ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
2 Juin 2008
Début mai, nous
étions informés que la société Villers Services avait un nouveau projet à Saint-Crépin en Charente-Maritime, dans le canton de Tonnay-Boutonne. Une fois le projet découvert, VS n'a pas tardé à
reprendre l'offensive et communique sur son nouveau "projet innovant". Plusieurs enseignements à tirer de cet article :
- déjà, la présence d'un nouveau membre de la société : M. Michel CORRENOZ;
- Villers Services veut se lancer dans une première en France : stocker dans un trou, 100 000 t de déchets "ultimes" sous forme de balles emmaillotées, pour une utilisation ultérieure en
combustible, quand la demande existera;
- le compromis de vente a déjà été signé;
- Saint-Crépin n'est pas le seul site retenu par VS, la fameuse théorie des plusieurs pistes.
C'est quasiment le même discours qu'à Robécourt (sauf les balles)
Quelques réflexions sur le stockage de déchets en balles emmaillotées, enrubannées :
- cela existe depuis longtemps. Par exemple, pour stocker provisoirement les déchets lors des arrêts de maintenance des incinérateurs. On stocke en général un mois, puis on brûle le tout. Cela
évite de les envoyer en CSDU.
- cela est très utilisé aussi pour gérer les déchets dans les îles qui bien évidemment n'ont ni incinérateur, ni CDSU. Cela évite de faire trop souvent la navette entre l'île et le continent.
Après les balles sont brûlées dans un incinérateur.
- la presse à balle est aussi très utilisée pour les déchets triés : cartons, plastiques,... cela permet de les stocker et les transporter plus facilement.
- petit inconvénient, la presse fait pas mal de bruit et consomme aussi de l'électricité;
- par contre, les tentatives pour "stocker" les balles dans un trou n'ont - jusqu'à maintenant - pas été couronnées de succès. Fort coûteuses à cause du prix de la presse, il faut en plus le même
niveau de protection qu'un CSDU classique. Et le vieillissement des balles à moyen et long terme est mal connu; Et cela ne change rien sur le trafic routier car la presse est installée à coté du
CSDU.
Par contre, M. CORRENOZ a prononcé plusieurs "perles" qui feront plaisir aux anciennes et futures victimes de la société VS. Je cite :
« Pour Villers services, explique le chargé de mission, Michel Correnoz, l'enfouissement définitif est une aberration ».
"D'autre part, le stockage de déchets est toujours autorisé en France mais il ne le sera peut-être pas éternellement."
"Le terrain d'accueil doit avoir une superficie suffisante, être isolé mais accessible, avec un sol constitué de couches imperméables, et sans intérêt sur le plan de la faune ou de la
flore"
Presque le discours des militants anti-décharges. Nous allons lui proposer d'adhérer, bien
évidemment s'il met en pratique ses propos"
Pour être objectif, suit un lien sur le site YouTube où VS a placé - opportunément - il y a 6 mois un petit film sur les presses à déchets enrubanneuses.
Suit l'article du Midi-Libre,
Sud Ouest
Charente-Maritime
Charente-Maritime, jeudi, 29 mai 2008, p. 3
DÉCHETS.
Le débat est relancé
Marie-Claude Aristégui
Un nouveau projet de centre d'enfouissement des déchets non dangereux existe, encore dans le canton de Tonnay-Boutonne. Mais il est différent du précédent.
Explications et réactions
Voilà trois ou quatre ans, le projet d'enfouissement des déchets dans le canton de Tonnay-Boutonne (à la Bastière), porté par la société Nicollin, a
capoté après avoir suscité une levée de boucliers. Le débat est maintenant relancé, dans le même canton, par la société Villers services (une société de l'Aisne) dont le projet est
différent.
Il s'agit encore, dans un premier temps, d'enfouir des déchets industriels banals (non dangereux et non ménagers) mais avec l'idée de les mettre en
réserve pour les transformer plus tard en combustibles. Mais déjà des réactions hostiles se manifestent et l'association de protection Sauge qui avait mené le premier combat organise une réunion
publique ce soir à Saint-Crépin (1).
« Pour Villers services, explique le chargé de mission, Michel Correnoz, l'enfouissement définitif est une aberration ». Et d'expliquer que nombre de
déchets tels notamment le carton, le papier, peuvent être immédiatement revalorisés. Il suffit de les trier et de les revendre ensuite à des filières de recyclage. Cela se fait
déjà.
Repousser les limites de l'ultime.
Les autres déchets, les « ultimes », sont définitivement enfouis. « Nous, on propose de repousser les limites de l'ultime, poursuit Michel Correnoz.
Ces déchets peuvent être transformés en combustibles pour des cimenteries par exemple. L'idéal, c'est de les fabriquer directement comme font les Suédois et les revendre. Le problème, c'est
qu'actuellement, le marché français n'est pas au rendez-vous. Si on fabriquait ce combustible, on ne pourrait pas le vendre. Mais cela va évoluer ».
En attendant, Villers service propose « d'emmailloter ces déchets pour en faire des balles qui seront stockées dans un trou. Plus tard, on les
ressortira pour les transformer en énergie. Un jour ou l'autre, ça servira ». Il s'agit d'un gisement « potentiellement valorisable ».
« À ce moment-là, on construira un deuxième bâtiment pour fabriquer ce combustible normalisé, poursuit Michel Correnoz. Quant aux nouveaux déchets, ils
ne passeront plus par la case stockage et seront directement transformés. » Seulement 10 % ou 15 % inutilisables devront être stockés.
Le premier en France.
Ce site serait le premier du genre en France. C'est un pari. Pas une utopie. D'une part cette transformation en énergie existe déjà dans d'autres pays.
D'autre part, le stockage de déchets est toujours autorisé en France mais il ne le sera peut-être pas éternellement. Dans certains pays du nord de l'Europe, ce n'est plus le
cas.
La capacité d'accueil du centre serait de 100 000 tonnes. Outre l'aire de stockage, un centre de tri serait construit. Le terrain d'accueil doit avoir
une superficie suffisante, être isolé mais accessible, avec un sol constitué de couches imperméables, et sans intérêt sur le plan de la faune ou de la flore. Banal en
somme!
La société Villers a signé une promesse de vente avec un
particulier pour 40 ha à Saint-Crépin. Une promesse de vente a été signée.
Mais selon les élus, dans le cadre du plan local d'urbanisme, ce terrain ne peut pas convenir. « Un plan local d'urbanisme prévoit rarement un centre
d'enfouissement des déchets, rétorque Michel Correnoz. Mais un PLU est modifiable». Cependant sa société est disposée à regarder d'autres sites. Encore faut-il en trouver
!
(1) Réunion à 20 h 30 à la salle des fêtes. SAUGE : Sauvegarde de la vie des pays de Gères, de Vives et Boutonne)
Illustration(s)
Déchets. Les voilà bien emmaillotés et roulés en balles... Mais pas à Saint-Crépin PHOTO DR
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