surveillance (Clis) de l'usine d'incinération d'ordures ménagères et déchets assimilés de Rambervillers a passé au crible le fonctionnement de cette dernière. Rien à
signaler, pourrait-on résumer brutalement, si l'on se réfère à l'information délivrée par la préfecture. « L'installation fonctionne bien, aucun souci », a commenté Sylvie Baudon, chef du bureau
des procédures environnementales à la préfecture.
Le public - c'est aussi pour cela que les Clis ont été instaurées - a tout de même le droit de savoir comment cette installation classée, unique dans les Vosges(1), s'y prend pour
valoriser les ordures ménagères qu'elle brûle(2) dans ses trois fours, et si les rejets atmosphériques et aqueux ne présentent pas de risques pour les populations du secteur.
Et si le bilan d'exploitation colle avec les exigences du plan départemental.
Choux et mousses
On reproche aux journalistes de ne parler que de ce qui ne fonctionne pas. Dans ce cas de figure,
on ne peut évoquer que des éléments positifs. Évacuons tout de suite la seule interrogation émise hier à la Clis : la présence de plomb (0,105 mg/kg de matière fraîche, des choux de potager) au
centre-ville de Rambervillers, « sans relation avec l'installation, car hors des vents dominants ». D'où vient ce plomb : brûlages « sauvages » ? Circulation automobile ? Activité industrielle ou
artisanale ? Les élus vont se pencher sur ce léger problème.
Côté nuisances, l'usine rambuvetaise entre effectivement dans la catégorie des « bons élèves » : pas de rejets de dioxines et de furannes et autres polluants (poussières, métaux lourds, NOx,
dioxydes, monoxydes, de carbone) ni de rejets aqueux hors des « clous ».
Confirmation par le directeur de l'usine, Georges Guittonneau, qui évoque le suivi environnemental en continu ou plus ciblé dans le cas des prélèvements extérieurs : « Les tests dans les petites
mousses des pelouses (bryophytes terrestres qui vivent de l'air du temps) montrent que nous sommes très loin des limites permises par les normes européennes ». Idem pour les choux, de précieux
marqueurs.
« Nous sommes toujours en avance sur les mises en conformité, donc sur la législation », note M. Guittonneau. À Rambervillers, l'exploitant (la Sovvad qui
gère pour le compte du Sicovad) lave les fumées et fait transiter ces dernières par un filtre à manches. Le procédé a fait ses preuves. Au moins à Rambervillers !
• (1). Unique depuis la fermeture en 2000 de quatre incinérateurs obsolètes, ou du moins difficilement modernisables.
• (2). 90.493 t en 2007, 35.049 MWh d'électricité produite, soit l'équivalent de l'éclairage de 43.000 personnes
G.M.
Est-Républicain -
25/06/2008