ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
30 Août 2008
Cette mise en garde a été réitérée vendredi soir par l'Agence fédérale belge de contrôle nucléaire au cours d'une conférence de presse, organisée à Bruxelles. «La consommation de fruits et de légumes feuillus reste déconseillée», a prévenu le directeur de l'AFCN, Willy de Roovere, ajoutant néanmoins qu'aucune «interdiction» ne frappait la «vente de lait». «Il n'y a pas non plus lieu de prendre les comprimés d'iode» stable, traditionnellement préconisés en cas d'incident nucléaire, car susceptibles de prévenir l'apparition de cancers de la thyroïde. L'incident a été classé au niveau 3 sur une échelle internationale qui en compte sept. Cette mise au point solennelle, effectuée en présence du directeur de l'entreprise incriminée (IRE), et des hauts fonctionnaires du ministère belge de l'Intérieur, faisait suite à quatre jours de cafouillage médiatique.
Ce n'est que le lundi matin 25 août, en tout début de matinée, que les techniciens de l'usine détectent une «anomalie» au niveau des installations de filtration de l'usine, survenue elle-même, le vendredi 22 lors d'un transfert de cuves. Ces installations ne sont plus en mesure de filtrer les émissions d'iode radioactif, qui s'échappent alors librement dans l'atmosphère. Il faudra néanmoins attendre jeudi soir pour qu'une cellule de crise se constitue, à la suite d'analyses d'échantillons d'herbes suspects. Depuis, toute production d'iode a été stoppée, mais les doses radioactives accumulées à la surface des canaux de ventilation restaient, vendredi soir, «considérables», selon l'expression de l'AFCN. «La situation se stabilise mais les rejets sont toujours en cours», a précisé vendredi son directeur, ajoutant qu'il n'avait «pas encore une image parfaitement claire de la situation». Deux jours plus tôt, le même Willy de Roovere minimisait l'impact sanitaire des émissions radioactives tout en mettant publiquement en cause les lacunes sécuritaires prévalant selon lui à l'intérieur du laboratoire.
Le bourgmestre de Charleroi, la principale ville de Wallonie, s'est déclaré «surpris» et «mécontent» de ne pas avoir été informé.
Au niveau fédéral, le parti écologique, non associé à la coalition gouvernementale, a mis en cause l'équipe au pouvoir dirigée par Yves Leterme. Enfin, la Commission européenne a été prise au
dépourvu. «Nous aurions aimé être informés», a regretté son porte-parole, Ferran Tarradellas. Placées sur la défensive, les autorités belges se sont également inquiétées du sort des patients
cancéreux dont le sort est lié à l'activité du laboratoire belge. Ces derniers pourraient être confrontés à une pénurie de médicaments.
Le figaro - 29/09/2007
Près d'une semaine après une fuite accidentelle d'iode radioactif dans un laboratoire médical à Fleurus, en Belgique, incident d'abord présenté comme inoffensif, les autorités belges ont mis en
garde les riverains, vendredi 29 août, quant à d'éventuelles contaminations.
Des voitures de police ont diffusé par haut-parleur des messages dans les rues de la ville vendredi matin, appelant les habitants à
ne pas consommer les fruits et légumes de leur jardin, l'eau de pluie et le lait des fermes environnantes jusqu'à nouvel ordre, a indiqué à l'AFP le maire de cette localité d'environ 20 000
habitants, Jean-Luc Borremans. Ces mesures concernent également plusieurs villages situés dans un rayon de 5 kilomètres autour de Fleurus, une commune située à une cinquantaine de kilomètres au
sud de Bruxelles, dans la région de Charleroi. "La population est inquiète, c'est normal, le nucléaire est un thème qui effraie, mais je fais confiance aux professionnels qui me disent que la
situation est sans danger et qu'il s'agit de simples mesures de prévention", a expliqué M. Borremans.
ENQUÊTE DEMANDÉE
L'Institut des radioéléments (IRE), une institution reconnue d'utilité publique, qui produit des radioéléments utilisés notamment pour le dépistage par imagerie médicale et le traitement par
radiothérapie du cancer, a informé lundi l'Agence fédérale belge de Contrôle nucléaire (AFCN) de la fuite. L'incident, considéré comme "sérieux", a été placé au niveau trois sur l'échelle
internationale des accidents nucléaires, qui en compte sept, en faisant l'accident le plus important qu'ait connu la Belgique.
Si la production de l'IRE a été mise à l'arrêt dès mardi, l'AFCN avait cependant estimé ce jour-là que la fuite ne faisait courir aucun risque aux riverains et à l'environnement et n'avait
recommandé aucune mesure de précaution. Mais de nouveaux tests, réalisés sur des échantillons d'herbe prélevés dans l'environnement direct du site, ont révélé des taux de contamination plus
élevés que les premières analyses effectuées, et incité jeudi soir les autorités à prendre des mesures de restrictions.
La gestion de l'incident a été vivement critiquée en Belgique. "Que fait-on des gens qui ont mangé des légumes ? Pourquoi avoir attendu autant de jours avant d'annoncer des mesures", a déclaré
le député Vert Jean-Marc Nollet. Il a réclamé l'ouverture d'une enquête indépendante.
Le Monde - 29/08/2008