ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
11 Décembre 2008
Les premières analyses des prélèvements effectués sur le site de Versainville font
apparaître la présence de PCB toxiques et de métaux lourds.
L'entreprise incriminée, Guy-Dauphin environnement (GDE) « regrette et
va corriger ».
Une campagne de forages est en court sous le parking de la brocante de Versainville, près de Falaise. C'est ici
que 40 000 tonnes de résidus de broyage automobiles (RBA) ont été découvertes en novembre. « Trente-huit points vont être effectués cette semaine pour estimer le volume des déchets et
vérifier ce qui a été enfoui », explique Yvon Ory, de la Drire (Direction régionale de l'industrie, la recherche et l'environnement).
Député (Nouveau Centre) et ancien maire de Falaise, Claude Leteurtre prédit que « l'on risque de trouver pas
mal de choses. Ce site a eu de multiples utilisations avant l'arrivée de la brocante ». Broyage d'ordinateurs, décharge municipale et dépôts en tous genres ont été le lot de ce vallon
falaisien.
Toxiques et métaux lourds
« Nous ne serions pas étonnés de retrouver aussi des piles usagées déversées par une ancienne entreprise du secteur », indique René Hamel. Consultant en risques industriels et président
de l'Observatoire régional de l'écologie, association de défense de l'environnement, il révèle que « les analyses des échantillons de RBA, découverts à Versainville, font apparaître la
présence de PolyChloroBiphényles toxiques et de plusieurs métaux lourds, dont du plomb ».
Il confirme, par ailleurs, la découverte d'un autre site d'enfouissement illégal : celui des anciennes mines de Soumont-Saint-Quentin, à quelques kilomètres de Versainville. La Drire ne dément plus cette information et indique qu'elle va aussi aller
creuser les terrains de Soumont. 15 000 tonnes y seraient enterrées.
Un premier procès-verbal a été dressé. D'autres vont suivre au fur et à mesure de l'avancement des
investigations de la Drire. Le procureur dira ensuite s'il y a lieu de poursuivre. Le Grape (Groupement régional d'associations) et la Fédération nationale de l'environnement vont, pour leur
part, déposer une plainte contre X vendredi.
GDE ne nie pas
Désignée comme responsable depuis le début, l'entreprise Guy-Dauphin environnement reconnaît les faits. « Il y a eu des dysfonctionnements », admet Bruno Le Sech, secrétaire général du
groupe dont le siège est à Rocquancourt, au sud de Caen.
Le rachat de la brocante est également confirmé. « Nous sommes passés par une de nos filiales suisses pour acquérir ces terrains », confirme le représentant de GDE qui finance les
opérations de forage. « Nous allons aussi mener une étude géologique pour vérifier qu'aucune menace ne pèse sur la nappe phréatique. »
GDE « n'écarte pas l'hypothèse de nettoyer intégralement le site ». Le député Leteurtre évalue l'opération à quatre millions d'euros. À
condition que l'affaire s'arrête là. René Hamel, laisse entendre « qu'on est pas au bout des découvertes ».
Jean-Pierre BUISSON –Ouest-France - 11 décembre
2008