ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
13 Septembre 2008
En dépit de la pression populaire, la commune de Gondrecourt-le-Château sera candidate à l'enfouissement de déchets nucléaires.
Les réunions des conseils municipaux se succèdent. A Gondrecourt, l'ambiance lors du vote
est tendue.
Vingt-cinq personnes de Gondrecourt ont été admises à la réunion de la mairie.
Parce que leur sous-sol correspond à certains critères favorables à l'enfouissement de déchets nucléaires, 3.115 communes de France ont été destinataires de demandes de l'Agence nationale pour la
gestion des déchets radioactifs pour leur proposer d'accueillir des déchets radioactifs de faible et moyenne activité, à très longue durée de vie .
En Meuse, 335 dont les communes sont localisées sur seize cantons, de Gondrecourt à Montmédy via l'Argonne et le parc naturel de Lorraine ont été contactés. A charge pour eux d'accepter,
moyennant finances ce type de déchets.
Demande « suspecte »
A titre d'exemple, dans le canton de Gondrecourt, les maires confirment avoir reçu deux courriers, l'un du Préfet,
l'autre du président du conseil général enjoignant les élus « de porter leurs communes comme candidates à l'enfouissement d'une quantité très importante de déchets radioactifs de faible et
moyenne radioactivité mais à très, très longue durée de vie ».
« Un enfouissement dit de subsurface mais qui pourrait avoir lieu à près de 200 m », poursuit un élu qui ajoute. « Une demande qui nous paraît suspecte après la décision de fermeture et de
démantèlement dans les années à venir de neuf réacteurs nucléaires à graphite, dont Bugey et Marcoule entre autres. » Comme une date butoir semble avoir été imposée, celle du 31 octobre. Les
réunions de conseils communaux se succèdent. Une commune se prononce pour et peu de temps après, se demande si elle n'a pas agi trop rapidement sans aucune
réflexion.
Gondrecourt OK
D'autres, une majorité, préfèrent s'imprégner des réflexions de leur population avant de prendre décision. Une autre encore se dépêche
de se porter volontaire en espérant la manne providentielle. A Gondrecourt, le maire Stéphane Martin a agi différemment. Il a proposé le 16 août, un rendez-vous en mairie entre ses conseillers et
des responsables de l'Andra. Une réunion d'information, tout simplement. Aucun avis n'étant alors demandé. Toutefois, alors que jeudi soir se tenait une réunion des maires du canton, sous la
houlette de Daniel Lhuillier à la codecom de Gondrecourt afin de réfléchir sur la question de ce volontariat communal, la municipalité de Gondrecourt décidait de tenir au même moment une réunion
de conseil afin, entre autre, de prendre une décision sur l'engagement du Bourg. Un véritable pied-de-nez à l'effort de cohésion cantonal. Il est vrai que la dotation annuelle de 600.000 € pour
la présence dans le périmètre des 10 km autour de Bure est alléchante.
Manifestation
« Le beurre et l'argent du beurre en quelque sorte », lanceront les opposants reprochant à Stéphane Martin d'avoir publié un article dans Le Monde daté du 26 août dernier, faisant l'éloge d'un
enfouissement et proposant la commune comme choix évident. Tout comme son intervention aux infos de FR3 et se portait garant de la décision de son conseil. Du coup, à 18 h 30, jeudi, plus de 200
personnes se sont rassemblées devant l'entrée de la mairie de Gondrecourt. Revendiquant toutes, des habitants du bourg pour beaucoup, une décision enfin démocratique. Le maire, a décidé enfin de
laisser 25 personnes mais uniquement de Gondrecourt, assister à la réunion. Des pancartes implorant une réflexion populaire sont portées haut.
Vote
Après s'être justifié de ses interventions médiatiques, le maire a évoqué les retombées financières avant de passer au vote. Sur 13 conseillers, dont un absent ayant donné procuration, 8 se
prononcent pour la candidature du bourg, 4 s'abstiennent et deux conseillers votent non.
Dehors, l'ambiance est chaude. La foule applaudit certains conseillers à leur sortie. En hue d'autres, conspuant une décision qu'elle qualifie « d'autoritaire ».
Est-Républicain - 13/09/2008