ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
2 Novembre 2009
Le conseil régional a adopté, hier, une «résolution» exprimant
son opposition à la création d’un centre d’enfouissement de déchets radioactifs en Lorraine.
Le vice-président du conseil régional chargé de l’environnement, Daniel Béguin, a fait état de l'«inquiétude» des régions et des Etats limitrophes de la Lorraine, qui craignent de
voir la Lorraine devenir «une région à fort risque nucléaire». Le Land de Sarre et le conseil parlementaire interrégional de la Grande Région ont officiellement fait part de leurs
préventions, provoquées par l’appel à candidatures lancé en 2008 auprès de 3 115 communes françaises susceptibles d’accueillir un centre d’enfouissement de déchets «FAVL» (radioactifs à faible
activité et à vie longue).
A l’automne 2008, quelques communes se sont porté candidates, dont plusieurs en Lorraine. Le 24 juin dernier, l’Andra (Agence nationale des déchets radioactifs) a annoncé la «présélection» de
Pars-lès-Chavanges et d’Auxon, dans l’Aube… Mais face à la contestation générale, celles-ci se sont rétractées.
L’Andra va donc relancer sa
prospection.
Avant la reprise des recherches, le conseil régional a adopté hier une motion d’une rare clarté : «Le conseil régional de Lorraine s’oppose à la création d’un centre d’enfouissement de déchets radioactifs à faible activité et à vie longue sur le territoire de la
Lorraine.»
Non sans discussions, en particulier sur la liberté des communes à décider de leur sort. «Quelles compétences avons-nous, élus régionaux, de plus que les élus communaux pour prendre une
telle décision ?», lance Jean-Philippe Wagner (sans étiquette). Au contraire, son ex-colistière Nathalie Pigeot (Front national) est d’accord avec Daniel Béguin pour constater que
l’impact d’un tel projet «ne saurait se limiter au seul territoire des communes» ; mais elle affirme l’impuissance de la Région face à la décision que prendra l’Etat, quoi qu’il
arrive… En conséquence de quoi le groupe lepéniste s’est abstenu.
Les élus UMP ont choisi, eux, de ne pas participer au vote. Au nom du «principe de libre administration des collectivités territoriales», a expliqué Martine Huraut. Mais aussi pour
ne pas s’associer à la position du Land de Sarre, dont Gérard Longuet a dénoncé la politique «irresponsable» en la matière. Le sénateur meusien a d’ailleurs nuancé la position de
Mme Huraut ; pour lui, l’Andra s’est comportée avec «beaucoup de maladresse» dans cette affaire, en feignant d’ignorer qu’une telle décision ne pouvait être prise par une commune
seule.
La résolution a donc été adoptée par les Verts, évidemment, et par les élus socialistes et communistes. Bien que favorable à l’énergie nucléaire, Jean-Yves Le Déaut estime contraire au
«bon sens» une spécialisation lorraine dans la gestion des déchets, point de vue partagé par le président Masseret.
Républicain Lorrain - Publié le 31/10/2009