ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
12 Octobre 2009
Rien de tel qu'une visite sur le terrain à la flore et
à la faune locales pour prendre la mesure de la richesse de la biodiversité avant de débattre des dossiers sensibles lors de l'assemblée générale. (Photo Eric THIEBAUT)
Le temps passe mais la détermination d'Oiseaux Nature ne faiblit pas. Bien au contraire car l'association de défense de la flore et de la faune locales doit faire faire à une multiplication des
dossiers sensibles.
On pourrait croire qu'avec le temps le nombre de dossiers chers au cœur des membres d'Oiseaux nature diminue. Il n'en est rien. La faute à la
crise climatique qui génère une crise de la biodiversité. La faute surtout à l'Homme qui n'apporte pas toujours (souvent) au problème la solution adéquate. "Notre but, depuis que
l'association a été créée, est avant tout de faire comprendre comment fonctionne notre environnement, sans quoi on ne sait même pas cultiver son jardin !" assène Claude Maurice dont la
détermination ne faiblit pas malgré les années et l'accumulation des dossiers sensibles, que l'assemblée générale qui se tenait hier à Archettes a permis une nouvelle fois de
recenser.
Le secret de cette persévérance, que l'ancien président d'Oiseaux Nature partage avec les autres membres : le
sentiment, au-delà des quelque 400 adhérents (à jour de leur cotisation), d'une adhésion populaire croissante.
Dossiers
sensibles
Plusieurs questions prégnantes (pré-) occupent actuellement les membres de l'association, parmi lesquelles celle
du blaireau qui a donné lieu, dernière action en date le 16 septembre dernier, à une manifestation devant la préfecture des Vosges. Toutefois les 15 000 signatures recueillies en faveur de la
protection de l'animal n'ont pour l'instant pas suffi à faire interdire sa chasse. Or grâce à un réseau d'observateurs, une centaine de terriers ont été identifiés sur le département et sont
surveillés afin d'en évaluer la population. "Il s'agit d'une espèce patrimoniale fragile qui, dans toutes les régions où elle est observée, s'autorégule." D'où l'inutilité de sa
chasse, d'autant que le trafic routier et la modification des milieux semblent se charger de limiter l'accroissement de sa population (et le blaireau ne peut compter que sur une portée d'en
moyenne trois individus par an).
En ce qui concerne la petite faune prédatrice sauvage comme les fouines, martres ou renards (appartenant aux
espèces susceptibles d'êtres classées nuisibles, au bon vouloir des préfets), les prédateurs sont davantage les pièges. "Or il est important de respecter la vie sauvage, et donc de
respecter la chaîne alimentaire", note encore Claude Maurice qui, à l'instar de son président Nicolas Hélitas, déplore une utilisation massive des pièges par facilité et pour d'autres
espèces.
Par ailleurs, le sort des
espèces animales indigènes semble de plus en plus pâtir d'espèces invasives (végétales ou animales) telles que la coccinelle asiatique ou de ces nouveaux animaux de compagnies (NAC) rejetés
sans précaution dans la nature, tels que les tortues de Floride ou les écrevisses américaines.
Eoliennes et
déchets
Si la protection directe des animaux concentre une grande partie de l'énergie des membres d'Oiseaux Nature, la
multiplication des dossiers d'éoliennes (une centaine actuellement dont Gruey-lès-Surance, Taintrux, etc.) n'est pas sans les inquiéter car "leur installation nécessite des infrastructures
lourdes dans des endroits fragiles", souligne Claude Maurice qui prône, pour en limiter le nombre, les économies d'énergie en amont. Le raisonnement ne saurait être différent en ce qui concerne les centres d'enfouissement des
déchets. "Il faudrait déjà freiner la production de déchets à la source", ajoute ce défenseur d'une biodiversité malmenée.
Inutile donc de préciser que l'association n'entend pas abandonner en si bon chemin son action de défense de la
flore et la faune sauvage, en poursuivant les sorties dans le milieu naturel afin de sensibiliser voire former le plus grand nombre, en multipliant les conférences d'information (sur le
blaireau prochainement), ou encore en organisant le 24 octobre prochain à Docelles (à partir de 20 h 30, en partenariat avec la municipalité), le Jour de la Nuit, manifestation nationale de
sensibilisation à la protection de la biodiversité nocturne et du ciel étoilé ainsi qu'à la pollution lumineuse.
Claire BRUGIER
Vosges Matin - 12/10/2009