ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
3 Juillet 2008
SAINT-CRÉPIN. --Les élus refusent le projet d'enfouissement des déchets en balles. Mais ils cherchent une
solution
Jeudi dernier, Bernard Rochet, conseiller général divers droite de Tonnay-Boutonne, avec son collègue de Rochefort,
Jean-Louis Frot, a une nouvelle fois rencontré Michel Correnoz, de Villers Services. Cette société de l'Aisne envisageait - elle a même signé un compromis de vente pour un terrain - de créer un
centre d'enfouissement des déchets industriels banals, c'est-à-dire non ménagers et non dangereux, à Saint-Crépin (lire nos précédentes éditions).
Cette réunion n'a pas abouti à un accord, loin s'en faut.
Hier, en séance publique du Conseil général, Bernard Rochet a rappelé que ce n'était pas la première fois que son canton était concerné. Il déplore que ces prospections ne tiennent pas compte des
particularités de son secteur et souhaite que le schéma départemental d'élimination des déchets, en sommeil depuis plus de 10 ans, soit remis à jour.
Son collègue vert, de Marans, Bernard Ferrier, partage ce point de vue et pense que ce genre d'outil doit être géré directement par les collectivités locales et non par des privés. En outre, il
estime qu'au lieu d'une grosse unité, il serait plus judicieux d'en construire deux ou trois de dimensions plus modestes. Lui aussi espère que le préfet va se soucier de ce schéma.
Le président Dominique Bussereau est sur la même longueur d'ondes. Ainsi que le secrétaire général de la préfecture, selon lequel la réflexion doit être relancée.
Novateur. Bref, tout le monde veut réfléchir. Le projet de Saint-Crépin aura au moins eu le mérite de susciter une prise de conscience. Ce qui
n'était pas l'unique objectif de la société Villers Services? D'autant que son projet est novateur, en ce sens qu'il ne s'agissait pas d'enfouir définitivement les déchets.
L'idée était de confectionner des balles très protégées, pour les ressortir un jour afin de les transformer en combustibles pour produire de l'énergie. Michel Correnoz souligne « le défi
énergétique auquel la société aura à faire » et « l'importance des transports induits par l'absence de site de stockage de déchets ultimes dans le nord du département ». En effet, le seul centre
est situé à Clérac, à l'extrême sud.
Chemin de croix. Le problème c'est qu'en France, pour l'instant, ce combustible fabriqué à partir de déchets ne trouve pas preneur. Michel
Correnoz est persuadé que la situation va évoluer. « De toute façon, au stade où en est le dossier, les premières tonnes n'arriveraient pas à Saint-Crépin avant deux ans. D'ici là, les
cimenteries prendront peut-être ce combustible. »
Mais, pour Bernard Rochet, « la logique n'est pas de commencer par chercher un lieu. Il faut d'abord trouver une filière pour utiliser ce combustible. Sinon, il n'est pas question d'enfouir des
déchets en vrac. Ni en balles, même s'il n'y a pas de fermentation. »
Michel Correnoz ne baisse pas les bras. « On va continuer notre chemin de croix, dit-il. Mais ce serait vraiment dommage pour le département d'abandonner le site de Saint-Crépin uniquement parce
qu'il se trouve à 5 kilomètres d'un ancien mauvais projet d'enfouissement. » Il fait ainsi allusion au projet de la société Nicollin, à la Bastière, abandonné après avoir suscité un
tollé.
Le préfet peut autoriser ou non la création de ce centre. Mais, selon Michel Correnoz, sa
société n'envisage pas d'agir sans un minimum de consensus de la part des élus.
Sud-Ouest – 17/06/2008 - Marie-Claude Aristégui et Christophe Galichon