ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
8 Octobre 2009
Or justement, Jean-Marie Barbaud, associé-gérant du bureau d'études, a confirmé aux élus que les forages avaient
révélé un site compatible avec l'accueil d'un centre d'enfouissement des ordures ménagères.
Pour les élus, comme pour tous les habitants du plateau fédérés au sein du collectif PPVV, c'est la désillusion. Mais, le président et les vice-présidents de la communauté de communes,
accompagnés des maires et adjoints des communes de Cayres et Seneujols n'étaient manifestement pas au bout de leurs surprises, lundi soir. C'est en tout cas ce que nous a expliqué, hier matin, le
maire de Seneujols, Serge Boyer : « 2N environnement nous a présenté le porteur de projet en la personne de Vincent Borel, directeur du développement pour la société Sita. » Les élus comme le
collectif savent donc enfin contre qui ils vont se battre. Difficile, effectivement, d'entamer un match quand l'autre joueur est encore au vestiaire.
Mais les élus se sentent floués. « Depuis le début, 2N environnement nous maintient qu'il a agi de son propre chef, qu'il
n'avait pas de commanditaire. Or lors de notre première rencontre avec les dirigeants du bureau d'études dans la deuxième quinzaine du mois d'août, Vincent Borel était déjà autour de la table et
s'était fait passer pour un collaborateur de 2N environnement », peste Serge Boyer.
Et les élus, dans une réunion qui s'est tenue en soirée à Costaros, n'étaient malheureusement pas au bout de leurs déceptions. Les forages ont effectivement montré qu'une couche basaltique se
trouvait à quatre mètres de profondeur. En conséquence, l'enfouissement ne pourrait pas descendre en-dessous de ces quatre
mètres et se ferait donc en surface avant d'être recouvert végétalement, formant ainsi une colline pouvant atteindre vingt-cinq à trente mètres de hauteur. Et les inquiétudes ne
sont pas dispersées : « On trouve deux nappes phréatiques à vingt-quatre et à cinquante et un mètres de profondeur », confie Serge Boyer. « Cela montre bien que le Devès est le château d'eau du
bassin du Puy et qu'en cas d'infiltration des lixiviats (jus de décharge), on court à la catastrophe sanitaire. » Sur le plateau, cette succession de mauvaises nouvelles n'aura certainement que
pour effet d'amplifier la mobilisation dans les prochaines semaines. Marc Mouret, maire de Cayres, clamait samedi : « Ils ne passeront pas »... Pas si sûr.
Rémi Barbe
Le progrès - le 07.10.2009
Sita/Suez : « Apporter une solution locale aux
déchets locaux »
Ils sont désormais deux : Jean-Marie Barbaud, co-associé du bureau d'études 2N environnement basé dans le Var, et Vincent Borel, directeur du développement chez Sita/Suez Environnement. Ils sont
la face immergée de l'ice-berg qui glace le sang des habitants de Cayres et Seneujols depuis un mois et demi. Ils étaient, hier, en Haute-Loire pour présenter le résultat de l'étude de
faisabilité et préciser leurs intentions.
Tout d'abord, les résultats de votre étude faisabilité. Quels sont-ils ?
L'étude de faisabilité démontre que le site du « Ronzet » est apte à recevoir une
installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND).
Cela vous ouvre la porte du projet dont vous connaissez déjà les grandes lignes...
Il s'agit d'une ISDND de petite taille pour traiter localement les déchets locaux, ceux de la partie centrale du
département (*). L'objectif est de traiter 40 000 tonnes de déchets par an en moyenne, 50 000 tonnes au maximum, sur une vingtaine d'années.
Vous certifiez que votre projet n'aura aucun impact. C'est techniquement réalisable ?
Le site, c'est 25 hectares dont 19 de stockage mais une utilisation à un moment de T de 2 500 m² à la fois. Le
site progressera par alvéoles de 2 500 m² qui seront étanchées dessous et dessus pour empêcher l'impact sur l'eau et les habitations. Les lixiviats seront collectés pour en extraire le 1 % de
matière sèche. L'impact sur les terres de lentilles est nul puisqu'à mesure de la progression des alvéoles, les terres seront à nouveau cultivables. Il y aura un système de rotation
enfouissement/exploitation agricole. Les biogaz seront collectés et exploités pour l'autonomie du site et l'excédent d'électricité revendu… L'objectif est de zéro rejet. Il ne s'agit pas de
provoquer des déchets mais de les maîtriser. Et pour nous, plus il y a de normes, plus nous sommes à l'aise et plus notre travail acquiert de la valeur ajoutée.
Pourquoi à « Ronzet » ?
Il n'y a pas de site parfait, mais des sites plus appropriés que d'autres : sans protection environnementale,
proches d'une route, loin des réseaux aériens d'électricité et des réseaux enfouis… Il faut un site d'un seul tenant. « Ronzet » répond à ces prérogatives. Mais surtout, le projet répond à un
besoin clairement évoqué, à un intérêt général.
Vous dites vouloir agir dans la transparence...
Il faut arrêter de faire peur avec les déchets et sortir du passionnel. Les gens ont
le droit à l'information, ils ont le droit d'avoir des réponses et nous comprenons leurs craintes.
Propos recueillis par Rémi Barbe
Le progrès - le 07.10.2009
Note
(*) Les Sictom des Monts du Forez et de l'Emblavez-Meygal, la communauté de communes de Saugues et la communauté d'agglomération du Puy n'ont pas de solution locale pour le traitement de leurs déchets.