Levée de boucliers contre la décharge (Vosges Matin)

Ils avaient promis. Beaucoup étaient là pour cette réunion d'information sur le déroulement, fonctionnement d'une enquête publique (M. SANCHO, M. GERECKE, M. FRANQUEVILLE, ...). Les 10 maires des communes concernées par l'enquête publique étaient tous là. Beaucoup d'autres auraient souhaités être là mais ne pouvaient être présents (M. GAULTIER, M. DRAPIER, M. SCHWAB, M. DEGUIS, ...). Toutes tendances politiques confondues. Des Vosges et de Haute-Marne. Merci à tous.

ACCID appelle la Plaine à fourbir sa plume en participant à l'enquête publique qui débute mardi.

40 communes vosgiennes et haut-marnaises font front commun derrière l'association ACCID (Action citoyenne contre l'implantation d'une décharge) pour s'opposer à l'installation d'un centre de stockage de déchets ultimes à Robécourt. Une double enquête publique portant sur la demande d'autorisation d'exploiter un centre d'enfouissement et le projet de construire un centre de tri à la Fennecière, va s'ouvrir ce mardi 14 avril. Le collectif anti-décharge que préside Eric Valtot de Robécourt, a trouvé le moment opportun pour sonner l'artillerie en invitant les élus et plus largement, tous ceux qui sont opposés à ce projet, à profiter du droit qui leur est donné pour exprimer leurs inquiétudes. Une réunion a eu lieu, mercredi soir, à Martigny-les-Bains, pour présenter les modalités de cette enquête et moissonner les arguments qui pourront être couchés sur le papier.

La colère des élus est motivée par la totale incohérence qui lierait l'enfouissement de 110 000 tonnes de déchets par an (pendant un quart de siècle) en plein cœur du Bassigny et leurs projets de développement économique. Vittel, Contrexéville et Martigny-les-Bains défendent une image thermale liée à la recherche médicale et aux soins ; Bulgnéville, sa fromagerie, fleuron de l'industrie agro-alimentaire. Sur le fléau de la balance, on retrouve aussi la création de la base logistique de Damblain, l'essor du tourisme, l'environnement et la qualité de la vie… L'éventail est large ! ''Rien que d'un point de vue écologique, c'est insupportable d'imaginer un CSDU à la Fennecière, s'enflamme Vincent Mitaut, agent de l'ONF. 'Aucun centre d'enfouissement en France ne se trouve sur une zone Natura 2000. C'est un non-sens. On vit dans une zone favorisée. Si on commence à toucher à l'un des aspects de l'écosystème, c'est toute la chaîne qui va se casser la figure…''

Quid de la protection du captage des eaux de la forêt du Creuchot ? Quid de la prolifération des espèces nuisibles ? Quid de la disparition de 200 ha de terre bio ? Quid des risques d'incendie ? Quid de la dépréciation du patrimoine bâti, de la survie de l'artisanat et du petit commerce ? C'est autant de questions à poser. La liste n'est pas exhaustive. A chacun de trouver les mots pour traduire les incidences directes que cette gigantesque poubelle aurait sur son quotidien. ''Ne pas réagir, c'est se rendre coupable de non-assistance à nature en danger'' plaide le conseiller régional, Christian Franqueville.

 11/04/2009