ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
2 Juin 2008
CENTRE DE DÉCHETS. --Réunion publique avec beaucoup de monde, jeudi soir, pour évoquer ce nouveau projet dans le canton
de Tonnay-Boutonne
Saint-Crépin se mobilise
Marie-Claude Aristégui et Bibiane Bouillon
Voilà quelques années, le projet de la société Nicollin (à La Bastière) avait fait souffler un vent de révolte et l'idée
de créer un centre d'enfouissement des déchets dans le canton de Tonnay-Boutonne avait été enterrée. Elle est de nouveau d'actualité avec une autre société qui propose une solution différente («
Sud Ouest » de mardi).
Il s'agit encore d'enfouir les déchets ultimes (non dangereux et non ménagers) mais provisoirement. Ils seront «emmaillotés », c'est-à-dire très protégés afin de les ressortir un jour pour les
transformer en combustibles. Selon Michel Correnoz, chargé de mission, « aucune odeur, aucune nuisance ne sont à craindre ».
Quoi qu'il en soit, ce projet de la société Villers services ne réjouit personne, comme en témoigne l'ambiance de la réunion publique qui s'est tenu, jeudi soir, à Saint-Crépin.
C'est, en effet, dans cette commune qu'une promesse de vente pour un terrain de 40 hectares, (site du grand Ormeau) a été signée entre Villers Services et un particulier.
« Lâcheté».
20 h 30. Beaucoup de monde. Marc Duchez, maire de Genouillé, président de la Communauté de communes du Val de Trézence, de la Boutonne à la Devise, donne le ton : « Notre territoire est sacrifié sur l'autel de la lâcheté de certains ». Applaudissements nourris. On suppose qu'il fait allusion aux élus des
plus grandes communautés d'agglomération, pourvoyeuses de déchets.
Philippe Gorron, maire de Saint-Crépin, signale que le terrain ne convient pas, affirmant qu'il se trouve dans une zone de captage.
Bernard Rochet, conseiller général, évoque la configuration du département et déplore que « l'arrière-pays soit considéré comme une poubelle ».
Quant au conseiller régional Joseph Gaborit, il rappelle la précédente affaire de La Bastière et suggère « la cohésion de tous pour s'opposer fermement à ce projet dont l'implantation aurait plus
sa place le long de la prochaine autoroute. Il faut un centre d'enfouissement certes, mais près des zones de production c'est-à-dire en Aunis ».
Le 12 juin, une réunion initialement programmée le 16 mai, aura de nouveau lieu avec notamment les représentants de la société Villers et le conseiller général Bernard Rochet. Villers services
doit apporter des précisions sur les
possibilités de valorisation des déchets.
On peut comprendre que les habitants du canton de Tonnay-Boutonne soient un peu las. Mais dans ce département, trouver l'endroit idéal relève de la gageure.
Des marais.
Certes Rochefort et ses environs produisent davantage de déchets mais selon Bernard Grasset, président de la communauté d'agglomération, le territoire du Pays rochefortais ne se prête guère à
l'accueil d'un centre. « Nous avons très peu de terrains disponibles, le sol est argilo-calcaire et il y a beaucoup de marais ».
À son avis, peut-être faudrait-il essayer de trouver une solution commune avec le département des Deux-Sèvres. Car, d'évidence, la création d'un centre est indispensable.