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12 Octobre 2009
On peut baisser les quotas laitiers, mais si on le fait uniquement en France, on court à la catastrophe. C'est une
décision qui doit intervenir au niveau européen", estime Daniel Gremillet. En pleine crise du lait, le président de la coopérative fromagère de l'Ermitage met les pieds dans le plat et appelle de
ses vœux "une nécessaire régulation de la production", mais aussi "une fusion accrue des forces coopératives de tout le grand Est que va obliger la réorganisation de la filière lait".
Après son rapprochement avec l'union laitière de la Meuse, il y a cinq ans, le groupe vosgien a repris au 1er septembre, 35 millions de litres annuels à feue la centrale laitière de Belfort.
Des volumes qui viendront alimenter un outil encore surdimensionné, après les lourds investissements de ces derniers mois. "On a augmenté d'environ 40 % la capacité de production. Désormais on
peut transformer 500 millions de litres annuellement contre 350 millions actuellement, et ce, au meilleur prix de revient", précise le directeur technique du groupe, François Cholley. L'Ermitage
qui emploie 993 salariés répartis sur une douzaine de sites en Lorraine et Franche-Comté vient en effet d'injecter près de 30 millions d'euros sur ces deux sites phares.
A Bulgnéville (Vosges), c'est un atelier de fabrication et de pré-emballages des pâtes pressées qui est venu compléter l'outil industriel, tandis que le site de Clerval (Doubs) a été doté d'une
nouvelle chaîne de production des pâtes pressées non cuites.
"Ces investissements seraient à engager aujourd'hui, on y regarderait sans doute à deux fois. Maintenant qu'ils sont opérationnels, ils doivent contribuer à favoriser et accélérer le
développement du groupe", indique Daniel Gremillet, convaincu qu'il est essentiel dans ce métier "d'avoir toujours un train d'avance".
L'an dernier, l'Ermitage a vu son chiffre d'affaires progresser de 12,9 % à 306 millions d'euros pour un résultat de 6,9 millions d'euros. Une croissance obtenue grâce à l'augmentation conjointe
des prix et du volume des ventes établi à 49 800 tonnes, dont 18 % ont été réalisés à l'exportation au sein de l'Union européenne. Commercialisés à 80 % en grande distribution, les produits de
l'Ermitage sont également présents en restauration hors foyer et chez les détaillants fromagers.
Le groupe vosgien qui développe quelque 214 références assure par ailleurs un tiers de son chiffre d'affaires avec des produits de marque de distributeur. "70 % de notre fabrication est orientée
vers des produits de grande consommation (raclette, emmental…), le reste provient de production sous appellation (munster, comté, Langres, morbier, mont d'or…)", souligne Daniel Gremillet.
Cette année, l'Ermitage a mis sur le marché quatre nouveaux produits, dont un moelleux à cœur pour les enfants, un petit munster au cumin et surtout l'estiflette, une version estivale de la
tartiflette à utiliser avec des petits légumes. Comme pour montrer sa capacité à innover et à fédérer les énergies.
Une image qui lui sera sans doute nécessaire pour négocier d'inévitables rapprochements et être acteur d'une stratégie régionale visant "à contrecarrer les velléités hégémoniques des industriels
du grand Ouest".
Jean-Marc TOUSSAINT
Vosges Matin - 12/10/2009
Fiche d'identité
L'ENTREPRISE. - Fondée en 1931, la coopérative fromagère de l'Ermitage collecte et transforme chaque année 350 millions de litres de lait et produit annuellement près de 50 000 tonnes de fromages
de grande consommation, mais aussi des AOC et produits sous label. Distribués en grandes surfaces, mais aussi en restauration hors foyer et chez les détaillants fromagers, les produits de
l'Ermitage se développent sous 214 références.
CHIFFRE D'AFFAIRES. - 306 millions d'euros
NOMBRE DE SALARIÉS. - 993
PDG. - Daniel Gremillet, directeur général : Jean-Charles Le Squeren.
PROJET. - Après avoir investi 30 millions d'euros et repris les 35 millions de litres de lait de la feue centrale laitière de Belfort, la fromagerie de l'Ermitage a d'abord besoin de
digérer cette augmentation de ses capacités de production. Mais cela ne va peut-être pas durer très longtemps. Le marché de la filière lait est en pleine réorganisation et d'autres rapprochements
et fusions pourraient intervenir dans un futur proche.