ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
11 Novembre 2010
Brandissant leur bâton de pèlerin, ils arpentent inlassablement la Franche-Comté, la Lorraine et la Champagne-Ardenne pour
convaincre. Ils, ce sont les membres de l’association Aux Sources du parc. Militants de la création d’un parc naturel régional à cheval sur les trois régions.
« Le secteur concerné s’étend sur dix communautés de communes. Toutes ont voté leur adhésion à ce projet », signale le
Vosgien Fabrice Cahez, le président de l’association. L’espace visé court du sud-ouest des Vosges (Bains-les-Bains, Monthureux-sur-Saône, etc.) au nord de la Haute-Saône (pays jusséen,
Passavant-la-Rochère…) en passant par la Haute-Marne (Bourbonne-les-Bains, La Ferté-sur-Amance). Pas question pour les acteurs du projet « de mettre la nature sous cloche », même s’ils
veulent valoriser les atouts environnementaux du secteur défini, tel le massif forestier de Darney.
Michel Désiré, maire de Passavant-la-Rochère, évoque ces animaux emblématiques, dont la présence témoigne d’une biodiversité
préservée, comme le chat forestier, l’écrevisse à pieds blancs, le castor, le sonneur à ventre jaune (un crapaud), la cigogne noire… Ouf ! Impossible de tous les citer. Un fil conducteur
cependant : la Saône.
Habituellement, la démarche de créer un nouveau parc régional vient logiquement des Régions. Ce sont elles qui proposent à l’Etat de nantir un espace d’un tel label. A la fois pour s’assurer de
sa protection et en même temps pour le valoriser.
Convaincre
Dans le cas présent, et c’est bien là la difficulté, l’initiative vient des territoires eux-mêmes. Avec un parti pris avoué :
« Celui de trouver un outil de développement » pour des territoires oubliés. « Nous savons pertinemment que nos secteurs ne sont pas attractifs pour des grandes
entreprises », reconnaît Michel Fournier, président de la communauté de communes du val des Vosges et des maires ruraux vosgiens. Plutôt que de laisser l’ombre de la désertification rurale
planer sur leurs secteurs, il fait partie de ces élus locaux qui ont choisi « de prendre le destin de leur territoire en main ». Avec un constat : « Quand les gens viennent en
vacances chez nous, ils s’étonnent des richesses locales ».
Encore faut-il réussir à attirer ces touristes. « Quand on est situé comme nous en bout de Haute-Saône, de Haute-Marne ou
des Vosges, il faut pousser les gens à nous regarder », insiste Michel Fournier. Hors le label « Parc naturel régional » (PNR) est idéal pour cela. D’autant, assurent, les
défenseurs du projet « qu’il ne sera pas usurpé ».
Michel Désiré reprend : « Il n’est pas question pour nous de transformer le secteur en réserve d’Indiens ». Comprenez : les activités humaines et la nature composeront de concert. Avec
des retombées économiques espérées (en plus des aides financières inhérentes) et pas seulement liées au tourisme. A l’exemple de la valorisation de produits du terroir qui bénéficieront
indirectement de ce label PNR.
Reste beaucoup de travail avant d’en arriver là. Et d’abord « convaincre » ceux qui « pourront porter réellement
le projet », à savoir les conseils régionaux. Avec un argument massue : un parc régional naturel contre la désertification rurale.
Isabelle GERARD
Vosges Matin - 10/11/2010
1ère assemblée générale de l’association « Aux sources du parc », ce mardi 9 novembre, à 20 h 30, à Demangevelle (Haute-Saône), salle Jacqueline Bordot.