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Association ACCID

ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés

Balançan, fermé un jour, rouvert pour onze ans (Var-Matin)

La décharge de "la honte". Le groupe PIZZORNO a gagné son bras de fer. Il a fait plier le préfet du Var, le conseil général du var, les 92 maires de la région bien contents d'échapper à la décharge. Seuls perdants : le maire du Cannet-des-Maures, Jean-Luc Longour, les riverains de la décharge et l'environnement.



Jean-Luc Longour : « Une situation ubuesque »
Le maire du Cannet-des-Maures, Jean-Luc Longour, est farouchement opposé à la réouverture de la décharge.

Inacceptable, intolérable, dangereux. Jean-Luc Longour, le maire du Cannet-des-Maures, ne manque pas de superlatifs pour qualifier la décision de réouverture de la décharge de Balançan. « Elle est située sur le territoire de ma commune et je n'ai pas été tenu informé. Lorsqu'elle avait été fermée il y a huit mois, on nous opposait le fait que les autres décharges ne suffiraient pas pour recevoir les déchets. Or ça n'a pas été le bazar annoncé. »


Sujet d'inquiétude pour l'élu, la sauvegarde de l'environnement. Alors que la moitié de la plaine des Maures vient d'être classée en réserve naturelle nationale (lire Var-matin du 26 juin), la décharge de Balançan en a été extraite par arrêté préfectoral. « Elle s'inscrit déjà dans une zone de protection de la faune et de la flore. Elle a forcément un impact sur la nature environnante. Nous avons procédé à des analyses des eaux de ruissellement dans lesquelles on a découvert des traces d'arsenic et de chrome. À l'heure où l'on n'a de cesse de parler d'écologie, la situation semble d'autant plus ubuesque. »

Pour manifester son opposition, Jean-Luc Longour a refusé de prendre part à la réunion du matin même aux Arcs-sur-Argens. Il a attendu le cortège à l'entrée de la route vers le site. En vain.

Pour autant, l'édile refuse de baisser les bras. Il promet, le cas échéant, d'organiser « une manifestation monstre cet été. En 2003, une consultation populaire forte de 65 % de participation, avait indiqué que 93 % des Cannetois étaient favorables à la fermeture de la décharge. »

Ax.t.
Var-Matin - 29/06/2009

Jean-Luc Longour, le maire du Cannet, n'a pas fait le poids face aux 92 maires réunis en préfecture hier, pour trouver une solution face au blocage de la décharge de Balançan. Le bras de fer entamé par Pizzorno Environnement, qui avait fermé autoritairement le site hier matin, a tourné à l'avantage de cette entreprise.

Après une réunion à huis clos de deux heures entre maires et conseillers généraux concernés, le préfet, Jacques Laisné, le président du conseil général, Horace Lanfranchi, et le président de l'association des maires du Var, Jean-Pierre Véran, ont annoncé ensemble les « propositions » qui seront faites à M. Pizzorno.

Créer des petites unités de traitement


À savoir une prolongation de cinq ans d'exploitation grâce à un plan d'intérêt général (PIG) permettant à l'État de passer outre le refus du maire du Cannet-des-Maures de changer son plan d'occupation des sols (POS). Cinq ans qui plus est renouvelables une fois, à condition que l'entreprise montre sa bonne volonté pour remplacer les espaces naturels mangés par les déchets (lire en page suivante), que les tonnages des ordures mis en décharge baissent et qu'enfin, d'autres solutions que Balançan soient cherchées durant ce laps de temps. Comme la création, par exemple, de petites unités de traitement à travers le département (deux à quatre solutions possibles), a avancé Horace Lanfranchi, qui a commencé une tournée des popotes (territoires) varois pour prêcher la bonne parole.

Un comité de suivi sera chargé de piloter le travail sur les sites alternatifs.

« Le moment est venu d'accélérer les dossiers »


« Cinq ans renouvelables, ça permet de donner une vision claire au maire du Cannet, et pour un industriel, c'est acceptable, en terme d'amortissement des investissements »,
a commenté le préfet. « Nous avons l'obligation de chercher une solution pérenne. Le moment est venu d'accélérer les dossiers », a renchéri Horace Lanfranchi, en rappelant que le conseil général a la responsabilité du plan départemental des déchets.

Enfin, « le maire des maires » a joué les intermédiaires entre les différentes positions, en lançant : « Il n'est pas toujours facile de négocier avec le groupe Pizzorno, qui ne doit pas nous prendre en otage. Mais on ne peut pas fermer du jour au lendemain Balançan. Il faut un effort de solidarité et de compréhension de tous. Le maire du Cannet doit le savoir : nous sommes solidaires de sa décision pour son POS. On n'est pas opposé à lui... »

Pas de quoi contenter sans doute Jean-Luc Longour, qui est sorti de la réunion les dents serrées, avec la désagréable impression de « s'être fait avoir quelque part » (lire ci-contre).

Quant à Francis Pizzorno, p.-d.g. du groupe du même nom, il était reçu dans la foulée par le préfet, juste après les maires. Au bout d'une discussion de près de trois heures, un accord a permis à l'entreprise de gagner un an de plus. La seconde période d'exploitation, après les cinq premières, est en effet porté à six ans au lieu de cinq.

Balançan rouvrira donc ses portes ce matin, probablement pour onze nouvelles années.

C. A.
Var Matin - 18/06/2009

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