ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
26 Septembre 2008
La Drire Lorraine a été saisie dès les débuts de l'enquête mais le laboratoire mandaté n'a jamais été en mesure de découvrir des traces de produits toxiques interdits.
NANCY.- Pas de pollution
constatée, pas de prélévements positifs à un quelconque produit interdit sur le site de Domjevin ou dans les camions, les investigations de la Drire (Direction régionale de l'industrie de la
recherche et de l'environnement) n'ont rien donné. L'activité de Chimirec Est a pourtant fait l'objet d'une enquête judiciaire qui a abouti à plusieurs mises en examen.
Le ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du Territoire a été informé de l'enquête de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement
et la santé publique. Il a sollicité logiquement la Drire Lorraine pour effectuer des recherches de PCB dans les installations de Domjevin ou dans le contenu des camions.
« Un système de contrôles inopinés a été mis en place en 2004 et en 2006 », précise une représentante du ministère. « La Drire Lorraine a eu recours aux services d'un laboratoire extérieur agréé,
comme cela est prévu dans les textes. Elle a également procédé à des vérifications des autorisations et à des contrôles des équipements et des protections dont disposait le site. »
Les interventions du labo n'ont rien laissé apparaître. Avec une enquête judiciaire en cours, il est assez logique de penser que les fraudes avaient été suspendues... D'autre part, le témoignage d'un ex-salarié de l'entreprise est très clair. « Quand on savait qu'il risquait d'y avoir un contrôle ou qu'il allait y en avoir un, on virait tout
ce qui pouvait poser problème ! »
Tout le groupe
Le ministère prend la défense de l'administration régionale. «
La Drire ne dispose pas des mêmes moyens que les enquêteurs, la gendarmerie en particulier. Les contrôles ont été intensifiés en 2006 et ils vont continuer. Toujours sur le même principe.»
Le ministère confirme en outre que Chimirec Est n'est pas la seule filiale du groupe concernée. « Des contrôles de même nature ont été diligentés dans tous les départements qui abritent des sites
Chimirec. Les différentes installations de la société Aprochim, qui est chargée d'éliminer une partie des déchets collectés par les plates-formes Chimirec, font également l'objet de contrôles
poussés. »
Il va de soi que ces mesures « d'observation » ne vont pas cesser avec les différentes phases de l'instruction, voire avec un procès.
C'est désormais tout le groupe Chimirec, avec ses différentes composantes, qui est dans collimateur. Même la filiale polonaise Chimirec Septos est regardée de près. L'élimination des déchets
toxiques posent des problèmes en général. Et des tentatives de contourner la loi sont constatées un peu partout. Mercredi, huit conteneurs en partance pour l'Asie
ont été saisis sur le port de Gennevilliers (92). Au lieu de renfermer des métaux légers, ils étaient remplis de déchets toxiques. En l'occurrence 15 tonnes de compresseurs d'appareils
frigorifiques contenant du chlorofluocarbure, le grand ennemi de la couche d'ozone...
Jean-Charles VERG
UET
Est-Républicain - 26/09/2008