ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
5 Avril 2009
L'établissement public de coopération interdépartementale fondé entre la Meuse et
la Haute-Marne prévoit l'aménagement d'un pôle technologique à côté du labo de Bure.
Les élus du Conseil général de la Meuse étaient simplement appelés, jeudi, à se prononcer sur la modification
des statuts de l'établissement public de coopération interdépartementale (EPCI) mis en place avec le conseil général de la Haute-Marne pour favoriser l'émergence d'un pôle scientifique et
technologique à proximité du laboratoire de recherches sur la gestion des déchets radioactifs de Bure. Ils l'ont d'ailleurs approuvée. Mais on n'approuve pas un rapport qui prévoit
l'acquisition de 54 ha actuellement propriété de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) et le lancement " au plus tôt" des premières études de faisabilité
sans provoquer un débat.
"Nous devons assumer Bure, assumer l'arrivée de l'Andra dans notre département et transformer le GIP (ndlr, qui gère les fonds dits d'accompagnement) en véritable outil de
développement économique", insiste Christian Namy, le président radical valoisien du conseil général de la Meuse qui demande à ses collègues de mesurer "le chemin parcouru".
"L'affirmation qu'une des voies de l'avenir passe par le développement d'un pôle sur les bioénergies et le traitement des déchets adossé à Bure était encore impossible il y a quatre ans. Cela
montre que c'est dans l'action que les mentalités évoluent."
Le président fait référence à la prochaine implantation d'un centre de stockage de pièces détachées pour les centrales nucléaires d'EDF à Velaines, à la construction à venir du centre
d'archives d'EDF à Bure et à l'installation d'un démonstrateur de biomasse du Commissariat à l'énergie atomique à Saudron, côté haut marnais. Autant de promesses de développement qui visent à
permettre à l'Andra et à la filière nucléaire de gagner la confiance des populations locales.
"Pas en concurrence avec la Haute-Marne"
Arsène Lux, le conseiller général UMP de Verdun-Est, regrette néanmoins que les investissements prévus dans la Meuse soient "dormants" tandis que celui promis à la Haute-Marne est
"actif". "Je ne souhaite pas qu'il y ait de concurrence entre nos deux départements", répond Christian Namy. "On sait maintenant que le site d'enfouissement se fera en Meuse mais
on ne sait pas encore où se feront les installations en surface. Avec le conseil général de la Haute-Marne, nous estimons qu'elles doivent être aménagées sur cette zone EPCI. La porte est
ouverte."
Pas de concurrence, donc. Et un même enthousiasme politique de part et d'autre de la "frontière" avec la certitude que le développement économique profitera aux deux départements. Tout juste
Roland Corrier (PS, Bar-le-Duc Nord) trouve-t-il à redire sur les dysfonctionnements du Comité local d'information et de suivi tandis que Daniel Lhuiller (PS, Gondrecourt) regrette que la
dernière visite de l'Andra ait eu lieu pendant qu'il était parti en vacances… Seul Arsène Lux - encore lui ! - hausse le ton en assurant qu'il ne sera pas le seul, le moment venu, à s'opposer à
l'enfouissement s'il le faut.
Pour l'heure, le président Namy préfère penser aux millions que la filière nucléaire, EDF en tête, verse chaque année au GIP Objectif Meuse pour l'accompagnement du laboratoire. "J'ai
l'appui d'Hubert Falco, le ministre de l'Aménagement du territoire pour faire passer la dotation annuelle de 20 à 30 millions d'euros", précise-t-il. "Pour l'enfouissement, il faudra
être beaucoup, beaucoup, beaucoup plus exigeants", prévient Arsène Lux. La Meuse ne se vend tout de même pas pour si peu.
Baptiste BIZE
04/04/2009