Le non de la Région (Pollmeier à Nomexy)

A la signature de l'accord portant sur la cession d'un terrain à la société allemande Pollmeier (un scieur de feuillus principalement) sur la zone d'Epinal-Nomexy, le représentant de la Région Lorraine n'avait pas souhaité s'exprimer. Un silence qui en disait lourd sur la position de l'assemblée régionale.

Or, hier, le président Jean-Pierre Masseret et son vice-président chargé de l'industrie forestière, le Vosgien Christian Franqueville, ont clairement dévoilé leur position, à l'issue d'une réunion de travail avec les représentants des filières résineux et feuillus et de l'interprofession, le Gipeblor. En résumé : « Le conseil régional ne soutiendra pas le projet Pollmeier ». Une décision qui n'est pas liée au projet en lui-même, mais « à son impact qui mettrait à mort l'existence de nos petites scieries dispersées sur le territoire lorrain et créerait d'énormes difficultés pour les finances des petites communes avec des conséquences négatives en terme d'aménagement du territoire ».

En fait, sur ce dossier éminemment politique, on le voit, le président PS de la région s'oppose de front au président UMP du conseil général des Vosges, Christian Poncelet, et au député-maire d'Épinal, Michel Heinrich, deux des ardents « promoteurs » de cet outil industriel qui va mobiliser 150 personnes (emplois à créer) et environ chaque année 300.000 m3 de hêtre tirés des forêts du grand quart nord-est. C'est ce dernier chiffre qui flanque une peur bleue aux scieurs en place, on l'a déjà écrit.

La Région craint par ailleurs que Pollmeier s'attaque par la suite aux marchés de la transformation du chêne. « C'est donc la destruction prévisible de l'ensemble de la filière bois lorraine qui est en jeu », estime Jean-Pierre Masseret. Raison de plus pour que la filière en question planche sur son organisation.

G.M.

Est-Républicain - 20/06/08