ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
12 Août 2009
La décharge de "la honte". Le groupe PIZZORNO a gagné son bras de fer. Il a fait
plier le préfet du Var, le conseil général du var, les 92 maires de la région bien contents d'échapper à la décharge. Seuls perdants : le maire du Cannet-des-Maures, Jean-Luc Longour, les
riverains de la décharge et l'environnement.
Pour autant, l'édile refuse de baisser les bras. Il promet, le cas échéant, d'organiser « une
manifestation monstre cet été. En 2003, une consultation populaire forte de 65 % de participation, avait indiqué que 93 % des Cannetois étaient favorables à la fermeture de la décharge.
»
Ax.t.
Var-Matin - 29/06/2009
Jean-Luc Longour, le maire du Cannet, n'a pas fait le poids face aux 92 maires réunis en préfecture hier, pour trouver une solution face au blocage de la décharge de Balançan. Le bras de fer
entamé par Pizzorno Environnement, qui avait fermé autoritairement le site hier matin, a tourné à l'avantage de cette entreprise.
Après une réunion à huis clos de deux heures entre maires et conseillers généraux concernés, le préfet, Jacques Laisné, le président du conseil général, Horace Lanfranchi, et le président de
l'association des maires du Var, Jean-Pierre Véran, ont annoncé ensemble les « propositions » qui seront faites à M. Pizzorno.
Créer des petites unités de traitement
À savoir une prolongation de cinq ans d'exploitation grâce à un plan d'intérêt général (PIG) permettant à
l'État de passer outre le refus du maire du Cannet-des-Maures de changer son plan d'occupation des sols (POS). Cinq ans qui plus est renouvelables une fois, à condition que l'entreprise
montre sa bonne volonté pour remplacer les espaces naturels mangés par les déchets (lire en page suivante), que les tonnages des ordures mis en décharge baissent et qu'enfin, d'autres
solutions que Balançan soient cherchées durant ce laps de temps. Comme la création, par exemple, de petites unités de traitement à travers le département (deux à quatre solutions possibles),
a avancé Horace Lanfranchi, qui a commencé une tournée des popotes (territoires) varois pour prêcher la bonne parole.
Un comité de suivi sera chargé de piloter le travail sur les sites alternatifs.
« Le moment est venu d'accélérer les dossiers »
« Cinq ans renouvelables, ça permet de donner une vision claire au maire du Cannet, et pour un industriel, c'est
acceptable, en terme d'amortissement des investissements », a commenté le préfet. « Nous
avons l'obligation de chercher une solution pérenne. Le moment est venu d'accélérer les dossiers », a renchéri Horace Lanfranchi, en rappelant que le conseil général a la responsabilité du
plan départemental des déchets.
Enfin, « le maire des maires » a joué les intermédiaires entre les différentes positions, en lançant : « Il n'est pas toujours facile de négocier avec le groupe Pizzorno, qui ne doit pas
nous prendre en otage. Mais on ne peut pas fermer du jour au lendemain Balançan. Il faut un effort de solidarité et de compréhension de tous. Le maire du Cannet doit le savoir : nous sommes
solidaires de sa décision pour son POS. On n'est pas opposé à lui... »
Pas de quoi contenter sans doute Jean-Luc Longour, qui est sorti de la réunion les dents serrées, avec la
désagréable impression de « s'être fait avoir quelque part » (lire
ci-contre).
Quant à Francis Pizzorno, p.-d.g. du groupe du même nom, il était reçu dans la foulée par le préfet, juste après les maires. Au bout d'une discussion de près de trois heures, un accord a permis
à l'entreprise de gagner un an de plus. La seconde période d'exploitation, après les cinq premières, est en effet porté à six ans au lieu de cinq.
Balançan rouvrira donc ses portes ce matin, probablement pour onze nouvelles
années.
C. A.
Var Matin - 18/06/2009