ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
23 Octobre 2008
Un an après le Grenelle, industriels et distributeurs se mettent progressivement en
accord avec ses engagements: ils ont signé jeudi au ministère du Développement durable deux conventions sur la disparition des ampoules à incandescence et la lutte contre le
suremballage.
Alors que l'Assemblée nationale a adopté, avec la loi Grenelle 1 votée mardi à l'unanimité, un amendement pour le retrait des ampoules énergivores à compter de 2010, la convention anticipe leur
disparition dès juin 2009.
La grande distribution, les magasins de bricolage, les recycleurs et EDF s'engagent avec l'Etat sur un calendrier
qui prévoit, par étapes, d'augmenter la part des lampes basse consommation et de retirer les ampoules énergivores du marché.
Ainsi, fin 2009, les trois-quarts des rayonnages devront être réservés aux bulbes vertueux, contre la moitié environ fin 2008.
"Si on change les ampoules, on économise l'équivalent de deux fois la consommation annuelle du Grand Paris", soit 8 térawatts-heures, a indiqué le ministre Jean-Louis
Borloo.
En France, l'éclairage représente 9% de la facture d'électricité des ménages. Or, a insisté le président de la Fédération du Commerce et de la distribution (FCD), Jérôme Bédier, si les lampes
basse consommation sont plus chères (de 5 à 8 fois), "elles ont une durée de vie 4 à 5 fois supérieure", de huit à dix ans en moyenne et représentent donc une économie à
l'arrivée.
Et surtout, elles se recyclent à 93%, quand les ampoules à filament partent intégralement à la poubelle, souligne la présidente de l'Ademe Chantal Jouanneau.
La seconde convention signée jeudi avec les entreprises de l'agro-alimentaire, les grandes marques de distribution et les recycleurs, vise la réduction des emballages et l'augmentation du taux de
recyclage, jusqu'à 75% d'ici 2012: au total l'accord doit permettre d'économiser 17 M de t de matières premières et d'éviter 11 M de t de CO2 dues au traitement des
déchets.
La prévention - allègement et réduction des contenants - doit, en 5 ans, permettre d'économiser 1kg/habitant; l'effort de recyclage vise les 3,2 Mt d'emballages par an sur les cinq prochaines
années, contre 2 Mt/an sur les 15 dernières.
Ainsi, l'Oréal prévoit une réduction de grammage (poids) de certains flacons de shampoing de 15% en 5 ans (un gain
anticipé de 1.300 t), les producteurs de produits traiteurs frais planifient une baisse de 8.500 t (par rapport à 2006) et le syndicat de la biscuiterie - production particulièrement fragile, qui
doit être conservée à l'abri de la lumière et de l'humidité - s'engage aussi sur une baisse de 5.200 t.
Mais le Centre d'Information Indépendant sur les déchets (CNIID) relativise: "la réduction du grammage, on l'a constaté ces dernières années, n'est que le prétexte à
mettre toujours plus d'emballages sur le marché", assure son président, Sébastien Lapeyre.
Il approuve davantage la démarche d'Auchan, qui a lancé depuis trois ans un rayon "self-discount" où des produits secs (riz, café, lentilles, pâtes...) sont
disponibles en vrac: le poids moyen de l'emballage y a fondu de 115 à 19 gr. Et le consommateur suit: " Dans la centaine de magasins équipés, une personne sur cinq ressort avec du self-discount",
note Marie-Hélène Boidin-Dubrule, directrice du développement durable.
"Ces engagements correspondent à une volonté du consommateur qui se plaint du suremballage: ici, chacun prend sa part", relève la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. "Avec
360 kg de déchets/an/habitant en France, nous sommes 100 kg au-dessus des Japonais: il n'y a aucune raison".
AFP - 23/10/2008