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Association ACCID

ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés

Compilation d'articles sur la visite de N. SARKOZY (Est-Républicain)

Sarkozy dans les Vosges: « On traverse un gros grain »
Quand Nicolas Sarkozy choisit de parler aux « ruraux » comme à lui même. Avec la crise, « y a pas intérêt à se louper


Nicolas Sarkozy plus à l'aise dans une petite scierie de Monthureux que dans les étables du pays vosgien.
Photo Alexandre MARCHI

A Lerrain, il se contente de caresser un jeune veau du bout des doigts, mais il reprend deux fois de la tarte aux mirabelles. C'est un Sarkozy tout à la fois préoccupé mais n'hésitant pas à prendre son temps, que les Vosgiens de la Plaine ont pu découvrir hier. Un habitué, c'est sa quatrième visite dans le département, mais toujours pas un Chirac des cours de ferme.

Il paraît plus à l'aise dans une petite scierie de Monthureux, leader français de la fabrication des pièces de chêne qui serviront pour assembler des tonneaux. Pour les grands crus de Californie, de Nouvelle-Zélande et même de France. Il s'attarde auprès des scieurs, des gaillards qui travaillent dans le bruit et le froid, et une odeur de bois frais qui embaume.

Loin de tout

Il loue leur dextérité, rapidité, sûreté... « Avec les machines que vous avez, y a pas intérêt à se louper... Remarquez-moi non plus - c'est pas les mêmes machines - mais j'ai pas intérêt à me louper non plus... »

Il les aidera (lire ci-dessous) mais il a bien conscience en disant ça, qu'ils se sont eux-mêmes déjà aidés. Créer une centaine d'emplois et générer 40 millions de chiffre d'affaires, dans une région qui paraît encore plus loin de tout, noyée qu'elle était hier dans le brouillard gelé, il faut le faire...

« Franchement, c'est pas évident de venir là », dit-il. « Non, c'est beau, c'est tranquille... En venant, on est là dans la voiture, tranquille, et on pense à toutes les bonnes nouvelles qu'on entend... »

La ruralité, c'est une pause. A la télé, dit-il « on ne parle que des villes où on fout le feu et où on casse les services publics... Ici on veut les préserver... »

« Quand on est président de la République, on est responsable de tout, tout le temps... J'en vois un grand là qui se dit : si ça t'avait pas plu, t'avais qu'à faire autre chose. Il a raison... » Le '' grand '' sourit. « La situation est grave... mais on peut s'en sortir. Si on avait dit qu'ici il y a trente ans on ferait un leader mondial, c'est pas tout le monde qui y aurait cru... », poursuit Sarkozy comme pour lui-même, et dans ce style inimitable. « On traverse un gros grain, c'est pas facile. Mais c'est comme ça qu'on va s'en sortir, en travaillant plus, en investissant plus... plutôt qu'en expliquant aux gens qu'ils n'ont pas à bosser ».

La « pagaille » à l'Assemblée

Nicolas Sarkozy est inquiet. Il semble aussi agacé. A un jeune agriculteur de Basse-sur-le-Rupt, qui l'interroge lors de la table ronde sur la ruralité, à Darney, il glisse : « Quand tu dis '' les politiques '', il y en a des bons et des mauvais ».
Lui veut « profiter de la crise pour faire les réformes qu'on n'a pas eu le courage de faire depuis trente ans ». Il doit penser au travail le dimanche et à France Télévision puisqu'il évoque aussitôt « le spectacle un peu ridicule » donné par l'opposition à l'Assemblée « pour le seul plaisir d'empêcher les réformes » « Ce n'est pas de la démocratie, ça c'est la pagaille ». Il propose d'attendre « calmement les élections » et de faire confiance aux Français qui feront « une fois encore le bon choix ». Comme s'il se posait lui-même la question.

Philippe JARRASSE - Est-Républicain

 

 


Gentille partie de campagne
« Nous voulons vivre de notre travail », disent les agriculteurs de Lerrain. « Sans production, il n'y a plus de ruralité », répond Nicolas Sarkozy. Le courant passe.


Alain Roussel à Nicolas Sarkozy : « Il nous faut un sous-préfet de proximité. »

« Il est sympa ! » Les yeux mouillés de larmes, Maurice Sion se remet lentement de ses émotions. Le président de la République a si fort goûté la tarte aux mirabelles (« Elles sont dénoyautées ? ») de son épouse Monique qu'il en a dégusté deux parts : « Je vais tout prendre ! » Et il lui a fait, sur sa demande, une bise historique !

Le chef de l'Etat a accepté de bonne grâce de poser pour la photo avec toute la famille Sion, réunie pour cette grande occasion. Tout le monde était venu et s'est présenté, frères et sœurs, l'oncle Robert et le petit-fils Tom, un an, qui lui aussi a eu droit à un gros bisou. Crépitement des appareils photos.

A l'aise

Cette fois, Nicolas Sarkozy paraît bien plus à l'aise qu'au salon de l'agriculture de fâcheuse mémoire. Le voici qui s'efforce de caresser le dos d'un veau, qui pose des questions sur la part du lait dans le revenu de l'exploitation de Bernard Sion (les trois quarts), et s'intéresse à la provenance de la paille. Cette fois, il n'y aura pas de foin ; pour trouver des manifestants, il faudra aller à Darney, devant le centre de secours. Encore ne seront-ils qu'une poignée. Une quinzaine de professeurs du lycée technique agricole de Mirecourt, qui s'inquiètent de la baisse de moyens de leur établissement, et des animateurs de foyers ruraux qui dénoncent la suppression de 700.000 € de crédits annuels - avec les 7M dédiés à l'animation rurale dans le pays. Des étudiants de l'IUT et des lycéens ont aussi fait le déplacement de Meurthe-et Moselle pour utiliser la tribune des médias.

Sous une gerbe de micros et caméras, le chef de l'Etat écoute Bernard Sion, qui plaide pour la reconnaissance du travail des femmes d'exploitants. Sans Sylviane, son épouse, il n'aurait jamais pu reprendre la ferme de son père, il y a onze ans, et élever un beau troupeau de montbéliardes. L'occasion de prononcer un plaidoyer en faveur de l'herbe, beaucoup moins soutenue que les céréales. Daniel Gremillet prend la perche tendue : « Vous présidez encore l'Europe quelques jours : nous souhaitons garder la composition de produits comme le calcium sur l'étiquetage des fromages, pour attester de leur qualité. » Une pierre dans les jardins de la Commission européenne, du Danemark et de l'Allemagne.

Jérôme Mathieu ne rate pas l'occasion de rappeler le droit des paysans à vivre du prix de leurs produits, de façon à pouvoir transmettre leur exploitation. Thibaut Sion, le fils, 21 ans, fait part de ses hésitations : « Il faut reprendre ! », l'encourage le Président, qui croit en l'avenir de l'agriculture française dans un monde de plus en plus peuplé. Et qui considère les paysans comme des professionnels, pas comme « des jardiniers du paysage ».

La ferme Sion participe à la vitalité économique de Lerrain, 484 habitants, 12 entreprises, deux boulangeries, une pharmacie, une Poste, une perception, une école en bois et une salle culturelle neuves également chauffées au bois, rappelle le maire, François Gornet, ceint de son écharpe. Seule inquiétude : le médecin part en retraite dans cinq ans. Que faire ? Nicolas Sarkozy, qui n'aime manifestement pas perdre de temps, répondra dans quelques minutes, dans un gymnase de Darney plein comme un œuf : le médecin de ville doit se porter au secours de la campagne.

Jean-Paul VANNSON - Est-Républicain -
19/12/08

Punch


Plus de mille personnes massées au gymnase de Darney ont suivi le débat entre Nicolas Sarkozy et différents représentants du monde rural. Jean-Jacques Gaultier a animé ce dialogue à la résonance nationale. Sans barguigner, le président de la République a appelé par leur prénom le député, le président Poncelet, ainsi que « Daniel » Maillard , épicier de Landaville qui commence sa tournée à 3 h du matin : « L'heure à laquelle je me couche », a rétorqué le chef de l'Etat. Droit dans ses bottes, ce dernier s'est déclaré pour les radars, les contrôles de vitesse et d'alcool au volant. Baisse de 25 % de la mortalité routière à l'appui : « Maintenant, il reste des places disponibles dans les grands hôpitaux pour les handicapés de la route. » Idem pour l'interdiction de fumer : « Les cancers font des ravages dans toutes les familles de France. »

Plutôt musclé et enjoué, le débat ! On se serait cru aux plus belles heures de la campagne électorale. L'éloge de la valeur « travail » a fait mouche, de même que la proposition de bourses d'études pour les étudiants en médecine, assorties d'un engagement à séjourner en zone rurale.

Au facteur et sapeur-pompier de Liffol Francis Hoffmann, Nicolas Sarkozy a évoqué le calme sans précédent des congrès de sapeurs-pompiers « depuis que je m'en suis occupé ». A Mme Tisselin, des ADMR, au jeune agriculteur Christophe Claudel, à l'industriel du meuble Claude Fagot, et au maire de Claudon Alain Roussel, il a fait des réponses circonstanciées, qui secouaient un peu. Quoique « les gens n'aient pas élu la présente assemblée pour voir un match de boxe », force est de considérer que ce Sarkozy-là s'est montré furieusement « punchy ».

J.-P. V. (Jean-Paul VANNSON) – Est-Républicain - 19/12/2008


Il l'a dit hier...


• Pourquoi, dans le pays qui reçoit le plus de touristes au monde, on interdirait d'ouvrir le dimanche dans les zones frontalières ? Pourquoi les gens n'iraient-ils pas acheter chez vous plutôt qu'en Belgique, où les commerces sont ouverts ?

•  Personne n'est d'accord pour obliger les médecins à venir à un endroit. Quand cela existait dans d'autres pays, ça n'a pas réussi.

•  Pourquoi pas des consultations décentralisées des médecins d'Epinal dans les cantons autour, deux jours par semaine, moyennant une incitation financière ?

•  La ruralité n'est pas une usine à touristes. Il faut aussi une activité de production. On perd un département de terre agricole tous les dix ans.

•  Il faut revoir la PAC et soutenir certains métiers de l'agriculture ; mais certains n'ont pas besoin d'être subventionnés.

•  Connaître le prix auquel est payé le lait un mois après l'avoir livré, personne ne pourrait l'accepter.

•  On va mettre le paquet pour développer la filière bois.

•  Ne pas remplacer un emploi sur deux, à quoi ça sert si la Région et le Département embauchent ? Il faut alléger le poids des structures en France.

•  Il faut revoir la carte des cantons, le découpage. C'est un gros travail à faire.

•  Au conseil général et à la Région, il n'est pas absurde que les mêmes personnes représentent les mêmes territoires.

•  Le monde bouge, on ne peut rester immobile. A chaque fois qu'on bouge, on se heurte à des conservatismes.

•  On sortira de cette crise très importante. La question : en sortira-t-on plus fort ou plus faible ?

Est-Républicain - 19/12/2008


Bourse à idées pour le monde rural

 

Nicolas Sarkozy lance quelques idées sur la santé, la filière bois, l'agriculture, le découpage des territoires et La Poste qui deviendrait une société anonyme.

Le président de la République qui était accompagné de Michel Barnier, ministre de l'Agriculture et du secrétaire d'Etat chargé de l'aménagement du Territoire, Hubert Falco, n'a pas fait d'annonces sonnantes et trébuchantes mais il a lancé quelques idées :


- Plus de médecins : « Pour la première fois, on autorisera la création de plus de postes aux concours de médecine dans les régions qui en ont besoin, plus dans le Nord et dans l'Est qu'à Paris ». Nicolas Sarkozy propose aussi qu'un médecin « généraliste d'Epinal par exemple puisse travailler deux jours par semaine ailleurs, y compris avec des incitations financières ». Enfin il propose aussi un système de bourses d'internat « en échange, on s'engage à rester cinq ou dix ans dans la région qui vous a aidé ».

- Un Monsieur Bois : L'ancien ministre de l'agriculture, Jean Puech est chargé d'ici mars de faire des propositions visant à définir « un plan de mobilisation du bois en France ». Nicolas Sarkozy a évoqué la question « incroyable » du bois que la France doit importer, et qui cause un déficit commercial « incroyable » de 6 milliards d'euros. Quant à la question des énergies renouvelables, le bois pourrait y contribuer à hauteur d'un tiers de l'engagement prévu pour 2020 (23 %).

- La refondation de la PAC : C'est le point faible du voyage présidentiel au cœur de la ruralité. « Il va falloir qu'on soit beaucoup plus mobiles », dit Sarkozy, ce qui ne présage rien de bon pour les acquis français.

- Révolution dans les cantons : A Darney-Monthureux, le président annonce qu'il faut « revoir la carte des cantons » et « réfléchir à un système où, au moment où on élirait un conseiller général, on pourrait aussi prévoir la représentation de la région par les mêmes personnes ».

- La Poste anonyme : « En ruralité, la Poste, c'est la quintessence des services publics », dit Sarkozy, qui a annoncé « le changement de statut » pour lever « 3 milliards d'euros d'ici 2012 » pour faire face à la concurrence. La nouvelle société anonyme ne sera ouverte « qu'aux capitaux publics ». Le plan de relance permettra aussi la rénovation de 700 bureaux.

Ph. J. (Philippe JARRASSE) – Est-Républicain - 19/12/2008

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