ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
12 Septembre 2009
Décriée pour ses projets d'implantation de centre de stockage, le site spinalien de la SITA Lorraine a ouvert
grand ses portes hier.
Tandis que le CADéMoVi (collectif anti-décharge Moyémont-Villoncourt) fourbit ses armes contre l'implantation d'un site de stockage de déchets ultimes à
Villoncourt, la SITA Lorraine, décriée en tant que porteuse de ce projet conçu pour se substituer au site de Ménarmont qu'elle exploite depuis 32 ans (et au minimum jusque fin 2010 grâce à une
prolongation préfectorale), a décidé de mettre en avant son autre visage. Celui de la valorisation des déchets par le tri.
Ainsi hier matin, les élus et dirigeants d'entreprises - les clients -, puis l'après-midi le citoyen lambda intéressé ont-ils bénéficié d'une visite guidée du centre de tri Lorval d'Epinal. En toile de fond : les bonnes résolutions du Grenelle de l'environnement qui prévoit, entre autres, de porter à 75 % la valorisation des
déchets à l'horizon 2012, c'est-à-dire demain…
Le délai peut sembler bien court lorsque l'on sait qu'en neuf ans d'existence, le centre de tri de Lorval, d'une capacité de 40 000 tonnes, n'a augmenté que de dix petits points son pourcentage
de déchets valorisés. De 25 % à sa création il est aujourd'hui à 35 %. Quant aux 65 % restants, ils prennent immanquablement
la direction du centre de stockage de Ménarmont. Immanquablement mais pas irrémédiablement, assure Olivier Bouisset. Conscient du chemin qu'il reste à parcourir, le président de SITA
Lorraine est néanmoins satisfait de constater que le tri effectué "à la source", au sein des sociétés, a gagné en qualité.
Informer pour mieux trier
"L'objectif est d'aider les gens à réduire leur quantité de déchets ultimes, et donc de leur expliquer comment
trier au mieux, explique Olivier Grandgirard, le Monsieur Entreprises du site de Lorval, qui
effectue en ce sens des diagnostics au sein des entreprises, définit avec elles la façon la plus économique de collecte des déchets, forme à leur demande les salariés au tri… Avec pour maître
mot : la valorisation des déchets à laquelle doivent également contribuer, à plus ou moins long terme, l'implantation par SITA de nouveaux centres de tri lorrains, mais aussi des recherches
pour "rendre opérationnelles d'autres filières de valorisation que celles du carton, du papier et du plastique ". Comme le plâtre ou encore les fenêtres.
L'objectif est donc de trouver les matériaux recyclables de demain qui permettront de diminuer le volume de déchets ultimes et, qui sait, en vertu du principe selon lequel plus on valorise,
moins on enfouit, réduire à terme le nombre de centres de stockage de type Ménarmont. De quoi faire rêver tous les collectifs anti-décharges passés, présents et à
venir des Vosges…
C. BRUGIER, Le cheminement des déchets
Une fois passés les deux ponts-bascules, les déchets sont répartis selon trois zones de vidage, l'une pour les déchets non valorisables, la deuxième pour les déchets valorisables et la
troisième pour les "déchets isolés". Les premiers sont directement acheminés vers Ménarmont pour y être enfouis tandis que les autres sont triés par les personnes en cabine ou au sol. Au total,
quinze personnels (dont des administratifs qui gèrent les collectes et les arrivages de déchets) travaillent sur le site Lorval de la SITA à Epinal.
Quelques chiffres
1
Le syndicat mixte départemental constitue l'essentiel de l'activité de la SITA en direction des collectivités territoriales. Un chiffre auquel s'ajoute une vingtaine de clients directs (communes), la délégation de service octroyée par la Ville de Saint-Dié, ou encore la gestion de déchetteries comme celle de Charmes.
15
C'est le nombre de salariés que compte le site Lorval d'Epinal, à l'accueil, en cabine de tri ou au sol.
77
C'est le tarif (hors taxe) en euros à la tonne affichée à l'accueil du site Lorval des Déchets industriels non dangereux (DIND) à trier valorisés, contre 146 euros HT/tonne pour le DIND à trier en mélange. Quant à la mise en balle de cartons, elle se monte à 53 euros HT/tonne et la mise en balle plastique à 85 euros HT/tonne. La valorisation des déchets a un coût…
1 500
C'est le nombre d'entreprises qui font appel à la SITA pour gérer leurs déchets. Car si elle travaille avec des collectivités territoriales, c'est avec les entreprises qu'elle développe la part la plus grosse de son activité de tri et de valorisation des déchets.
40 000
C'est en tonnes la capacité maximale (qui connaît actuellement une légère inflexion, crise oblige) de déchets
traités par la SITA sur son site Lorval d'Epinal, créé en 2001.
Vosges Matin - 12/09/2009