Villoncourt : Cademovi s'organise (Vosges Matin)

Dernière réunion publique mercredi soir des opposants au projet de décharge de Villoncourt. La lutte s'organise, place à l'enquête publique.

Mercredi soir, ils étaient près de deux cents à venir chercher d'ultimes renseignements concernant le projet de la SITA d'installer un centre d'enfouissement de déchets à Villoncourt, une commune de la vallée du Durbion. Pourquoi ultimes ? Parce que dès lundi, le projet passera à la vitesse supérieure avec le début de l'enquête publique : "Nous voulons informer les gens, les aider sur les points importants du dossier de la SITA" explique le président Damien Perrin, de poser les bonnes questions au commissaire enquêteur. Car beaucoup pensent que c'est fini…"

En fait, rien n'est encore décidé. Sur ce projet dit de "la ferme de la Campagne", la SITA a déposé ses 1000 pages d'explication en novembre 2009. Jugé recevable par les services préfectoraux, l'heure est donc à l'enquête publique dont les conclusions permettront au préfet de prendre un avis favorable ou non. C'est dans cet axe que Cademovi a décidé d'intervenir pour multiplier les questions au commissaire enquêteur et en même temps, montrer qu'il existe d'autres pistes : "Le traitement mécanique, le tri sélectif ne sont pas assez développés. Nous, on se contente de faire un trou, de remplir et de reboucher ", poursuit Damien Perrin.

Risques sismiques

Au cours de la soirée, un vaste exposé a ainsi été projeté. Avec les failles que Cademovi compte bien exploiter. En premier lieu, le risque sismique : " La Sita minimise la sismicité du site en disant que les récents séismes n'ont causé aucun dommage sur les communes. En 2003, nous avons connu un tremblement de magnitude 6.5. Des puits, des sources ont disparu. Il y a eu un arrêté de catastrophe naturelle pour Villoncourt et les communes du secteur" expliquait Damien Perrin.

Au niveau hydrogéologique, Cademovi relève également des incohérences : " Le site est inadapté à l'enfouissement. Nous avons eu recours au Dr Mansuy, centralien, géologue et hydrologue qui nous affirme que l'argile n'est pas complètement imperméable. Il agit comme un percolateur."

Faune et flore sont également concernés par le risque de pertes des mardelles locales. Déclarées site sensible par le conservatoire des sites lorraines, les forêts de Padoux et de Badménil qui sont mitoyennes du site visé par la Sita sont interdites aux voitures, motos etc...

Quand aux risques sanitaires, Yves Gillot, membre de l'association, a développé plusieurs axes à contrer : "Il y aura des pollutions par l'air, par l'odeur, par les poussières, l'envol des déchets et par l'eau… Il y a beaucoup d'incohérence et d'incertitudes dans le dossier. La Sita emploie les mots "théoriques et approximation"… Cela nous inquiète."

En plus des problèmes purement chimiques, Cademovi a mis également en avant le trafic de camions qui va se générer vers le site d'enfouissement.

Au minimum, 94 passages de poids lourds sont prévus au quotidien. " Tout le monde connaît aujourd'hui des malades. Tout le monde connaît l'importance de la maladie et le coût qu'elle a sur la société. Cela ne vaut pas la peine d'ajouter un risque supplémentaire. De plus, on ne parle jamais de principe de précaution…"

Y.L.

Vosges Matin - 15/05/2010