ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
16 Octobre 2009
La « solution globale » avancée par Suez, soit l'incinérateur à Clermont, le centre d'enfouissement à
Cayres-Pradelles, convaincra-t-elle ? Comme le résume Vincent Borel, directeur développement à SITA, « on propose le chaînon manquant ».
Mais bien malin qui peut aujourd'hui dessiner la carte du traitement des déchets de demain. Et, en attendant, l'heure tourne. Le centre d'enfouissement de la Communauté de communes de Saugues a
fermé le 30 juin dernier. Depuis, et en attendant de contractualiser pour évacuer les déchets ailleurs, la décharge du Moulas stocke. « Le centre devait fermer en 2006, rappelle Olivier
Rascle, directeur de la Communauté de communes du Pays de Saugues. Il a bénéficié d'une prolongation jusqu'en 2009 en attendant la solution départementale. Laquelle n'est toujours pas là
! »
Alors, faute de débouchés, les déchets de la Haute-Loire vont de plus en plus loin. Dans le Puy-de-Dôme, l'Allier, la Loire, la Drôme. Mais, là aussi, la coupe est pleine. Et les préfets ferment les portes frontalières. « La logique des plans départementaux prévoit une gestion des déchets au plus près de la source », rappelle Olivier Rascle.
De fait, la proposition de Pizzorno à Saint-Beauzire ne pouvait pas mieux tomber? jusqu'à ce que l'opposition de la population et des élus se critallise. Le projet de SITA ? Là aussi, levée de boucliers des élus de Cayres-Pradelles.
« Au Puy-en-Velay, ils ne savent pas quoi faire de leurs déchets ! pointe un proche du dossier. Ils étaient
prêts à partir avec Pizzorno ». Mais Suez, bien installé dans la Loire voisine, n'a pas tardé à saisir l'opportunité de poser un pied en territoire altiligérien. « Nous sommes très
surveillés par nos concurrents, notamment des grands groupes », résume Jean-Philippe Dessaulx pour qui « il n'a jamais été question d'abandonner le projet à Saint-Beauzire ».
D'ailleurs, le dossier de demande d'autorisation du centre, qui prévoit tri et valorisation, devrait atterrir sur le bureau du préfet avant le 1er janvier 2010. Pour, si le calendrier est
respecté, démarrer en 2012.
Même tempo du côté de SITA avec une levée de rideau annoncée vers 2011-2012. Course contre la montre pour les deux géants sur le marché des déchets ? Partie de poker menteur ? SITA dit n'avoir
aucun élément sur le dossier Pizzorno. Quand Pizzorno dit ne pas connaître le projet de Cayres-Pradelles? Reste que, pour se disputer les parts du gâteau, le marché doit être juteux. Et la
bagarre féroce.
Car le site de SITA, au lieudit « Ronzet » entre Cayres et Sénéujols, Pizzorno le connaît bien. « C'est un site que l'on avait étudié, poursuit Jean-Philippe Dessaulx, et que l'on
n'a pas retenu ». Zone AOC de la lentille verte, réserve d'eau qu'est le plateau du Devès, ce sont aussi les arguments que mettent en avant les opposants au projet.
Patricia Cerinsek
patricia.cerinsek@centrefrance.com
La Montagne - 16/10/2010
(*) Soit des secteurs des Monts du Forez, de l'Emblavez, de l'agglomération du Puy-en-Velay, du Pays de Saugues et de Cayres-Pradelles.