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5 Octobre 2009
Le vice-président du Département en charge du projet de pôle de l'eau, a déposé le
dossier de demande de labellisation sur le bureau du préfet de Région vendredi.
Il y aura un pôle de l'eau. Il sera d'excellence rural ou de compétitivité, mais dans les deux cas, il devrait créer de l'emploi, améliorer la protection des ressources en eau, et servir à
former la jeune génération aux métiers de l'eau.
L'historique
Ça fait plus de deux ans que
Jean-Jacques Gaultier travaille sur le dossier du pôle de compétitivité de l'eau. Pour en arriver là, il a dû forcer quelques portes, franchir quelques barrières et être convaincant, surtout. "
Il a d'abord fallu dire à l'État que, bien qu'il y ait déjà 71 pôles en France, il fallait maintenir la politique et obtenir la labellisation de nouveaux pôles, notamment sur les
écotechnologies qui ne sont pas assez représentées dans les pôles existants. Ça a fonctionné. Début juillet, l'État a lancé le nouvel appel à projets." En parallèle, " il a fallu
obtenir un consensus géographique sur une thématique commune à l'Alsace et à la Lorraine. Ensuite, il a fallu obtenir un consensus politique entre le président de la région Alsace et le
président de la région Lorraine. L'eau, ce n'est pas de droite ou de gauche, c'est pourquoi tout le monde était au rendez-vous." La dernière étape consistait à faire en sorte que le pôle
puisse obtenir cette labellisation. Le dossier a été déposé au préfet de Région vendredi, date butoir. La décision sera prise avant la fin de l'année, sachant que de nombreux autres dossiers
sont en concurrence.
Le dossier est sur le bureau du préfet de région. Jean-Jacques Gaultier n'a pas pour autant l'intention de se tourner les pouces. Que le pôle de l'eau soit labellisé ou non, il continue à
travailler sur le projet de pôle d'excellence rural ou de pôle de compétitivité, ce sera selon la réponse. Mais il croise les doigts pour l'obtenir, ce tampon. "
Le label donne de la
crédibilité et une visibilité internationale. On a tous conscience que c'est une vitrine, et que c'est l'image de notre territoire qui est en jeu. Avec ce label, il aurait une image moderne,
développante. Ce serait un grand plus qui permettrait aux gens de mieux travailler ensemble, de se voir, de se connaître. Et de faire de notre secteur un territoire de référence en ce qui
concerne l'eau."
Ce projet, il le porte depuis des années, persuadé que l'Alsace-Lorraine en général et Vittel-Contrexéville en particulier, doivent devenir la capitale mondiale de l'eau.
Pour ça, il a échafaudé de nombreux plans. Et a fixé de nombreux objectifs qui n'attendront pas la réponse de l'État. " Ce serait laisser retomber la dynamique qu'on a mise en place. Au
jour d'aujourd'hui, les acteurs se sont approprié le projet, il ne faut pas qu'ils le laissent de côté. Ce serait une très mauvaise image donnée à l'État." Mais quels sont-ils, ces
objectifs ?
Un objectif
économique
"Ce pôle, c'est d'abord une
logique économique. Le but, c'est d'aller conquérir des marchés, de favoriser la venue d'entreprises, de créer de l'emploi. En allant conquérir des marchés, on incitera des entreprises à venir
s'installer ici. La priorité, ce sont les marchés existants, il y a beaucoup à faire au niveau de l'assainissement. Pour que les réseaux des 515 communes vosgiennes soient tous aux normes, il
va falloir débourser plus de 800 millions d'euros. Sachant que le Conseil général débloque 8 millions d'euros par an, il y a un siècle de boulot ! Il y a aussi beaucoup à faire sur les marchés
émergents, notamment en proposant des systèmes de traitement des résidus médicamenteux ou type antibiotiques, je pense par exemple au développement de la dépollution par la filière douce, par
les végétaux. Nous pouvons aussi aller chercher des marchés indirectement liés à l'eau, qui concernent tout ce qui a trait au transport, aux réseaux d'adduction
d'eau."
Un objectif
environnemental
"
Nous devons aller dans le
sens de la protection des ressources en eau. Certains veulent travailler sur la quantité. Nous, nous voulons travailler sur la qualité. On est face à une crise de l'eau. Au niveau national, on
est confrontés de plus en plus à des problèmes de pollutions, qu'elles soient visibles ou invisibles. La pollution visible, ce sont les algues vertes. La pollution invisible, ce sont par
exemple les PCB, les polychlorobiphényles. Ces polluants se retrouvent dans l'eau et donc dans la chaîne alimentaire, il faut bien en être conscients. Nous avons le devoir de lutter contre ça.
Nous envisageons de développer la gestion préventive des pollutions agricoles, de travailler autour du biofilm, et de privilégier l'assainissement des communes par la filière douce. Ce seront
nos objectifs principaux sur les trois prochaines années."
Un objectif de formation
"Sur notre secteur de
l'Alsace et la Lorraine, il y a plus de 30 000 emplois, liés directement à cette thématique de l'eau. On compte aussi sur le territoire, 2 500 chercheurs et 4 000 étudiants. Il y a environ
soixante-quinze à quatre-vingts thèses qui sortent chaque année sur le sujet. On a un potentiel de recherche énorme. Nous voulons mettre en place un pôle international de formation aux services
et technologies de la qualité de l'eau. Nous avons un projet de formation courte, et un projet de formation interuniversités de type master."
O.S.
oschmerber@vosgesmatin.fr
"C'est d'abord une logique économique. Le but, c'est d'aller conquérir des marchés, de favoriser la venue d'entreprises, de créer de
l'emploi."
"Nous devons aller dans le sens de la protection des ressources en eau. Certains veulent travailler que la quantité. Nous, nous voulons travailler sur la qualité."
"Nous voulons mettre
en place un pôle international de formation aux services et technologies de la qualité de l'eau."
Vosges Matin - 05/10/2009