ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
28 Mai 2009
Les commissaires enquêteurs disposent désormais d'un délai de 35 jours pour rendre
leurs conclusions au préfet. Le début d'une longue attente pour les opposants au projet.
18 h 30 hier en mairie de Robécourt. L'ambiance dans la salle des délibérations s'apparente à celle d'une soirée électorale. Accompagné d'une cinquantaine d'habitants, le maire Régine Thomas
remet un cahier de doléances de 240 pages à Jean-Pierre Antoine, l'un des trois commissaires enquêteurs devant se prononcer sur l'opportunité de création d'un centre de stockage de déchets
ultimes et d'un centre de tri sur le territoire de la commune. Le document est étoffé de 500 courriers adressés par les villageois du secteur.
Aux côtés des anti-décharge emmenés par Eric Valtot, le président de l'association ACCID, Christian Franqueville confie une lettre de quatre feuillets à Jean-Pierre Antoine dont un exemplaire
sera inséré à l'intérieur du registre de l'enquête publique.
Depuis le 14 avril
Par voie écrite, le conseiller régional fait part de sa " plus vive opposition au projet présenté par la société Trienersys d'implantation d'un CSDU sur le site de la Fennecières à
Robécourt". Le vice-président de l'exécutif lorrain argumente. " Les nombreuses incertitudes liées à la finalisation de ces études ne permettent pas à ce jour à l'autorité publique de
disposer des éléments d'informations nécessaires pour statuer en toute connaissance de cause sur ce dossier." Le porte-parole de Jean-Pierre Masseret rejoint ainsi la position des élus de
droite, à l'enseigne du député Jean-Jacques Gaultier et des conseillers généraux Luc Gérecke et Gérard Sancho.
Pour le politique comme pour le simple citoyen, il est des rendez-vous qu'il serait impardonnable de manquer.18 h 30 ce mercredi 27 mai marquait en effet la clôture d'une enquête publique
débutée le 14 avril. Depuis cette date, 40 communes vosgiennes et haut marnaises font front commun en condamnant ce que certains qualifient de " dépotoir, en contradiction totale avec le Grenelle de l'environnement".
108 000 tonnes de déchets annuelles
" Initialement cette enquête devait se terminer le 14 mai, mais nous avons obtenu du préfet une prolongation jusqu'au 27 mai", note Régine Thomas. " Avec ses 108 000 tonnes de déchets annuels, dont 9 500 tonnes d'ordures ménagères et 98 000 tonnes de déchets
industriels, cette infrastructure de 132 hectares, englobant une ferme bio située à proximité du site classé Natura 2000, constitue une grave atteinte à l'environnement. Ce choix géographique
est à mes yeux un non-sens, dans la mesure où ces fameux déchets ne proviendraient pas de nos petites communes rurales, mais de centres urbains complètement bien éloignés de chez
nous."
Régine Thomas évoque également le risque de pollution engendré par les petits ruisseaux se déversant dans le Mouzon. Christian Franqueville parle quant à lui de " l'intensification du
trafic routier engendré par le passage de 50 à 70 camions par jour et de la menace pesant sur le périmètre de protection des eaux minérales de Vittel et Contrexéville." En dépit de toutes
ces inquiétudes, Eric Valtot n'entend pas toutefois être poussé à la faute. " Pour l'instant nous n'envisageons pas d'action précise afin de permettre aux commissaires enquêteurs d'aller au
terme de leur démarche." insiste le responsable de l'association ACCID.
Ceux-ci ont donc un peu plus d'un mois pour rendre leur copie. Passé ce délai une synthèse de leurs travaux sera soumise au Comité départemental d'hygiène et risques technologiques. L'ultime
étape avant la décision finale du préfet.
Dominique BATTINI
Vosges Matin -
28/05/2009