ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
4 Septembre 2008
Comme on pouvait s'y attendre, le sauvetage de Pierraumont - après celui de Rugney - a des répercussions importantes sur les deux autres projets de CSDU dans les Vosges. Le projet de la société
Villers Services sur le site de la Fennecière à Robécourt est passé à la vitesse supérieure et l'enquête publique s'annonce pour l'automne. Appelons un chat un chat, nous tenons maintenant la
pole position.
De même, d'après l'Est Républicain de ce jour, le projet de Villoncourt qui dormait depuis 3 ans, a été relancé dès le rejet du projet Sita à Pierraumont connu. Il me paraît important de
signaler - c'est amusant dans les articles, on parle toujours d'une société sans jamais préciser laquelle - que le projet de Villoncourt a été initié par la société BARISIEN.
Cela fait du monde pour se battre pour obtenir le CSDU vosgien. Sita, Villers Services, Barisien, sans oublier Veolia qui avait tenté sa chance à Dompaire. Que les perdants ne s'inquiètent pas
trop, Villers Services revendra son site au plus offrant, une fois l'autorisation préfectorale obtenue.
De toute façon comme nous l'avait signalé M. COLLARD (il est toujours très bien informé) dès 2005, les Vosges auront deux CSDU de taille moyenne. Un peu comme les présidentielles américaines, il
y aura un ticket gagnant. J'ai bien peur qu'à défaut du ticket (Robécourt, Pierraumont), ce soit le ticket (Robécourt, Villoncourt) qui tienne maintenant la corde
Suit l'article de l'Est Républicain de ce jour :
Recharge à Villoncourt
Le projet d'un centre d'enfouissement aux portes d'Epinal renaît. Une société a pris contact avec les propriétaires de terrains situés sur le site pressenti et sur sa
desserte.
Et c'est reparti ! Cet été, on a vu des inconnus, décamètre à la main, prendre des mesures sur un chemin qui pourrait devenir la voie d'accès à la future grande décharge du département. Ces
quidams arpentaient l'emprise qui relierait la sortie de Villoncourt au site de la ferme de la Campagne. Et on a demandé à des propriétaires de terrains s'ils étaient disposés à vendre - un bon
prix - les parcelles qui pourraient permettre la construction du centre d'enfouissement et l'aménagement des voies d'accès. Des perspectives sonnantes et trébuchantes qui ne laissent pas
forcément insensibles, vu le montant des sommes proposées. De quoi joliment agrémenter une longue et paisible retraite, point trop éloignée pour certains
propriétaires.
Ainsi, le jour même où expire le délai accordé à la Sita pour faire appel du refus préfectoral d'exploiter le site de Pierraumont, resurgit le serpent de Villoncourt. Il était endormi depuis
2005. Passées les échéances électorales, les promoteurs pointent à nouveau le bout du nez auprès des élus locaux et des propriétaires fonciers. On se souvient de l'argumentation développée en
2005 : le terrain de la Campagne à Villoncourt fait partie des 0,5 % de sites vosgiens pouvant accueillir une décharge. L'étude du BRGM met en évidence la présence
d'une couche protectrice d'argile, empêchant les infiltrations. Mais pour des opposants familiers des lieux, il serait opportun de procéder à une étude pédologique. Elle prendrait en
compte une particularité géologique bien connue des agriculteurs : la présence de « dolines ». Ces pertes d'eau forment des entonnoirs, toujours plus ou moins obstrués, dans les champs. Le
phénomène est caractéristique des couches calcaires. Il révèle des effondrements dans le système karstique : l'eau s'engouffre dans le réseau souterrain, au-dessous de l'argile, menaçant alors de
polluer la nappe phréatique.
Pour l'heure, rien d'officiel n'est lancé. Aucune enquête d'utilité publique : « Mais l'on sait bien que lorsqu'on en est là, les choses sont déjà bien avancées... », observe un
villageois.
Même réserve du côté de Damien Perrin. Le président du Cademovi (collectif antidécharge de Moyemont et Villoncourt) s'alarme : « Ce matin, le maire de Villoncourt m'a confirmé avoir été contacté
par une société pour faire une route directe entre Sercoeur-Villoncourt et la ferme de la Campagne. C'est très important pour nous, car nous avons tout à perdre. On demande à toute une population
de se sacrifier. Pour 5-6 villages à la ronde, Bayecourt, Sercœur, Badménil, Padoux, Domèvre- sur-Durbion, c'est un désastre. Les maisons vont facilement dévaluer de 30 %. Ceux qui ont pris un
emprunt sur 20 ans auront payé sept ans pour rien. » Et d'évoquer « le bruit, les odeurs, la destruction du magnifique site de la clairière. » Laurent Jacquot met en avant la nécessité de la
transparence : « On a du mal à avoir des informations, des réponses franches, de la part des élus du canton, des communes et de la communauté de communes. Le syndicat des eaux se réunit la
semaine prochaine et j'aimerais qu'il se positionne. »
Le trésorier demande « un débat large et non cantonné au sein des milieux financiers, une solution mise en œuvre de façon claire et pas contre la population. »
Trois ans après le premier projet, il semble que la donne ait changé. Sensibles à l'argument économique, nombre d'élus locaux seraient désormais favorables à la
création d'une décharge porteuse de royalties.
Jean-Paul VANNSON
Est -Républicain -
04/09/2005