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Association ACCID

ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés

Hérault: feu vert du préfet pour l'exploitation d'une décharge à Fabrègues

Le préfet de l'Hérault Cyrille Schott a autorisé par arrêté l'exploitation d'un centre de traitement et de stockage de déchets sur la commune de Fabrègues, a annoncé lundi la préfecture, malgré l'opposition de la municipalité.

Dans un communiqué, la préfecture précise que cette autorisation est accordée à la société Sita Sud, pour l'exploitation des installations de tri, traitement, valorisation et stockage de déchets non dangereux. La capacité d'accueil de ce centre sera de 165.000 tonnes par an, dont 130.000 tonnes pour le stockage de déchets ultimes. Le préfet rappelle que le département de l'Hérault exporte dans les départements voisins 400.000 tonnes de déchets sur les 1,3 million de tonnes produites annuellement.

Récemment, la ville de Montpellier a inauguré une unité de traitement de déchets ménagers par le procédé de la méthanisation, d'une capacité de traitement de 203.000 tonnes. Selon la préfecture, quand l'usine de méthanisation et le centre de stockage de déchets ultimes de Castries seront pleinement opérationnels, le département devrait continuer à exporter 220.000 tonnes de déchets.

L'arrêté préfectoral concernant le site de Fabrègues devrait toutefois être contesté par la municipalité devant le Tribunal administratif, a indiqué à l'AFP le maire (SE) de la commune, Jacques Martinier. "La lutte continue, a-t-il dit, rappelant avoir déjà fait annuler par le Tribunal administratif un premier PIG (Projet d'intérêt général).

Le site choisi se trouve au pied du massif de la Gardiole, "un massif protégé", fait-il valoir. "La décharge se trouverait à 800 mètres des premières habitations" de la commune, au-dessus d'"une nappe phréatique importante", et risquerait de menacer l'usine d'Areva où sont fabriqués des transformateurs électriques. "Les questions soulevées par la société Areva ont été examinées et résolues sur le plan technique", affirme la préfecture.

La commune de Fabrègues serait prête à accueillir, pour la destruction des déchets, une torche à plasma, a précisé le maire.


© 2008 AFP

Midi-Libre - Édition du mercredi 26 novembre 2008

Fabrègues - Décharge : l'Agglo va débloquer le projet Sita


L'arrêté de projet d'intérêt général qu'elle demande lève l'obstacle du permis de construire. Son mutisme sur le sujet, au fil des dernières semaines, ne lui aura servi qu'à retarder l'explication qu'elle devra fournir et à tenter de freiner la mobilisation des opposants, qu'elle savait inéluctable.

L'Agglo votera demain une délibération sollicitant du préfet un arrêté déclarant PIG, projet d'intérêt général, le site multifilière de traitement des déchets qu'entend construire Sita Sud, à Fabrègues. Par cette décision, si la préfecture souscrit à sa demande, l'Agglo participera à lever la dernière résistance juridique au dossier d'une méga-décharge rejetée par la population, à savoir le refus du maire de Fabrègues d'accorder le permis de construire.

En effet, Jacques Martinier a décidé de surseoir à statuer sur ce permis et seule la déclaration d'intérêt général par le préfet du projet Sita peut contourner cet obstacle. Ce que le préfet Cyrille Schott fera, à n'en pas douter, notamment parce que l'Europe et le ministère de l'Environnement poussent à solutionner la question des déchets. Sans délai. Cyrille Schott ne fait pas mystère de sa décision de publier un arrêté d'autorisation d'exploitation bientôt et il suivra ce qu'avait déjà fait l'un de ses prédécesseurs pour le Pig - il fut annulé par le juge administratif pour vice de procédure, raison pour laquelle on vote demain sur ce dossier.

Hier, les Gardiens de la Gardiole laissaient percer leur colère, plus encore leur amertume. Même s'ils savent que ce n'est pas fini, même s'ils affirment depuis longtemps qu'ils attaqueront devant la justice les deux arrêtés du préfet, ils disaient regretter d'avoir « eu raison. L'Agglo abat ses cartes , commentait Philippe Massérini, le président. On a toujours dit qu'elle agissait sournoisement sur ce dossier, en sous-main pour favoriser le projet de Sita. Elle se dévoile enfin et va engager son territoire pour des dizaines d'années de décharge supplémentaires. » Les Gardiens seront devant l'hôtel d'agglo, demain, à 17 h, avant l'ouverture de la séance plénière. Une présence physique qui accompagnera les lettres adressées aux conseillers d'agglomération.

Sita, de son côté, qui disait, il y a deux semaines, pouvoir faire fonctionner son site six mois après l'autorisation préfectorale, n'a jamais été aussi proche d'aboutir. Avec cette réserve : démarrera-t-elle même si les tribunaux sont saisis et au risque de voir ses autorisations tomber en justice ?

Midi-Libre - Édition du vendredi 28 novembre 2008

Sita Sud
La Gardiole s'invite au conseil

Pétards, tambours improvisés, cornes et sifflets : même s'ils ne l'ont appris que tard, salariés d'Areva et militants, élus fabréguois opposés à l'installation d'une décharge sur le domaine Mirabeau, en contrebas du massif de la Gardiole, n'ont pas eu de peine à mobiliser une centaine de manifestants, hier, avant le début du conseil d'agglo. Sans illusion, mais pour insister sur le caractère « scandaleux » de la décision que les conseillers allaient voter en toute fin de séance, débloquant le projet de Sita Sud (ML du 26/11).

« On est là, fidèle au poste , disait Jean-Luc Noyer, l'un des piliers des Gardiens de la Gardiole. Ça ne fera pas changer le vote, on sait qu'on ira au contentieux mais quel triste constat, quelle démocratie... On a été constructif, respectueux et on nous traite
par le mépris » , continuait-il, évoquant la délibération qui sollicite du préfet la déclaration d'intérêt général du projet de décharge.

À deux pas, Alain Vittoz, le délégué CGT d'Areva, lançait dans un mégaphone la question : « Comment peut-on être contre sa population ? » , interpellant des élus absents, sinon ceux de Fabrègues. Jacques Martinier, maire, fut applaudi, la voiture de Georges Frêche s'engouffra, en trombe, dans le garage et Hélène Mandroux ne s'arrêta que forcée, muette, visage fermé.

« Il faut qu'il arrête de se foutre de nous » , cédait Philippe Massérini, président de Gardiens, excédés par l'attitude de l'Agglo dans l'affaire.

« Leur décision nous vaudra quarante ans de décharge , disait Jean-Luc Noyer, en brandissant un papier. Pourtant, le 20 octobre, l'Union européenne a pris une directive, qui dit bien que ce doit être l'ultime recours. »



La décharge de Fabrègues divise les élus

Le premier vice-président, Jean-Pierre Moure, vote contre la relance du projet de décharge, adopté à la majoritéIl aura fallu attendre le 127 e et avant-dernier dossier du conseil d'agglomération, mercredi soir, pour que le débat s'emballe autour de la décharge Sita-Sud qui doit être implantée à Fabrègues.

Avec une passe d'armes entre les maires de l'ouest de l'Agglo et le président Frêche. Ce dernier assume que la collectivité qu'il préside relance ce projet de décharge auprès du préfet. En dépit des voyages canadiens pour trouver une solution alternative à l'enfouissement (la gazéification des déchets par torche à plasma) et d'une poignante lettre, lue par le premier concerné des élus : Jacques Martinier, le maire de Fabrègues : « Je suis né et j'ai grandi
à Fabrègues dans les terres formidables de la Gardiole... Je me battrai jusqu'au bout pour éviter cette catastrophe écologique, ce projet archaïque » , a-t-il expliqué. Mais, auparavant, comme trois autres maires (Pignan, Saussan et Grabels), Jacques Martinier s'était insurgé que l'on fasse voter la délibération avant que ne s'instaure le débat : « Je trouve votre attitude désagréable et néfaste pour l'Agglo de Montpellier » , a-t-il lancé au président Frêche, qu'il accuse « de sacrifier Fabrègues » .

« Prenez l'engagement de ne plus produire de déchets ! », lui répondait le président de l'Agglo selon qui « il faudrait trois à cinq ans pour faire la torche à plasma. C'est trop long. Puis d'ajouter : Avec Hélène Mandroux, nous avons eu le courage d'installer à Montpellier l'usine centrale de traitement des déchets. Nous avons fait face aux pétitions. Si ce n'était pas chez vous, vous voteriez pour. Moi, que voulez-vous, je suis en charge de traiter les ordures » . La sortie sur le même thème du maire de Grabels, René Revol, a eu le don d'irriter Frêche : « Il nous faut un troisième site, on pensait justement à Grabels, a menacé le président . Je viendrai vous voir. » Dans ce débat, le grand absent du soir fut le premier vice-président Jean-Pierre Moure qui, pour la première fois, a voté contre une délibération du conseil. Par la voix de son adjointe, Jean-Pierre Moure, retenu au congrès des maires, relevait : « Ce n'est pas à l'Agglo de prendre une telle décision de relancer le projet. Nous avons fait la démonstration d'un énorme travail : usine de méthanisation, ouverture du centre de stockage à Castries, amélioration du tri sélectif... » . Un discours d'opposant qui a fait rire son président qui paraphrasait César à l'attention de son parricide de fils Brutus : « "Tu quoque mi fili" . Je regrette que mon ami Moure me lâche au milieu du gué » . Afin d'éviter de sombrer dans le grand Guignol, les débats ont été rapidement clos, alors que se jouait l'avenir écologique d'une parie du territoire de l'Agglomération.

Midi-Libre- 29/11/2008 - Yannick POVILLON

 

 

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