Grand : les déchets nucléaires attisent les passions

Une nouvelle association composée d'antinucléaires a invité la population et les élus à une réunion où a été développée l'argumentation contre le projet d'enfouissement.

Candidate à la candidature au projet d'enfouissement des déchets nucléaires, la commune suscite bien des passions surtout du côté de ceux qui disent ''oui à Grand la Romaine et non à Grand la poubelle nucléaire''.

Certains d'entre eux, habitants de la localité, viennent de créer une association pour manifester leur opposition à ce projet. L'Asodedra (association pour la sensibilisation de l'opinion sur les dangers de l'enfouissement des déchets radioactifs), présidée par Maurice Michel proposait vendredi soir un débat sur le sujet. Cette réunion était animée par des interlocuteurs comme Michel Marie, animateur du Cedra-52 (le collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs), Gilles Desnouveaux, maire de Reynel par ailleurs membre de l'association des élus meusiens et haut-marnais, et Claude Kossura. Ce dernier, géomorphologue spécialiste de la géologie du secteur, a expliqué la fragilité du sol destiné à recevoir un tel site.

Parmi les cinquante personnes de l'assistance, on notait la présence de représentants des villages voisins - à l'image de Trampot, Brechainville ou Gondrecourt - sensibles aux effets que pourrait avoir l'éventuel enfouissement de déchets FAVL (faible activité à longue vie) à Grand. Quelques Grandésiens s'étaient déplacés (bien que 205 des 236 habitants se sont prononcés contre le projet lors de la pétition ''pour consultation immédiate de la population'') ainsi que deux élus, MM. Régnier et Poilpré hormis Chantal Bertaux, la secrétaire du collectif.

Les animateurs de cette soirée se sont évertués à démontrer la nocivité d'un tel projet d'enfouissement de déchets de forte toxicité, disaient-ils. Ils ont ainsi évoqué les déchets de''graphite'', " fortement contaminés en plutonium 239, dont 4 kg suffisent à la fabrication d'une bombe atomique."

La commune n'est pas épargnée

C'est à travers l'Andra que l'État français cherche à créer un nouveau site nucléaire pour y enfouir des déchets radioactifs entre 50 et 200 mètres de profondeur. Un projet Andra techniquement critiquable pour les antinucléaires. " Il y a une tromperie sur la ''durée de vie'' des déchets. Ce qui est nommé ainsi est en réalité une période physique au bout de laquelle la moitié seulement des atomes radioactifs se seront désintégrés en un autre élément lui-même radioactif. C'est une ''demi-vie" à long terme de 302 000 ans." Autant de contre-argumentation déployée pour convaincre du danger du projet d'une poubelle nucléaire.

Dans la salle, les réactions ont été nombreuses. Nombre de questions sont posées sur l'insécurité et dangers qui découleraient d'une telle implantation.

La municipalité n'est pas épargnée. Le collectif demande une consultation immédiate de la population car dans peu de temps il sera trop tard ! Après 2010, les délibérations des communes retenues ne seront que consultatives et n'auront plus valeur de décision.

L'Asodedra a donc alerté sur l'urgence de la commune à retirer sa candidature avant que ne soient connues celles qui seront présélectionnées. Et l'association est bien décidée à ne pas en rester là, remerciant au passage MM. Gaultier, Drapier et Franqueville qui se sont positionnés clairement contre ce projet.

Asodedra : président, Maurice Michel ; secrétaire, Chantal Bertaux ; trésorier, Jean-Noël Lejeune.

Vosges Matin - 29/04/2009