
Le promoteur du centre d'enfouissement à Robécourt vient d'acheter 16 hectares supplémentaires pour un montant de
600.000€.
« Chers adhérents, chers sympathisants. Qu'allons- nous faire? Doit-on continuer notre action ou devons-nous nous résigner et dissoudre l'association Accid?
» Des interrogations que l'on n'a pas l'habitude d'entendre dans la bouche du président Eric Valtot.
Mais depuis quelques semaines, les événements se sont bousculés du côté de Robécourt, puisque la société prestataire Villers Services a déposé son dossier en
préfecture, qui en a accusé réception le 11 octobre pour le transmettre ensuite à la Drire. De ce fait, la menace s'accentue de voir s'implanter un centre de stockage de déchets ultimes de classe
2 (CSDU) sur le site de la Fennecière. D'autant que la société Villers Services vient d'acquérir de nouveaux terrains auprès d'un agriculteur, M. Auberson. Une parcelle de douze hectares pour un
montant de 36.000€, puis une ferme et quatre hectares pour un montant de 459.700€, puis 120.000€ H.T de matériel agricole. « Ne jetons pas la pierre à cet agriculteur. Même si, au mois de
juillet, nous lui avions rendu visite pour qu'il ne donne pas suite à sa promesse de vente. Il nous avait affirmé, qu'il ne vendrait pas. Il a changé d'avis... », informe Eric Valtot. Ce qui
porte à près de 150 hectares la zone désormais possédée par Villers Services. Alors qu'un centre d'enfouissement n'en nécessite que 30 ou 40. L'association s'interroge donc: comment Villers
Services va-t-il utiliser toute cette superficie?
Un jeune agriculteur pénalisé
Mais le plus incroyable, pour les agriculteurs présents, c'est qu'un jeune exploitant agricole n'a pas pu s'installer sur place alors qu'il venait d'obtenir ses diplômes. En effet Mathias Frei,
n'a pas été en mesure de s'aligner sur le montant de la vente. « C'est une somme qui semble surestimée par rapport au prix du marché. Pour moi, c'était une super opportunité, car mes parents ont
une exploitation à proximité. Seulement, il m'est impossible d'investir 650.000€. »
Néanmoins, il existe une possibilité d'empêcher cette vente, en préemptant la propriété. « La municipalité pourrait faire une demande auprès de la Safer, qui a validé cette vente », fait valoir
Eric Valtot. Seulement, la première magistrate, Régine Thomas, doit en référer à son conseil municipal et dans tous les cas, la commune ne dispose pas d'une telle somme.
Une autre piste est évoquée: le lancement d'une souscription auprès des sympathisants et des habitants de Robécourt.
Le collectif ne désespère donc pas de faire casser la vente par les moyens légaux, avant la date butoir du 11 décembre. Néanmoins, Eric Valtot est conscient que cela n'empêcherait pas pour autant
le CSDU de s'installer à Robécourt en juin 2009, en remplacement du centre de Ménarmont. « C'est le pot de terre contre le pot de fer. Mais toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. »
Seulement, où sont-elles, ces bonnes âmes? Car les habitants de la commune ne semblent pas totalement investis dans cette mission. Lors de cette réunion, bon nombre étaient
absents.
Est Répulicain - 15 novembre 2007