ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
29 Octobre 2009
Lancée dans l'enquête publique de Montblanc (34) depuis le 26
octobre, l'entreprise Villers Services continue son travail de communication. Elle a accordé un très long entretien à Radio Pays d'Hérault. Nous y retrouvons notre très cher M. Philippe COLLARD, président de la société Trinersys près de la Fennecière, et le désormais bien connu (surtout à Vic de Chassenay en Cote d'Or), M.
Bruno SOURD, que nous ne présenterons plus.
Pour ceux qui ne le connaitrait pas encore, se reporter à nos deux articles suivants :
La vie dans l'entreprise "familiale" Villers Services - VS renforce ses équipes
...
40 ans, ça suffit !!
Lors de cet entretien, beaucoup de sujets sont abordés. Nous avons retranscrit uniquement les
plus importants, et, ceux qui ont des points communs avec le projet de La Fennecière.
En résumé, il ressort :
- le projet de l'Ecopôle de La Vallasse a commencé à la même période que le notre, c'est à dire à la mi 2004;
- plus important, M. Bruno SOURD indique sur quels critères le site de Montblanc a été retenu. Alors là, nous ne pouvons qu'être sidérés.
1 - le site n'est pas protégé par un quelconque status en relation avec l'environnement; Appliqué à notre cas de Robécourt, c'est stupéfiant.
Comment ont-ils pu choisir le site de La Fennecière, classé Natura 2000, placé à 100 m à peine d'un ZNIEFF 1, d'un site qui a signé une convention de gestion avec CSL ? Comment ont-ils pu prévoir
de déverser les eaux "usées" dans un "réservoir biologique" protégé par le SDAGE en cours d'élaboration, ou directement dans le Mouzon ? Comment ont-ils pu choisir un site qui fera peut-être
parti du futur parc naturel interrégional ?
2 - il y aurait 80 m d'argiles très dense sous le site; Toujours appliqué à notre cas, c'est aberrant. Le site a été choisi dès 2004. Le premier
coup de pioche pour les études géologiques a été donné au début 2007 !! En 2004, personne - même pas le BRGM - ne connaissait la teneur exacte du sous-sol présent sous le site de La
Fennecière.
3 - la desserte routière est "convenable"; A Robécourt, sans création d'une déviation, elle est
impossible.
Mais alors, quels sont les critères qui ont permis à l'entreprise Villers Services de retenir le site de La Fennecière en 2004
? Nous ne pouvons que légitimement nous interroger.
- les investissements sont d'environ 60 millions d'euros;
- à Montblanc aussi, il y a un problème d'accès au site; Mais M. Bruno SOURD hésite sur les conséquences ("condition importante" ?) de ce problème en cas de refus des aménagements proposés;
- le projet est là aussi complètement privé. L'origine de ces fonds reste toutefois bien obscure. Fonds souverains ? Fonds en provenance du Bahreïn ou du Qatar comme cela a été dit à Robécourt ?
Pour la rentabilité du site, M. COLLARD reste très flou;
- à la question "le marché des déchets est-il un marché juteux ?", même réponse un peu embarrassée;
- durée des travaux : environ 2 ans;
- garanties financières, plusieurs millions d'euros;
Pour se rapprocher du
fameux texte du philosophe Descartes et de la célèbre phrase « je pense donc je suis » (petite touche culturelle, texte publié en 1637), pour l'entreprise Villers Services,
cela devient "je paye, donc je peux enfouir !!"
Suit
la retranscription - partielle - de cet entretien :
Cette semaine dans le magazine sur Radio Pays d'Hérault, il est question de l’Ecopôle La Vallasse vu par les porteurs du projet. Autrement dit, nous parlerons de la création d’un méga-centre de
traitement des déchets pour les Héraultais.
En moyenne en France, nous produisons 1 kg OM par jour / habitant (ADEME), exportés pour une bonne partie dans l’Hérault vers d’autres département
faute de lieux pour les traiter (Ouest héraultais qui est concerné par cette carence). Il existe bien des centres de traitement (…). Mais ce n’est as assez pour un territoire de 400 000
habitants.
Des industriels privés sont venus présenter la semaine dernière à la presse, l’Ecopôle La Vallasse, sur 30 ha, coût du projet : environ 60 millions d’euros payés entièrement par des
privés.
Entretien avec les porteurs du projet :
Philippe COLLARD : président de « Valorsys près des oliviers » sur le site de la commune de Montblanc, sur lequel nous avons un projet de centre de valorisation et traitement des déchets ménagers et assimilés pour traiter les déchets Ouest Hérault.
Bruno
SOURD : je travaille pour le compte de Valorsys et de Villers Services en tant que chef de projet « Hérault »
J : Ph COLLARD commence par nous dire pourquoi depuis 2004 il prépare ce projet.
Ph
C. : Création d’une société locale. Besoin de l’ouest Hérault. Actuellement, plus 180 000 t de déchets s’en vont en dehors du
département. Trouver une solution locale répondant au PEDMA.
J : Sur quels critères à présent, vous avez voulu vous installer ici sur la commune de Montblanc?
BS : Ce site a été choisi en fonction de plusieurs critères :
D’abord, ce site n’est protégé à l’heure actuelle par aucun dispositif particulier : qu’il s’agisse de ZNIEFF, NATURA 2000, de protection de captage d’eau, ou de parc naturel régional.
Le 2ième critère de choix : hydrogéologie, 80 m d’argiles très dense qui protège de toutes pollutions possibles
3ième critère : une desserte, je vais dire, convenable
Voilà les 3 critères essentiels qui ont présidé au choix du site
(…)
J : Vos détracteurs parlent de pollution possible. Qu’est ce que vous leur répondez quant à l’implantation d’un centre
d’enfouissement?
Ph C. : enfouissement de matière non organique, nous aurons au préalable extrudé l’ensemble des problèmes liés aux déchets, produit non fermentescible, aucun risque de pollution sur l’environnement (…)
BS : ce qui est stocké est conditionné (matière pas fermentescible) en balles, pour assurer la réversibilité de cette matière, empêcher tout envol de plastiques et de papiers et empêcher tout oiseaux de venir (pas de fermentescible = rien à manger)
(…)
J : un mot sur l’accès du site. Les camions passeraient par une route départementale. Que comptez-vous faire pour calibrer l’accès du
site ?
BS : le site est desservi à l’heure actuelle par la D26 entre Béziers et Bessans. Il nous paraitrait intéressant qu’il y est un aménagement entre le site et
Bessans, c’est à dire l’entrée de Bessans, pour déboucher sur la 2x2 voies qui à l’heure actuelle relie le péage de l’autoroute A34 à Vias et Agde. (…) C’est la solution que nous préconiserions.
Nous avons fait des propositions en ce sens au conseil général de l’Hérault. Dont nous attendons les réponses. Le conseil général pour l’instant ne s’est pas encore prononcé. Il est clair que ce
site ne pourra fonctionner très correctement que dans la mesure où il y a un aménagement d’accès. Et pour cela, nous sommes dépendants – il est vrai - du conseil général, qui est maître de ses routes.
J : Cet échangeur à hauteur de Bessans est-ce une condition sine-qua-non pour que le site ouvre ?
BS : c’est une condition … importante. Alors, je tiens à ajouter que quelque soit le type d’aménagement qui serait fait, ceci incomberait à l’entreprise. C’est à
dire que le conseil général n’aura pas un centime … publique à mettre dans cette opération d’aménagement de route. Il est vrai que l’amélioration de
l’accès du site est une condition importante du fonctionnement. Nous en sommes parfaitement conscients.
J : Vous parlez d’environ 70 camions / jour et donc 140 rotations ?
BS : (…)
J : en termes de fonctionnement, …
BS : (…)
J : alors sur le montage justement économique, ce qui est intéressant, c’est de dire que c’est un projet 100 % indépendant et privé. Vous ne faites en aucun cas appel à des subventions
de collectivités territoriales.
Ph
C. : aujourd’hui, le projet a été monté par une entreprise privée sur des capitaux privés sans subventions. Et le montage jusqu’à l’ouverture est prévu sans aides ni subventions
de qui que ce soit. (…) Nous ne sollicitons aucunement le conseil général, les syndicats, les privés. (…)
J : vous estimez à combien le nombre de tonnes entrainantes ?
Ph
C. : aujourd’hui, il est prévu 191 000 t entrants de déchets. Le point mort est autour de 60 % des tonnes entrantes.
J : en termes de rentabilité, combien vous mettez combien sur la table et combien vous espérez que cela vous rapporte ?
Ph
C. : aujourd’hui dans les prévisions, nous allons investir autour de 55 à 60 millions d’euros d’investissement. La …rentabilité pour l’instant n’est pas encore établie étant donné
que l’on n’a pas les contrats actualisés avec les entreprises. Nous attendons d’avoir les autorisations. En attendant les derniers critères que l’on pourrait nous demander comme équipements
complémentaires que nous aurions … que nous n’avons pas encore prévu. Et le coût sera dépendant de l’autorisation que l’on pourra nous donné et des équipements total mis en place. Donc, vous
donnez une rentabilité préalable avant d’avoir une autorisation est quand même très difficile.
J : Est ce qu’on peut dire aujourd’hui en France, la gestion des déchets est un marché
« juteux » ?
Ph
C. : aujourd’hui, le traitement des déchets est un – vous dites – un métier « juteux ». C’est un métier qui demande beaucoup d’implication et beaucoup de capital risque.
Actuellement, cela fait 5 ans que nous sommes sur le projet, 5 ans que nous avons misé des études et développements. Si nous réussissons, nous pensons que nous aurons une économie normale. Mais
nous aurons mis 60 millions d’euros d’investissement, nous allons employer 60 personnes. Et donc nous allons faire vivre une économie normale. Dire que c’est « juteux », c’est une économie normale par rapport au capital investi et aux engagements mis en place.
J : 60 emplois. Quelle est la nature des emplois créés ?
BS : (…)
J : Quel est votre calendrier en terme de réalisation ?
Ph
C. : pour l’instant, c’est un calendrier administratif. Nous sommes en pleine enquête publique. Nous allons rentrer en pleine enquête publique fin du mois. Cela va durer 1 mois.
Ensuite, cela va être dans les méandres, les méandres, pas les méandres, dans les délais administratifs au sein de l’administration, du préfet. Si, ce que nous espérons, le projet va dans des
choses positives, aucune décision ne sera prise avant la fin de l’année. Donc les travaux ne pourraient commencés qu’au premier trimestre 2010 si nous avons les
autorisations.
J : Pour être opérationnel quand ?
Ph
C. : aujourd’hui avec les investissements que nous mettons en place, il y a entre 18 et 24 mois de travaux.
J : dernière question, la durée d’exploitation est de 25 ans. Que prévoyez-vous après cette durée d’exploitation ?
Ph C. : (…)
BS : (…)
J : Quel est le montant de la caution ?
BS : c’est de l’ordre de plusieurs millions
d’euros.
J :
L’Ecopôle La Vallasse a une capacité annuelle de 191 000 t de déchets / an. Chaque tonne entrante serait facturée en moyenne 110 euros : 191 000 x 110 = 21 millions. On peut donc
estimer à 21 millions d’euros leur chiffre d’affaires annuel sachant qu’ils ont investi 60 millions d’euros et qu’ils auraient une durée d’exploitation de 25 ans. (…) En dernier ressort, c’est le
préfet de l’Hérault qui donnera son avis.
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