ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
22 Novembre 2009
Les opposants au projet de création de l’écopôle de la Vallasse (centre d’enfouissement de déchets et usine de
méthanisation sur la commune de Montblanc, aux portes de Bessan et de Vias) viennent de réussir leur pari.
L’opération « escargot » sur les routes du biterrois qu’ils ont organisée, avec le soutien des municipalités de Bessan, Vias et Portiragnes et celui des associations de défense de
l’environnement, a été un véritable succès grâce à la participation de centaines de personnes. Un succès incontestable que le préfet de l’Hérault devra prendre en
compte.
Partis de Montblanc ce samedi à 13h30, ils ont rejoints Béziers vers 18h… à l’allure de 20 km/h environ sur une distance de 42 km. Plusieurs cités ont été traversées : Montblanc, Bessan, Agde,
Vias, Portiragnes et Béziers créant des bouchons et des ralentissements sur l’ensemble du parcours.
Plus d’une centaine de véhicules (tracteurs, motos, véhicules légers, bus, minibus…) formait le cortège de 4 km environ. Difficile de chiffrer exactement les kilomètres de perturbations mais
l’entrée dans Béziers a été impressionnante.
A l’arrivée devant la sous-préfecture de Béziers, les opposants, élus et associations, se sont rassemblés avec pancartes, banderoles et fumigènes. Ils ont exprimé une nouvelle fois leur vive
détermination à ne pas accepter un tel projet néfaste pour l’environnement et la qualité de vie.
Par la voix du premier adjoint au maire de Bessan, porte parole improvisé des opposants, il a été rappelé la nécessité pour les populations de s’exprimer sur les registres d’enquête publique
jusqu’au 9 décembre prochain dans les mairies de Bessan et Montblanc.
Alors qu’une délégation avait demandé à être reçue en sous préfecture, une réponse négative leur a été opposée. Le sous-préfet, certes sur le départ, a été tout simplement hué par la foule. Ce
mépris a renforcé la détermination des opposants qui ont annoncé l’organisation d’une nouvelle manifestation d’ici le 9 décembre.
Sur le fond du dossier, plusieurs points ont été rapidement soulevés sur la voie publique : la protection de la nappe astienne, l’aspect routier et l’incompétence évidente de la société porteuse
du projet qui ne gère aucune autre structure similaire de traitement de déchets en France.
La presse, sur place, a relayé le déroulement de la manifestation qui s’est terminée dans le calme et la satisfaction de tous devant la sous-préfecture biterroise. Organisée en seulement quinze
jours, tous étaient fiers d’avoir absolument réussi ce pari avec sérieux, détermination, sécurité mais aussi convivialité.
Parmi les élus, toutes tendances confondues, on notait la présence de nombreux maires-adjoints, conseillers municipaux ainsi que Robert Raluy, maire de Bessan, Claude Exposito, maire de
Portiragnes et Richard Monédéro, maire de Vias. Le conseiller général Sébastien Frey était présent avec son véhicule au départ de Bessan. On notait également la présence d’une délégation de
viticulteurs bessanais « Le Rosé de Bessan ».
Un grand bravo a été fait à l’ensemble des organisateurs et notamment aux amis motards de Bessan et des villages alentours qui ont encadré de manière admirable le cortège. Leur maîtrise de la
route a été soulignée par tous et ils ont été fortement applaudis.
La coordination des élus et des associations fera un bilan complet de la manifestation ce lundi 23 novembre, à 18h30, en mairie de Bessan. Réunion importante qui déterminera les prochains axes
d’action.
Sûr que le succès d’aujourd’hui va rendre encore plus grande la volonté d’obtenir du préfet de l’Hérault le rejet pur et simple de ce projet.
La coordination des élus et des associations. (21-11-09)
Ils ne veulent pas de la décharge
de La Vallasse
Pour un joyeux merdier, c'était un joyeux merdier, hier entre Montblanc et Béziers en empruntant le CD 28. Les automobilistes qui ont emprunté cet itinéraire ont en effet mis un peu plus de 4
heures pour effectuer les quelque 40 km qui séparaient les deux communes.
Une raison à tout cela : 200 personnes simulaient ce qu'allait être cette route une fois que la décharge de la Vallasse serait ouverte. Et de cette décharge qui va accueillir les déchets de
l'ouest Hérault, ils n'en veulent vraiment pas.
« Cette décharge va impacter le tourisme, va nuire à l'environnement, scande Cyril Gaudy, conseiller municipal de Bessan, mais aussi président du collectif intercommunal contre la
décharge. Si jamais une infiltration se produit, c'est l'eau potable de 28 communes qui va être
polluée. » Des parlementaires qui brillaient
d'ailleurs par leur absence hier soir devant la sous-préfecture où même le représentant de l'État a refusé de recevoir une délégation de manifestants. Une attitude qui donne de l'eau au moulin de
Robert Clavijo, bien connu pour ses positions en faveur de la protection de l'environnement.
« Cette décharge est dangereuse pour l'environnement, assure Robert Clavijo. La loi impose de réduire le tourisme (sic) des déchets, mais certains élus s'en moquent. Avec ce site
nous allons voir converger des trains entiers de camions vers La Vallasse. La route ne supportera pas ce trafic. »La solution serait donc d'élargir cette voie, mais le Conseil général de
l'Hérault acceptera-t-il d'aller contre la volonté des représentants de 28 communes ? Ce n'est pas certain.
Depuis mars 2002 existe le plan départemental d'élimination des déchets. Ce dernier n'est pas mis en oeuvre pour deux raisons essentielles selon Robert Clavijo : « Il est très simple à mettre
en oeuvre et ne peut enrichir personne d'une part. En plus les élus préfèrent les grosses installations qui font appel à des sommets de technologie. Qu'on se le dise : le compostage n'intéresse
personne. » La commune de Béziers, qui est intéressée dans cette décharge dans le cadre de la communauté d'agglo, vient pourtant de relancer le tri sélectif. Mais au lieu de séparer les
ordures ménagères des déchets verts, depuis le 16 novembre on mélange tout. Ce mélange aura alors, quoi qu'on en dise, toute sa place dans la décharge de La Vallasse qui est couplée d'une unité
de méthanisation des déchets qui produit des bio gaz, inflammables, explosifs et toxiques...
Le préfet veut contre tous nous imposer cette société privée qui
fera ce qu'elle voudra sur ce terrain. Nous sommes contre tout cela, les élus sont contre, les habitants n'en veulent pas. Même les parlementaires locaux nous soutiennent.
Jean-Pierre AMARGER
Midi Libre -
22/11/2009